Football féminin. Championnat D1. 15ème Journée : Juvisy  – PSG (0-3). En gagnant face à Juvisy, le PSG féminine s’est mis en route vers un rêve possible pour lequel il a mis en place l’ensemble de ses forces de contingence, ce qui lui a permis d’imposer de jouer avec sa meilleure équipe professionnelle un Vendredi soir, face aux amateurs de Juvisy (3è) qui ont dû poser une journée. L’année 2015 peut être une grande année pour le PSG qui a dominé son voisin (0-3), lui donnant la certitude d’une seconde place européenne.

Paris Saint Germain récolte les fruits de son travail

Parti de loin, un mois de Septembre 2012 en faisant un match nul face à Guingamp (1-1) pour sa première journée et un second face à Montpellier (1-1), le « Nouveau PSG » estampillé Farid Benstiti a ce soir, dans plusieurs domaines, imposé sa force et est allé chercher à Juvisy, son concurrent habituel depuis trois saisons, sa victoire la plus importante (0-3) lui ouvrant la porte à une troisième qualification européenne de suite, au titre de la seconde place du championnat de France (2013-2014-2015 ?).

L’esprit tourné vers l’Olympique Lyonnais

Parti 4ème du championnat de France en 2012, le PSG féminines cherche à mettre un pied sur la plus haute marche du podium français ; là, où l’Olympique Lyonnais y est installé depuis 8 saisons, avec un court avantage pour la 9ème (2-1 pour Lyon à Gerland au match aller). Farid Benstiti ne s’en cache pas. «
Je crois en ce moment où il faut arriver face à Lyon (21 février), chez nous, avec que trois points d’écarts ; [..] car c’est le titre qui va se jouer, .. et pour aussi se rapprocher d’une superbe équipe et être à côté d’elle
»
. Le match s’est joué autour de cet objectif et le PSG a imposé son résultat à Juvisy.

Le PSG international

Dans un système classique qui s’est exprimé de manière originale, avec une Caroline Seger (Suède), en partie milieu relayeuse mais surtout, omniprésente en neuf et demi, perturbant le schéma défensif de Juvisy, en se proposant à chaque fois pour créer un relais dans les 30 mètres de la Juv’, le PSG a imposé une présence qui a contre balancé les efforts individuels et collectifs des essonniennes en seconde mi-temps, ne leur permettant pas de s’installer en dominant dans la partie adverse , mais seulement en venant, par à coup et en puissance, tenter des perforations qui n’ont pu transpercer, qu’une seule fois, la ligne défensive parisienne (67′, Duel Gaetane Thiney sur un service de Sandrine Bretigny, très bien bloqué par Kiedrzynek).
Associée à Kheira Hamroui (sentinelle) qui a imposé sa récupération et sa relance, c’est dans une sorte de tenaille au milieu de terrain que Juvisy s’est débattu pour essayer de scorer, ce qui aurait pu donner un avant-goût à un challenge européen qui était, initialement, mathématiquement jouable : gagner avec trois buts d’écarts face au PSG. Mais le fait de jouer un Vendredi soir, demandé par le PSG, a permis aux joueuses internationales du PSG, convoquées en équipe nationale (Journée FIFA non utilisée par la France) d’être de la partie, obligeant les joueuses amateures à poser une journée, faisant dire à Gaetane Thiney : «
Vendredi soir. On est là pour faire le spectacle. Il faut bien que l’on anime le terrain vert sinon on s’ennuie tout simplement. Il ne faut pas que Juvisy s’éteigne sinon vous allez vous faire ch… toute l’année et vous n’aurez que deux matches à regarder !
»

Juvisy d’un haut niveau, soumis à des facteurs de contingence

Les filles de Juvisy ont livré un combat épique dans lequel elles ont montré toutes leurs qualités mentales, au niveau de celles parisiennes. C’est ainsi, qu’en sortant du match, elles avaient toutes le sentiment d’avoir livré une prestation égale au PSG, Janice Cayman « On a bien débordé, pour les deux équipes, c’était un match égal. Engagé. C’est dommage que l’on prend ce premier but sur le penalty. Après, on s’est vraiment réveillé et on a posé le jeu. On a vraiment bien joué à ce moment là. Nous, on a pas de chances avec les occasions et elles, par contre, cela rentre. Ça finit à trois zéros ».
Les féminines de l’Essonne ont tiré le maximum de leurs capacités dans ce combat et ce sentiment leur a fait oublier le peu d’occasions qu’elles ont pu avoir face au PSG qui s’en est procuré de bien plus nombreuses.

