Si la France joue des matches amicaux pendant deux ans, les autres pays de l’UEFA essaient de se qualifier depuis le 14 septembre 2017 dans un phase de groupe faite de 7 Journées dont cette semaine est la dernière (30 Août / 4 Septembre).

Dans le groupe 7, plus rien n’est à jouer avec une Espagne qualifiée et une Autriche (demi-finaliste Euro 2017, 13 points et un seul match à jouer) comme la Finlande (10 points avec deux matches) – deux belles équipes européennes – bien trop loin pour faire partie des quatre meilleurs deuxièmes des 7 groupes européens de la qualification au mondial, ….

Ce n’est pas le cas des 6 autres groupes qui jouent leurs qualifications -pour les deux premiers- dans cette dernière semaine FIFA.

Les challenges pour être premier

30 Août. Les nombreuses suédoises (groupe 4) du championnat de France sont des filles cools. Elles jouent au football et ensuite elles jouent avec la vie. C’est ainsi qu’elles étaient arrivées en finale des Jeux Olympiques 2016 à Rio (médaille d’argent), ne baissant pavillon que devant la rigueur allemande.

Depuis 2015, si elles se qualifient pour 2019, elles pourront dire que leur parcours de qualification est toujours compliqué. Jamais simple. En coupe du monde 2015, elles tombent dans le groupe des USA et du Nigéria. Un groupe que la presse avait qualifié du « groupe de la Mort ». Elles finissent exténuées, sur les genoux en 1/8e de finale. Et, elles se qualifient sur le fil pour les JO 2016, avec des buts venus d’ailleurs – limites comiques – dans un play-off qui laisse en Europe, la Suisse, la Norvège et les Pays-Bas. Pour l’Euro 2017, elles perdent en quart face au futur vainqueur, les Pays-Bas après s’être fait peur en phase de groupe.

Et voilà que pour la qualification au Mondial 2019, elles tombent dans le groupe du Danemark (groupe 4) qui fait une première mondiale : la grève au nez et à la barbe de sa fédération et de la FIFA.

Les coéquipières de Pernille Harder refuse d’aller en Suède au motif que leurs conditions salariales n’étaient pas équivalentes ou équitables. Le Président de la fédération s’égosille. Il en perd son danois. La FIFA, très suisse, ne prend pas de risque entre le féminisme de la démarche et le juridique du règlement. Elle constate la défaillance qui vaut élimination et voilà … qu’elles ne prennent qu’un (3-0) de pénalité pour ce forfait. Chacun veut rentrer à la maison sans engueulade !

Une tête de groupe qui s’échappe. Une nouvelle définition de la transparence des institutions. Chacun prend. Une anecdote qui ne semble pas suffisante pour les coéquipières d’Emma Berglund (PSG), Sofia Jakobsson, Linda Sembrant et Stina Blackstenius (Montpellier). Bénéficiant d’un carte d’avance (3 points), elles la grillent en Juin 2018 avec une défaite inattendue en Ukraine (24e FIFA, 1-0) !

Et voilà les deux cousines du Nord à égalité de points, la Suède devant, d’un fil ou plutôt d’un but (15 points, +16) devant le Danemark de Katrin Veje, la montpelliéraine (15 points, +15).

Le 30 Août à venir, la Suède (11e Fifa) reçoit l’Ukraine. Trois points moins facile à prendre que pour le Danemark (13e Fifa) contre la Croatie, qui n’a rien à voir avec les finalistes du dernier mondial russe (51e FIFA). Le goal average risque de basculer en faveur du Danemark qui va passer « une rouste » aux croates.

La finale le 4 septembre contre le Danemark. La Suède doit donc gagner son match sans s’occuper du score pour finir par vaincre à l’extérieur, leur cousine du Nord, dans une finale de groupe qui risque de voir un stade « rouge » en espérant qu’il ne soit pas « rouge sang ».

Deux victoires de rang pour le 11e FIFA ? Les prestations suédoises depuis trois ans et leur dernier Euro à domicile (2013, 3e) sont sans garantie quand les danoises ont démarré leur aventure en 2013 (4e) pour l’améliorer à l’Euro 2017 (finaliste).

