Les Australiennes, loin de leur niveau.

Difficile de trouver des possibilités à l’Australie (6e FIFA) pour la future Coupe du Monde 2019 (7 Juin – 7 Juillet) après leur prestation face à la France, devant les 10.815 spectateurs de cette soirée. Sur un match de 90 minutes et plus, les Matildas ont eu un déchet incroyable, sans trouver la solution à une pression offensive du milieu français pour empêcher leur seconde passe.

Il a fallu qu’elles soient menées au score pour que le côté droit s’agite et perce le flanc gauche des Bleues, profitant d’une Amel Majri (Olympique Lyonnais) placée bien plus haut par Corinne Diacre. Dans un 3-5-2 qui était d’ailleurs à l’opposé des propos de la sélectionneur en conférence de presse au siège de la fff, répondant que Majri était une latérale dans son esprit et devait le rester, alors qu’elle a commencé son 9e début de saison à Lyon comme milieu excentrée avec déjà quatre buts à son actif en cinq journées.

Le coach australien, Alan Stajcic, ne mettra pas trop de temps à commenter le jeu offensif de ses joueuses avant d’affronter les anglaises à Londres, mardi prochain.

Elles n’ont eu que trois occasions sérieuses à se mettre sous la dent avec un cafouillage dans la surface (66′) sur corner et un face à face (85′), sous la baguette de la jeune Sayer (2 sélections, Sidney FC), excellemment défendu par la gardienne lyonnaise Sarah Bouhaddi (83′).

Avec (1-0) jusqu’à la 86′, la France se met en difficulté quant au résultat mais pas en contenu.

Si la prestation d’Amel Majri (42 sélections) a été excellente, perçant à chaque fois la défense australienne, aidée par des récupérations hautes de Charlotte Bilbault (Paris FC, 28 ans 9 sél), on a aussi vu que lorsque les Australiennes mettent de la vitesse sur ce côté, son absence en défense fait descendre le bloc très bas et met en danger le but français. C’est d’ailleurs dans cette situation que les Matildas ont aussi failli égaliser sur des centres qui ont échappé de peu à l’expérimentée Foord (63 sélections, 11 buts, Sidney FC).

Cela reste peu pour une nation finaliste de la dernière Coupe d’Asie (2018) face au Japon et vainqueur récent du Brésil et des Nadeshiko dans le tournoi des Nations de Juillet. Les Bleues, dominatrices, ne leur ont rien laissé.

Dominatrice à l’excès mais sans jamais réellement trouver de manière conséquente le chemin des filets alors que les occasions d’en finir s’additionnaient les unes aux autres.

Une première partie où la jeune gardienne Arnold MacKenzie (19 sélections), joueuse d’un club inconnu du fin fond de la « brousse » norvégienne, Arna-Bjornar FC, était à la parade. Une première tête de Wendie Renard (23′), une seconde de Gaetane Thiney (31′), superbement claquée mais mal placée par l’expérimentée parisienne.

Une seconde partie où il semblait que les buts s’échappaient des initiatives françaises. Une tentative trop enlevée d’Amel Majri (20′) suivie d’une autre (25′), Gaetane Thiney (26′) à bout de course qui voit son plat du pied s’envoler, Kadidiatou Diani (40′) avec un tir extérieur, Griedge M’Bock (46′) seule au second poteau, Valérie Gauvin (66′) qui sort un gauche devant les cages vides, Elise Bussaglia (80′) en toute liberté pour lober.

Un récital d’occasions qui s’échappent avec un score qui ne bouge pratiquement pas. (1-0) seulement à la 56′. (2-0) à la 86′.

Une France dominatrice

Avec autant d’occasions, la France s’est « baladée » dans le chaudron stéphanois. Sur le plan défensif, Julie Debever pour sa première sélection a réalisé une très bonne prestation dans une défense à trois, grande première au niveau tactique mais aussi au niveau de la taille. Il fallait revenir à Corinne Petit, dont c’était la date anniversaire, pour trouver une telle hauteur chez les bleues avec Debever, MBock et Renard. Une nouveauté française quand les latérales sont souvent de petites joueuses légèrement au-dessus d’1m60.

Charlotte Bilbault, sans grande habitude chez les Bleues (9 sélections), a fait un match plein prenant les ballons hauts et les redonnant sans contrôle, incitant Amel Majri à aller de l’avant, ne demandant que cela d’ailleurs. La capitaine des Bleues, Amandine Henry, sortie dès la 8e pour un souci de clavicule qui va la contraindre au repos pendant six semaines, a été judicieusement remplacée par Elise Bussaglia (FC Barcelone, 31 ans, 180 sel) sans que le jeu n’en perde de sa volonté. Une très bonne certitude pour une équipe de France qui joue d’abord afin d’assurer sa tenue défensive.

Kadidiatou Diani, moins servie, est restée dans son rôle de joueuse de couloir. L’ex-juvisienne (40 sélections, 23 ans)est arrivée à un réel niveau de performance qu’elle ne rate quasiment aucun match. Présente dans son jeu défensif, réalisant des passes déterminées et précises, jouant en choisissant ses solutions et réussissant à s’imposer dans des duels, balle au pied. Elle est montée de plusieurs crans depuis ses deux saisons au Paris Saint Germain.

Amel Majri a bénéficié d’un très bon soutien avec Charlotte Bilbault et Eugènie Le Sommer. Face à une équipe qui subissait, elle a pu donner libre cours à toute son énergie offensive. Dans une autre configuration, il faudrait nécessairement quelqu’un derrière elle.

Eugènie Le Sommer (72 buts), auteure d’un doublé (56′ et 86′) qui la rapproche du record de Marinette Pichon (81 buts) chez les Bleues a su marier le jeu collectif et en mouvement avec Gaetane Thiney et ses décisions individuelles de buteuse. Il est à noter d’ailleurs que les deux buts viennent de son initiative. Le premier, en rodant dans la surface, anticipant la faute de main de la gardienne. Le second, en partant en solo, assurer un contre de 40 mètres pour finir par placer son tir, en coin, comme un sniper. Il y a du Cristiano Ronaldo dans sa prestation. Confiance et détermination. Le joueuse bretonne a réussi à intégrer le difficile exercice des attaquants. Entre jeu collectif et individuel.

Gaetane Thiney et Valérie Gauvin ont été bonnes dans leurs exercices. La parisienne en numéro dix et la montpelliéraine en avant-centre, joueuse d’appui. Elles n’ont cependant pas réussi à produire la même performance dans les a-côtés avec des occasions franches qui n’ont qu’une seule réalité au haut niveau : rejoindre le chemin des filets.

Au bilan, les Bleues ont réalisé une prestation organisée et aboutie face néanmoins à une équipe australienne dont il faut espérer pour elles, qu’elle n’a pas été au niveau de sa 6e place FIFA.

La France ne s’en est pas préoccupée et c’est certainement une très bonne information pour Corinne Diacre. Il reste que cela n’a pas été le match « dur » que la sélectionneur avait annoncé. Sinon, les Bleues peuvent penser qu’elles sont déjà au niveau du dernier carré de la Coupe du Monde. A voir.

William Commegrain lesfeminines.fr

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