Le PSG fait son match le plus complet de la saison.

Face à une équipe essonnienne qui recevait avec des ambitions, troisième du championnat devant Guingamp qu’elle avait défaite 1-6 à l’extérieur, le PSG a fourni un match dominateur quand face à l’Olympique Lyonnais, sa prestation avait été plutôt de contrer. Les corners ont été nombreux, les situations de duels remportés par Céline Deville présents (4′, Cruz ; 10′ ; 14′), une transversale (14′) et un poteau (51′) au crédit des parisiennes et trois buts dont le premier, sur pénalty (24′, Dali), a mis le PSG dans le sens du compteur d’affichage, malgré le réveil de Juvisy. Farid Benstiti : «
Je suis plus que satisfait aujourd’hui. On avait fini l’année 2014 où j’étais plus mitigé. On gagnait nos matchs sans concéder trop d’occasions, mais dans le contenu on n’était pas trop content de ce que l’on produisait. Puis la reprise. Tout le monde travaille d’arrache-pied pour s’améliorer offensivement. Les grandes joueuses aujourd’hui, je les ai trouvé présentes. Mes jeunes joueuses, encore en devenir, présentes. Avec une progression constante. J’ai trouvé mon équipe dans l’ensemble aussi solide que je l’ai laissé en 2014 et avec peut-être plus de qualités. Donc je suis très content.
»

 

Le PSG féminine récolte les fruits de son travail à l’image des deux buts suivants qui sont venus des deux recrues du début de saison avec Fatmire Alushi, qui s’avère essentielle dans la réussite des objectifs parisiens (54′, 0-2), auteure des deux buts européens qualifiant le PSG face à l’Olympique Lyonnais et Caroline Seger, couchée 10 minutes avant au sol par un coup de tête involontaire, pleine face pour se retrouver, comme si de rien n’était, à la 80′, en train de dribbler Céline Deville et mettre le troisième but parisien. (80′, 0-3).

Un DERBY qui a donné une direction

 
D. Comme domination du PSG sur les terres de Juvisy ;
E. comme énergie pour les deux équipes qui ont livré un combat que le football féminin ne produit que rarement (OL) ;
R. comme rebéllion pour le PSG qui veut jouer le titre face à Lyon ; pour Juvisy qui veut se battre pour exister dans cette configuration à deux équipes qui se dessine ;
B.  comme buts qui ont été la marque de fabrique de la différence, cette saison entre les deux ténors parisiens (5 pour le PSG, aucun pour Juvisy) ;
Y. comme Yes, dans une configuration de calendrier qui n’est plus celle du championnat de France mais tournée en 2015 vers l’UEFA et la Ligue des Champions d’une part et surtout la Coupe du Monde 2015 au Canada.
La conclusion de ce match revient à la notion de progression, essentielle en football de l’élite, qui l’impose, du fait de la progression des autres.

 

Question : Depuis deux ou trois ans, l’équipe s’améliore tout le temps. Avec de bonnes recrues. Cela veut dire que c’est le style du club ? Le style du coach ? L’ambiance de l’équipe.

 

Philippe Boindrieux (responsable de la section féminine du PSG) : « C’est sans doute un mélange de tout comme d’habitude. Ce qui est vrai c’est que l’on a beaucoup de travail. Les joueuses qui sont depuis longtemps avec nous progressent. Ce soir, on le voit, il y a une maîtrise du jeu qui est vraiment intéressante. C’est le travail, l’apport du coach, le fait aussi d’amener de nouvelles joueuses qui amènent une autre façon de voir les choses, c’est un mélange. »

 

Pascal Gouzènes (coach de Juvisy) : Autant le 4-0 contre Lyon était différent. Là, on a eu la maîtrise du ballon pendant pas mal de temps. On s’est crée des occasions. On retient la finalité mais il ne faut pas oublier qu’il y a eu du spectacle. En tout cas, les gens ont apprécié le football développé, j’espère. C’était notre objectif. Pour des filles amateurs, le match a été de qualité. Après le bilan comptable n’est pas là. »

 

William Commegrain
crédit photo : william Morice.