Difficile de faire le moindre reproche à l’équipe de France U20 dès lors que l’Espagne a été supérieure à la France dans de nombreux compartiments du jeu et notamment l’approche psychologique.

La France, un ton en-dessous, manque ses premières occasions.

Les françaises ont lutté à armes égales sur la première mi-temps en pratiquant un jeu fait d’humilité et de détermination. Défense serrée sur deux lignes, jeu laissé à la Rojita qui pointait à un 78-22 à la moitié du premier acte et utilisation maximale des opportunités qui pouvaient se présenter.

La première avec un centre au cordeau de Sandy Baltimore pour une détente verticale d’Emelyne Laurent, plus haute et plus déterminée que son adversaire direct. Extérieur. Et la seconde, véritable opportunité de scorer avec une longue profondeur de Fercocq pour la vitesse de la lyonnaise, Emelyne Laurent, seule face à Coll qui s’en voudra toute la mi-temps d’avoir trop dosé sa tentative de lob. Dans la niche de la portière espagnole.

L’Espagne fait trembler les Bleuettes.

C’est dans ces premiers instants que la machine française s’est détériorée, n’étant pas payée de ses opportunités alors que l’Espagne continuait son pressing et sa possession, enclenchant des occasions qui montraient que les Bleuettes avaient des failles à exploiter. Un ballon facile mal négocié par Chavas, donnait une belle occasion à Claudia Pina, reprise par un tacle bien ajusté de Maëlle Lakrar (39′). Jamais bon dans une surface, notamment quand l’erreur commise a peu de raison d’être.

Sur le corner (40′), la balle se promène dans la surface et Damaris Egurrola ajuste un droit cadré qui ne demandait qu’à entrer, quand Selma Bacha, sur sa ligne (40′) sauvait le tableau d’affichage des Bleuettes. .

La mi-temps salvatrice ne donne rien

Habituellement, la coupure donne un nouveau match dès lors que le jeu proposé ne donne pas ce qui était attendu. Là, le poids du domicile, de la finale si proche, des attendus au regard de la performance des A masculin avec le titre suprême, a anesthésié les Bleuettes, notamment après l’ouverture du score espagnole (51′, 0-1).

Sur un simple centre de la latérale droite Lucia Rodriguez, la balle rebondit au centre sans trouver de propriétaire et l’espagnole Patri s’impose sur Polito pour surprendre Chavas (0-1, 51′).

Malgré les vivats du public, les Bleuettes n’ont pas réussi à renverser la vapeur. Quand bien même les espagnoles voyaient le rouge tendu par l’arbitre à Aitana Bonmati (67′) pour un second carton jaune. La jeune espagnole en pleurs se rendait compte qu’elle laissait ses coéquipières à dix et se privait d’une finale qui s’annonçait.

Il faut croire que c’était le destin de la France. Le football avait choisi un autre finaliste qui le méritait tout autant, et même plus. Comment observer autrement les faits après le pénalty arrêté à la 76′ de Marie-Antoinette Katoto, entrée à la place d’Amélie Delabre (54′), spécialiste de ce fait de jeu dans ce mondial ! La jeune parisienne se trouvant confrontée à l’incompréhension d’un mondial raté quand vous avez autant brillé tout au long de la saison passée.

L’Espagne finira ce match, exténuée. Pour une victoire méritée et une finale mondiale à jouer face au Japon. La France jouera la troisième place face à l’Angleterre. Visiblement son niveau dans ce mondial. Le regret sera de ne pas avoir vu le potentiel de cette équipe s’exprimer au-dessus de ses capacités, comme lors du match d’ouverture face au Ghana et lors de l’opposition contre le Pays-bas.

Il reste à sortir vainqueur de la petite finale. Elles en ont les moyens, notamment pour comprendre les raisons individuelles et collectives de ce non-match quand les Bleuettes se sont retrouvées à dix contre onze, avec vingt minutes pour revenir au score.

Là se trouve certainement une des clés pour leur avenir.

William Commegrain lesfeminines.fr