Parmi les nombreux tournois qui se sont mis en place pour couvrir les avant-saisons, comme la Toulouse Ladies Cup (association) en 2017-2018, la Valais Cup en 2015 et 2016 qui a fait faillite, les américains, organisateurs de l’International Champions Cup, ont ouvert en 2018 leur tournoi masculin fait de 18 équipes (*) sur toutes les zones des continents, à une première édition féminine, jouée en Floride.

L’Ol et le PSG s’y colle

L’Olympique Lyonnais (5 titres européens) et le Paris Saint Germain (2 finales européennes) participant au challenge masculin ont donc accepté que leur équipe féminine participe à cette première édition. Accompagné par Manchester City (demi-finaliste de la WCL), c’est avec le leader du championnat américain NC Courage, ancienne émulation des Flash de New York, hôte, que ce mini-tournoi s’est réalisé.

Les kilomètres et un fort décalage horaire pour une préparation ? 

Au final, un résultat plutôt négatif pour le PSG d’Olivier Echouafni, recevant ce calendrier en héritage après sa nomination en juillet, qui aurait certainement préféré revenir avec une victoire (3 défaites) même si, comme tout match, le contenu propose des points positifs. Un résultat serré contre le leadeur américain (2-1) Courage en plein championnat et une ouverture du score face à Manchester City (2′, Pekel) comme points positifs ; deux défaites face aux anglaises, concurrentes récentes sur la scène européenne, un contenu qui n’ouvre pas encore à la victoire pour l’aspect négatif.

Pour l’Olympique Lyonnais, le constat est différent. Un voyage à Portland en moins (-8.300 kms), une nette victoire sur Manchester City (3-0) avec une excellente Eugènie Le Sommer et une courte défaite contre Courage malgré une domination prégnante (0-1). Pour un retour au calme, avec un prochain match amical contre Grenoble (D2F).

Un bilan

L’Olympique Lyonnais, toujours dans son approche de performance (12 titres de suite, 5 Women’s Champions League), s’est certes libéré de nombreuses joueuses non titulaires (huit et trois fins de carrière) mais a conservé les seize joueuses qui font une feuille de match redoutable.

Ne rajoutant que trois recrues (Lisa Weiss, Carolin Simon), dont la dernière Isobel Christiansen (internationale anglaise) pour compenser l’absence de Marozsan (capitaine de la Mannschaft), victime d’une embolie pulmonaire.

Dans ce cadre, l’OL gère sa performance (résultats et contenus) et semble déjà au niveau pour postuler à un treizième titre continu en D1F mais doit chercher des solutions, à l’image de l’opposition face à Courage, contre le jeu fermé des adversaires de haut niveau que les fenottes rencontreront pour une sixième couronne en WCL.

Le PSG dont la plus ancienne du groupe est Katarzyna Kiedrzynek (6e saison) doit créer des liens et associations entre des joueuses issues du club (huit) mais dont peu ont été des titulaires indiscutables l’an dernier. Seules Marie Antoinette Katoto (20 ans) et Grace Geyoro (21 ans) peuvent le certifier. Une jeunesse réelle des parisiennes, donnant d’ailleurs le capitanat parisien à la milieu de terrain internationale, dans l’attente de la solution ou du problème Formiga.

C’est un PSG jeune et récent comme l’avait trouvé Patrice Lair à son arrivée en 2016, qui va jouer cette saison sa carte avec l’ambition d’une cinquième seconde place européenne, et d’un potentiel doublé en Coupe de France. Trop jeune et trop récent ?

La version américaine a ses avantages.

Laure Boulleau est une ex-joueuse du PSG. Treize ans sous les couleurs du club de la capitale à qui elle doit toute la lumière faite sur sa personne. Voyant toujours le verre à demi-plein, empreinte de positifs, elle donne une couleur dynamique à la communication du club.

Les photos, ses reportages, cette croqueuse visiblement de cartes bleues, fashion consommatrice, ouvre la dimension « the real life » de la vie au PSG féminin. Entre Desperates Housewife et « Red Carpet », la vie au PSG ouvre une dimension « événementielle » qui n’existe pas ailleurs. Visites dans les magasins, négociation sur un T-shirt marqueté PSG, match de NBA, rencontres avec les stars, sourires et vies. Tout est magnifique, grand, unique. Lumières.

Rien à voir avec les semaines de préparation à Ploufragan, en terre bretonne des années précédentes. Trois entraînements par jour et une crêpe bretonne en souvenir culinaire.

Il suffit de voir les yeux brillants de Kadidiatou Diani. Même Irène Parédes, plutôt réservée, se fend de vrais sourires. Reste à savoir si cela a permis de donner la cohésion qui va avec préparation ?

Mais cette « Life quality » peut être une bonne identité pour un PSG qui aurait du mal à recruter (20 arrivées internationales et 20 départs), sans un chèque bien écrit.

La version marketing du football féminin a ses contraintes.

Pour la version compétitive, on peut s’interroger sur le renouvellement futur d’une telle opération, ayant contraint à des déplacements et décalages horaires conséquents.

A l’exemple des parisiennes, avec un Paris-Portland avec 8.250 Kms et 9 heures de décalage horaire pour jouer en amical Manchester City le 26 Juillet (Défaite 0-1) puis un retour sur Miami (3.250 Kms, -3 heures) face à Courage (défaite 2-1), premier match du tournoi et un dernier match contre Manchester City (défaite 1-2).

Un PSG qui a décidé de voyager dans cette pré-saison avec un retour en France pour la Toulouse Ladies Cup du 10 et 12 Août (Arsenal, Bayern, Montpellier, PSG) et un dernier tournoi en Espagne, lors de la Gipuzkoa Elite Women Cup (Real Sociedad, Atletico Madrid, Fortuna Horring) du 17 au 19 août à Saint-Sébastien en Espagne.

Il reste à savoir si ces choix auront des conséquences sur la compétition des parisiennes qui commence le 24 Août, pour un PSG dont le contenu actuel ne présage d’une seconde place européenne qu’en fonction de la qualité des adversaires du championnat. Moins devant, que les années précédentes.

Adversaires « remontés comme en 14 », avec en mémoire sept clubs qui pouvaient descendre, la saison dernière, lors de la dernière journée de championnat.

Un début de championnat (Fleury, PFC, Soyaux, Montpellier) a bien évaluer pour le PSG.

William Commegrain lesfeminines.fr

(*) Bayern, Manchester City, Barcelone, Tottenham, PSG, Atletico Madrid, Manchester United, Real Madrid, Milan AC, As Roma, Arsenal, Chelsea, Benfica, Olympique Lyonnais, Inter Milan, Juventus, Dortmund, Manchester United.