La lecture attentive des clubs d’origine des 20 sélectionnées mexicaines nous renvoyait en Islande ! Drôle de destination pour des joueuses venant d’un pays chaud. Se retrouver dans cette terre volcanique dont le nom traduit donne littéralement l’expression « Terre de glace ».

Il fallait de bonnes raisons pour que Stephany Mayor, 26 ans, née au Mexique et Bianca Sierra (25 ans), une des nombreuses sélectionnées mexicaines nées et grandies aux Etats-Unis, se retrouvent dans le même club. Au nom divin, Thor/KA dans le Nord de l’Islande qui est le Nord de l’Europe !

Tout simplement, les deux jeunes femmes vivent en couple et, ayant déclarées leur coming out sur les réseaux sociaux, elles ont été débordées de messages homophobes violents dans un pays où la fédération mexicaine n’est pas la plus complaisante à ce sujet. Forte des 100.000 $ d’amendes que la FIFA lui a facturée pour son laisser-aller évident dans la gestion des cris « homophobes » venus du public et du stade.

Une rencontre qui ne date pas d’hier, qui s’était faite avant la Coupe du Monde 2015. « Une romance commencée en 2013, lorsqu’elles ont été appelés par l’équipe nationale senior du Mexique pour participer à un tournoi en Chine » nous précise le New York Times qui s’est fendu d’un article les concernant.

Il faut dire que l’homosexualité des filles comme des hommes est bien plus acceptée du côté de l’Oncle Sam que de ses cousins et cousines mexicaines. Notamment pour la défenseur, Bianca Sierra qui a ouvert son amie sur un monde fait de moins de préjugés : « « Il est difficile d’imaginer quelque chose comme cela se passe aux Etats-Unis », a déclaré Sierra. «Il suffit de penser que lorsque l’équipe américaine a remporté la Coupe du monde, Abby Wambach a embrassé sa femme sur le terrain . C’est quelque chose de normal. »

Sauf qu’au Mexique, c’est plus compliqué. Notamment pour l’ex coach Cuéllar qui était la figure dominante du football féminin au Mexique. Ancien joueur de la Ligue nord-américaine de football, qui a également représenté le Mexique lors d’une Coupe du monde, il a commencé sa carrière d’entraîneur dans les années 1980 à l’État de Californie, à Los Angeles. En 1998, alors que le football féminin commençait à prospérer aux États-Unis, il est retourné au Mexique pour créer un programme pour femmes. Il a dirigé l’équipe nationale féminine pendant 18 ans, depuis ses débuts en passant par la qualification pour trois Coupes du monde.

Alors lorsque dans le camp d’entraînement pour la World Cup 2015, il précise :  » Je m’en fiche si vous êtes des amies ou non, mais je ne veux pas vous voir se tenir la main ». Les deux joueuses savent que cela va être plus difficiles pour elles.

Instagram de Bianca Sierra et Stephany Mayor

Union visiblement connue et acceptée des familles et de leurs environnement personnels et sportifs, à l’âge d’une plus grande maturité, elles décident de quitter le Mexique. L’une va plus facilement en Islande, l’autre atterrit en Norvège pour se retrouver, début Septembre 2017, ensemble, dans un village et club islandais de première division.

Aujourd’hui, elles vivent leurs vies avec pour les spectateurs et commentateurs, un seul angle à retenir. Dans ce onze mexicain, il y aura un couple officiel sur le terrain.

Après des jumeaux, des frères ou soeurs, des couples officieux, voilà une nouveauté du 21è siècle.

Encore plus marquée si les deux internationales décident de se marier. Ce serait une grande première. Deux époux, internationaux sous le même maillot !

La prochaine étape.

William Commegrain lesfeminines.fr