A regarder l’EUROU19F, aucune équipe n’est capable de six matches identiques à moins de nous interroger ? Pour gagner ce Mondial, il faudra tenir et vaincre six matches. En U20, faite de joueuses qui jouent en U19 pour l’essentiel, avec une rencontre internationale à chaque obstacle, cela relève de la première véritable difficulté.

Impossible de jouer à fond 6 matches internationaux. 

L’Euro U19, récemment terminé en Suisse le 31 Juillet, a montré la difficulté réelle d’un tel programme pour des équipes construites avec des U17, en substitution de leurs aînées prévues pour le Mondial breton à venir (5 au 24 Août).

L’Allemagne ayant totalement explosé en finale (2 tirs contre 25) face à une Espagne offensive à souhait (0-1). En ayant pourtant réussit à subir un contenu de qualité face à la Norvège (27 Juillet, 2-0) trois jours auparavant mais dans l’incapacité de renouveler leur performance défensive … trois jours plus tard, le 31 Juillet. Entraînant la perte d’un titre qu’elles ne pouvaient que désirer, après une abstinence de six ans !

Une observation qui ne peut pas être réduite à une seule team. En prenant toujours en référence l’Euro qui vient de se terminer (15 – 31 juillet), aucune équipe n’a pu fournir cette performance.

Tout se joue sur le 3e match de groupe.

L’Espagne avait perdu son premier match face à la Norvège (0-2). Vainqueur de ses deux premiers matches, les norvégiennes chutent nettement pour sa troisième journée contre la Suisse (1-3), pourtant éliminés. De son côté, l’Espagne, gagne sa place lors de la 3e journée, en l’emportant sur la France (1-2), à la seconde place du groupe A, et finit pourtant Champion. Non, sans avoir eu des difficultés pour éliminer le Danemark en demi-finale.

Le Danemark surprend tout le monde, en éclatant les Pays-Bas (3-1), en tête du groupe et qui ne pouvait que se voir en demi-finale à la veille de cette troisième rencontre. Du sort de cette troisième journée, les danoises passent première ! L’Allemagne se glissant second au tout dernier moment, par la grâce d’un but encaissé de trop par les jeunes Oranjes. La Mannschaft, finissant pourtant finaliste de l’Euro ..

A prendre en compte, six tours sous la chaleur d’un été caniculaire.

La première semaine commence à 35° pour se terminer, en fin de seconde semaine et début de troisième, par des épisodes pluvieux et orageux. Le 24 Août descendant même le mercure à 22°.

Le football étant un sport d’extérieur, la première semaine lourde de chaleur aura une incidence non négligeable sur les résultats des groupes. Les deux premières places qualificatives pourraient être des surprises.

Des joueuses qui n’ont pas le même niveau de fraîcheur.

Une incidence caniculaire qui ne sera pas la même suivant les équipes compte tenu du calendrier de leur championnat U19 ou A pour celles montées ou surclassées. Gilles Eyquem, le coach français comme les autres sélectionneurs, devra avoir une vision sur la fraîcheur essentielle à la performance.

Ainsi, s’il reconnaissait le problème de la non-titularisation dans l’effectif lyonnais d’Emelyne Laurent ou de Sana Daoudi (Atletico Madrid) comme Perle Morroni (FC Barcelone), il louait le fait qu’elles arrivent pleine de fraîcheur en sélection. Ce qui sera moins le cas d’une Marie-Antoinette Katoto, essentielle à la réussite du PSG avec ses 26 matches comme titulaire.

Enfin, quel style de jeu ?

Qui a vu jouer l’Espagne en finale U19 F est en droit de s’interroger ? Toutes les joueuses de la Roja ont physiquement dynamisé les allemandes. Totalement. Les défenseurs de la Roja en prenant le ballon avant même le contact des attaquantes allemandes. Les offensifs et le milieu de terrain espagnoles en montrant à chaque fois le dos de son maillot à son adversaire direct. Pendant 90′. Des mobylettes en action sur le terrain.

Une performance espagnole réellement impressionnante, qui n’a certainement pas manqué d’interpeller les coaches du Mondial U20 dès lors que les équipes ont toutes la même identité de jeu, quelque soit leur catégorie d’âge.

Aujourd’hui, aucune équipe féminine n’est capable de produire un tel contenu après six matches à moins de faire partie des meilleures mondiales. Connues et identifiées. Elles ne sont pas en U20 et si certaines sont à découvrir, il serait stupide de croire qu’elles peuvent toutes appartenir à la même équipe.

Quand onze filles courent toutes de la manière pendant un championnat, alors il y a intérêt à s’interroger. Sans être condamnable mais on sait aujourd’hui, qu’une équipe médicale de qualité est essentielle à la durée de la performance.

A défaut de constater cette évolution du football féminin, le Mondial sera donc remporté par une équipe qui saura subir les velléités adverses sans se faire éliminer.

En U20, savoir s’adapter est une difficulté

Le Mondial de la France nous a montré qu’il était possible de changer d’esprit de jeu. Ce qui est vrai en football masculin ne l’est pas encore en football féminin. Surtout à cet âge. Quand vous jouez contre la nature des joueuses, vous êtes souvent puni au résultat. Je pense par exemple à l’EDF lors de l’Euro 2017 et la difficulté de performer pour l’équipe de Philippe Bergerôo en 2015 et 2016 avec une équipe imprégnée d’un jeu flamboyant, initié par Bruno Bini.

Si une équipe a cependant la qualité pour s’adapter, elle prendra certainement le titre.

A moins que rêve incroyable devienne source de vérités : une équipe réalise six matches identiques pour un titre.

Un nouvel Olympique Lyonnais transformé en équipe nationale ?

William Commegrain lesfeminines.fr