Il va y avoir du sang en terre nordique.

30 Août. Dans ce groupe 2, la Suisse est devant l’Ecosse (15 points) avec 18 points et un goal average général bien supérieur (+7). Dans ce groupe, tout porte à croire que les troupes de Martina Voss-Tecklenburg, future sélectionneuse de la Mannschaft vont prendre leur 2e ticket consécutif pour un Mondial chez le voisin français.

Sauf que … L’Ecosse reçoit la Suisse le 30 Août à 20H35 alors qu’un rien les sépare dans le classement Fifa. Suisse, 18e. Ecosse, 21e.

A la condition unique que l’Ecosse remporte son match face à la Suisse, alors la pression serait sur les suissesses dans une dernière rencontre opposée à la Pologne (4 septembre) à l’extérieur … bien plus compliqué que celle des écossaises, appelées à se déplacer en .. Albanie.

L’Ecosse joue gros demain pour rêver à une second exploit. Après une première qualification historique lors de l’Euro 2017 aux Pays-bas, les voilà potentiellement candidate à un premier mondial ! … Si la Suisse perd sa précision légendaire en n’étant pas à l’heure du Mondial pour le RDV de 2019.

A défaut, une Suisse bien réglé, se qualifierait avec un match nul ou une victoire.

31 Août. Si le Pays de Galles (17 points, 29e FIfa) remporte son match à domicile face à l’Angleterre (16 points, 4e FIFA), alors les galloises sont certaines d’être directement qualifiées pour le Mondial 2019 ! Une première historique pour une équipe qui ne s’est jamais qualifiée dans les neuf Euros européens de l’Histoire récente du football féminin.

Il ne restera plus à l’Angleterre qu’à prendre les trois points qui les attendent face au Kazakhstan le 4 septembre, pour sortir la calculette, et comparer ses résultats aux quatre meilleurs deuxièmes des autres groupes qui devaient être supérieurs à 18 points. Un play off à quatre pour un ticket à commencer en Octobre et à terminer en Novembre.

A l’inverse, en cas de victoire des troupes de Phil Neville (ex-Manchester City et Everton), l’Angleterre prendrait son ticket pour le Mondial. Les Galloises ayant joué tous leurs matches.

1er Septembre. L’Allemagne (15 points), 2e mondial, huit fois championnes d’Europe sur neuf éditions, médaille d’Or 2016 aux JO, peut manquer la qualification directe au Mondial 2019. Comment est-ce possible ? Très simplement en raison d’une victoire islandaise (16 points) en Allemagne (2-3) qui a fait trembler l’Europe.

L’Islande (19e Fifa) et ses 300.000 habitants pointe à 16 points. Un de plus que la Mannschaft avec ses 5 millions de licenciés.

Le premier Septembre, l’Islande reçoit l’Allemagne.

Si l’Islande gagne, elle finira première de son groupe même si la Mannschaft met un 12-0 aux Iles Féroé lors de son dernier match. Elle n’y gagnera que trois points que l’Islande aura pris dans leur confrontation. On risque d’accéder à un clapping historique dans ce Fjord qui avait tout perdu avec la crise de 2008.

Le match nul entre les deux équipes l’obligerait à gagner contre la République Tchèque pour se qualifier. L’Allemagne pourrait bénéficier d’une contre performance possible, envisageable quand deux équipes situées entre le Top 20 et 30 se rencontrent.

Mais si la Mannschaft d’Horst Hrubesch, installé depuis trois mois en tant que « pompier de service » gagne. Alors, l’Aigle Allemand viendra poser ses ailes sur le Mondial français.

Pour le groupe 6, la Belgique (face à la Roumanie) a maintenant comme objectif de gagner tous ses matches pour espérer prendre une place de meilleur deuxième et jouer le dernier ticket de l’UEFA dans un play off à quatre. La Norvège (groupe 3, 15 points) peut encore finir première dès lors qu’elle remporte son match face à la Slovaquie. La première place se jouerait le 4 Septembre, dans une finale avec les Pays-Bas (19 points), fort d’un meilleur goal average (+8).

William Commegrain lesfeminines.fr