Trois apparitions, trois gros aux « tours d’échauffement ». Si les premiers tours sont rarement l’occasion de confrontations à suspense, le Paris Saint Germain a certainement l’historique européen le plus surprenant depuis ses trois apparitions sur la scène européenne.
Une évolution en quatre temps.

1er adversaire : FFC Frankfurt (Ger) en 2011.

i vous savez parler une langue étrangère et que vous ne connaissez pas celle du football féminin, voilà un « cadeau facile » : L’Allemagne se conjugue comme un leader mondial au passé, comme un leader mondial au présent et comme un leader mondial au futur dans le microcosme du football féminin.

Qualifié lors de son dernier match face à Montpellier, avec un pénalty dans les arrêts de jeu, en tant que vice-champion de France 2010, le PSG découvre l’Europe avec une victoire en 1/16è face aux irlandaises de Peamount United (0-2) (3-0 à Charlety). Au second tour, l’affaire se corse, le PSG de Sabrina Delannoy et des parisiennes « amateures » rencontre en 1/8è, l’ogre allemand (triple champions, finaliste), le club du FFC Frankfurt qui l’emporte 3-0 à domicile et 1-2 à Charlety.

Frankfurt, finira finaliste face à l’Olympique Lyonnais, ce dernier trouvant sa consécration, en les battant 2-0 sur les terres allemandes (Munich) pour un doublé européen (Ligue des Champions 2011 & 2012), faisant de l’équipe lyonnaise, la nouvelle terreur du football féminin européen (1 finale en 2010, 2 titres en 2011 et 2012).

Lyon donnant un peu plus de corps au succès de l’équipe nationale (4ème CM 2011 et 4ème JO 2012).

La saison 2012-2013 : ce que j’appelle « Le Nouveau PSG »

C’est le Fcf Juvisy-Essonne qui sera le second club français qualifié pour l’UEFA avec sa seconde place lors de la saison 2011-2012 pour un parcours qui l’aménera jusqu’en demi-finale face à l’Olympique Lyonnais, battue tant à l’aller (3-0) qu’au retour (1-6).

Pour le PSG, cette saison sera la saison du changement avec à sa tête Farid Benstiti (ancien coach de l’Olympique Lyonnais et sélectionneur de la Russie). Ce dernier organise une équipe féminine, totalement sous contrat fédéral (23 contrats), intégrant deux joueuses allemandes de renommées, Linda Bresonik et Annike Krahn, une jeune américaine inconnue Lindsey Horan et celle qui sera la dépositaire du jeu parisien, Shirley Cruz (ex lyonnaise), toute cette saison, terminant meilleure joueuse de D1.

Viendront s’y ajouter, à l’intersaison, deux très grandes joueuses internationales : la jeune suédoise, Kosovare Asllani, internationale et l’américaine Tobin Heath, au palmarès impressionnant (Championne du Monde et Championne Olympique).

On commence à parler « d’équipe galactique », reprenant le qualificatif attribué au PSG masculin, tant dans le football que pour le hand-ball. Si le terme me semblait être excessif, la construction est réelle et la comparaison avec l’Olympique Lyonnais version féminine commence à se dessiner.

2ème adversaire : La saison 2013-2014, qualifiée pour la Women’s Champion League, le PSG tombe sur « le PSG du Nord de l’Europe », les suédoises de Tyresö

Un autre club fait « ses courses » pour apparaître au plus haut niveau européen, dans un marché restreint de joueuses possédant le niveau et l’expérience nécessaire à ce genre d’ambition.

Concurrent de l’ambition française, la Suéde voit se construire à « vitesse grand V » un club monté de toutes pièces, Tyresö et intégrer la filière brésilienne (4ème mondial). Parmi laquelle se trouve l’immense « Marta », au palmarès incroyable, qui fait figure d’épouvantail.

C’est l’adversaire que prendra le Paris Saint Germain au premier tour de la compétition européenne, et pour son deuxième passage en Women’s Champions League. Loin d’être rien.

Ce sera « le match » de ce tour où les parisiennes méneront 1-0 en Suède pour se faire remonter 2-1. Un seul but est nécessaire à Charlety, mais Caroline Seger, alors capitaine de Tyresö, menera ses troupes pour jouer un match sans saveur offensive. Objectif atteint. Qualification suédoise au bénéfice des deux matchs.

Cruelle déception au regard des espérances et de la qualité des joueuses parisiennes. Pour ma part, juste une phase de construction au regard de l’histoire du « Nouveau PSG » : une première année pleine de « professionnalisme » avec les 2/3 de joueuses qui auparavant étaient amateures et qu’il a fallu mettre au niveau de l’exigence des professionnelles.

Tyresö finira son parcours en finale (3-4) face à un nouveau grand Wolfsburg (Allemagne) qui signera un second titre de rang, égalant la performance de l’Olympique Lyonnais. Un match historique dans le contenu, les remontées au score et le final dramatique : Tyresö déposant le bilan à la suite de cette défaite pour des raisons économiques. Aujourd’hui, en 4ème division suédoise.

3ème passage européen et 3ème adversaire : l’Olympique Lyonnais !

Le mois de Novembre est le mois place les équipes européennes, soient au repos en Mars, soit dans la compétition européenne pour des quarts de finale qui annonce très vite, une finale.

Le Nouveau PSG tire donc un des gros du championnat, évitant Wolfsburg (double tenant venant pour un troisième titre de rang) et Frankfurt (ancien vainqueur, souvent finaliste ou demi-finaliste).

C’est une bagarre franco-française qui avait déjà eu lieu avec la demi-finale de la Ligue des Champions face à Juvisy en 2012 ; c’est par contre, une opposition européenne inédite entre les deux clubs totalement « professionnels » du football français.

La conséquence n’est pas neutre. Pour l’un des deux clubs, cela l’obligera à répéter deux fois une mauvaise performance européenne. Paris, pour avoir été éliminé au 1er tour la saison précédente ; Lyon pour avoir été éliminé au second tour la saison dernière.

Les cerveaux vont travailler. Tout cela se fera au détail. A l’unité.

Imprévisible.