L’Espagne réalise le doublé en prenant son deuxième euro consécutif (2016 et 2017), face à l’Allemagne, dominée de la tête et des épaules ! Une Roja féminine qui fait l’exploit de gagner le titre européen 2018 en U17 et U19 et qui ne peut que rêver à prendre le Mondial en France, pour vivre une année 2018 extraordinaire.

L’Espagne, matador chez les jeunes.

On a assisté à une corrida espagnole avec des joueuses pleines d’allant, tournées vers l’avant, empêchant tous les appuis allemands. Tant de l’avant-centre Nicole Anyomi mais aussi des milieux de terrain, incapables de se retourner et obligées à jouer horizontalement, et le plus souvent en défense.

L’espoir de la Mannschaft pouvait toujours être là, en répétition des finales U17 2016 et 2017 remportées aux tirs au but mais l’Euro 2018 de la catégorie inférieure avait montré que l’Espagne ne voulait pas être le taureau de l’histoire, remportant la finale U17F en mai dernier (0-2) face à la même Mannschaft.

Sans solution allemande, on a vu un jeu espagnol brillant, quelques fois brouillon, trouvant quatre fois les montants de Stina Johannes (34′, 55′, 64′, 69′) par des joueuses toutes différentes, montrant à quel point, le jeu espagnol ressemblait à un essaim d’abeilles dont elles portent les couleurs, piquant sans discontinuité, les allemandes.

Des poteaux, comme des banderilles qui annoncent la victoire

Premier coup de feu, Rosa Marquez Baena bénéficie d’une erreur de relance de Lisa Ebert pour glisser un droit qui frappe la transversale, inarrêtable malgré l’horizontale se Stina Johannes (34′). Seconde coup de feu au retour des vestiaires, Nerea Elzaguirre trouve l’arête allemande (55′), la balle retombant sur la tête de la capitaine Carla, trop surprise pour éviter la niche de la portière allemande.

A la 64′, Athénea del Castillo, tout juste entrée déborde sur le côté droit et centre fort ras de terre. On n’entend que le son de la balle qui frappe le poteau salvateur ! Troisième coup de feu.

Les allemandes ont le visage rouge de la couleur du maillot espagnol, essoufflées par l’intensité adverse qui ne cherche qu’une chose. La balle dans les filets adverses, peu importe les efforts à faire pour qu’il en soit ainsi. Une première tentative par Olga Carmona (67′) dans un jeu à trois qui balade la défense allemande, trop loin pour intervenir, mais Johannes fait une belle parade avec une main sûre.

Et le quatrième coup de feu part comme une balle de sniper qui doit atteindre sa cible. La plus belle occasion viendra d’une profondeur de Rosa marquez Baena pour Carla dans la surface. Avec le mètre d’avance qui va bien. Sans contrôle, à la JPP, la balle s’écrase sur le poteau droit laissant la gardienne allemande stoïque sur la ligne !

L’Allemagne, poussée dans ses limites.

Les allemandes ne dépasse plus le milieu de terrain. La vitesse et la finesse de Melissa Kössler disparaît. Elles sont proches d’exploser et ne le font pas grâce à leur éducation et mental. Elles sont à espérer quelque chose qui aurait pu arriver mais qui n’arrivera jamais. Un contre que les espagnoles rendront imaginaire.

Maria Llompart portera l’estocade sur un coup franc direct des vingt mètres. Une balle prenable qui va sous la transversale mais que la main divine du destin avait délivré à l’Espagne. En récompense d’une telle volonté et d’un mental de vainqueur sans faille. (80′, 0-1).

L’Allemagne, blessée ne se relèvera pas. Elle laisse à l’Espagne un titre qu’elle n’a plus gagné depuis 2011 et qu’elle n’aurait pas mérité.

L’Espagne, reine d’Europe ? 

L’Espagne vainqueur, donne raison au jeu offensif qui donne tout sans rien regretter. Une nation espagnole qui réalise le doublé européen U19 (2017-2018) après quatre finales récentes infructueuses  (2012, 2014, 2015, 2016). Dans la continuïté du titre européen U17F en 2018, après deux finales perdues en 2016 et 2017 face à l’Allemagne.

Avec une Roja masculine en perte de vitesse dont on sait les effets que cela donne au football féminin, il peut y avoir là les bases d’un succès futur pour l’Espagne, dans un groupe difficile pour le Mondial 2018 (USA, Japon, Paraguay, Espagne à Concarneau) et déjà qualifiée pour 2019.

Une Espagne supporteur (25.000 dans les rues pour fêter le titre de l’Atletico), qui pourrait se prendre d’amour pour ses filles.

Et quand les filles rencontrent l’amour, on sait que rien ne les arrête.

William Commegrain lesfeminines.fr