L’ambiance en zone mixte était plutôt à la recherche de la phrase surprenante. Celle qui détonne ou qui s’avance, pour donner du ressort à un tableau qui cherchait ses oppositions et ses favoris. Potentiellement peu nombreuses dans ces phases de groupes.

Jill Ellis, sélectionneuse des Etats-Unis, souriait à l’idée « de retrouver pour la quatrième fois la Suède en phase de poule« . Dans un groupe qui semblait à sa portée, elle précisait que ses « vingt-trois étaient en cours de constitution et pas encore arrêtés, après avoir fait jouer beaucoup de jeunes pour les tester. » Concentrée à l’idée de réaliser la performance d’un doublé que seule l’Allemagne a réalisé, elle notait que la différence entre 2015 et 2019 était déjà énorme. « Ne serait-ce qu’avec ce tirage au sort qui est d’une toute autre dimension que celui du Canada, sans leur faire injure ». 

Une phrase d’une justesse incroyable. Le LOC a mis les petits plats dans les grands et le travail des mimes représentant par des jeux d’ombre les principaux monuments des villes hôtes a dû demander plus d’un mois de travail artistique pour se diffuser au monde entier. Laura Georges, ne dira pas autre chose. Secrétaire générale de la FFF, elle a adoré la dimension humaine du spectacle, associant l’artistique aux messages enfantins, mettant le tirage au sort dans une autre dimension, tout en y conservant sa simplicité.

Le sélectionneur du Nigéria, sympathique car s’exprimant à « la française en anglais »  ne voyait « qu’un avantage à se confronter aux meilleures nations du monde », notamment face à la France dans un stade rennais qu’il imagine plein » et pour un résultat meilleur que celui du dernier amical, » s’étant terminé par un (8-0) en faveur des Bleues. Le Roazhen Park détenant d’ailleurs le record des Bleues avec plus de 23.000 spectateurs.

Corinne Diacre, souriante et détendue, ne pouvait que confirmer être tombée dans un groupe à la portée des Bleues, tout en sachant qu’aucun match ne sera facile et se félicitant d’avoir rencontré en amical le football africain et européen, dans l’attente de rencontrer celui asiatique » au cours des quatre dernières périodes FIFA de la saison. A la question obligatoire de se projeter sur de futurs adversaires au niveau des huitièmes, la sélectionneuse française ferme la porte, comme les autres coaches. Concentrée d’abord à se qualifier et sans présager de la place de qualification des autres, rendant potentiel un quart de finale entre les USA et la France.

Reste le sélectionneur anglais, Phil Neville, opposé au Japon, maître d’oeuvre de la réussite en football féminin avec un titre mondial en 2011, une finale des JO en 2012 suivie d’une autre finale mondiale en 2015 ne ratant que sa qualification aux JO 2016, sur ses terres. L’Homme, le visage émincé, dans un complet veston-gilet, n’aura qu’une seule réponse à la question : Pensez-vous gagner la Coupe du Monde en France ? « On va venir pour cela ». Sans fioriture et sans exagération, pour une nation qui va recevoir l’Euro 2021.

Pas dans la même dimension que son prédécesseur qui était plus péremptoire.

Chacun est parti de la Seine Musicale avec de réels exploits potentiels à l’esprit. Tous les rêves sont possibles pour chacun.

William Commegrain lesfeminines.fr

Tirage au sort Coupe du Monde 2019.

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