Marion Rey (FC Bâle), 19 ans, née un 21 mars, le même jour que le lancement du réseau social Tweeter (2006), bien plus réservée que cet outil de communication mais pas moins ambitieuse.

Prendre le meilleur sur les garçons, quel beau souvenir.

Son plus beau souvenir du haut de ses 19 ans, c’est lorsqu’elle a été élue « meilleure joueuse » d’un tournoi régional devant les garçons qui ne pouvait que reconnaître qu’elle avait bien été la meilleure. Elle le dit : « d’être une fille et de passer devant les garçons, cela fait vraiment plaisir ! Carrément ! ».

On est loin d’un pur sexisme qui a cet âge n’existe pas. C’est juste un constat et une évidence : « le respect des garçons en football, cela amène beaucoup de confiance ! ».

Le Mondial 2018, le mondial de la génération 2000.

Elle qui a vibrée en 2018 comme on vibre à cet âge là. D’abord pris par sa vie personnelle : « Au début, on y croyais pas trop ! » puis, de matches en matches, « Au fur et à mesure, on se disait, on va la gagner, ce n’est pas possible autrement ! » L’enthousiasme de la génération 2018, des jeunes qui ont ressenti au plus profond d’eux-mêmes cette chance de vivre leur aventure à eux : « En 1998, je n’étais pas né. On voyait les reportages à la TV ». On se disait entre nous : « nous aussi on veut vivre cela ! ».

Effectivement, elles l’ont vécu. Elle l’a vécu.

Inutile d’être grand prophète pour savoir la dose de rêve que cela doit générer quand vous êtes appelée pour jouer, la même année, un Mondial. En plus à la maison. « Quand on voit les garçons gagner. On a qu’une envie, c’est de faire la même chose ! ». Les yeux brillants.

Insérée dans le groupe au tout dernier moment.

D’autant plus brillant que la jeune alsacienne a gagné sa place en U20 avec « une seule sélection » comme titulaire face à Haïti lors du dernier tournoi de la Sud Ladies Cup en Juin et deux entrées en fin de rencontre contre l’Allemagne et les USA. « J’ai été assez surprise d’être prise dans les 23 de la Coupe du Monde ».

Pour autant son parcours en Bleue n’est pas neutre : « cela fait trois ans que je suis en Equipe de France. J’ai commencé en U17. On n’a pas été très loin en étant éliminé au Tour Elite. J’ai refait quelques sélections en U18 et cette année, j’ai été sélectionnée pour tous les matches en U19. »

Un apport Suisse

Qui connaît l’Alsace et les alsaciens connait le pragmatisme de leur éducation. Marion Rey est une pure alsacienne. Silencieuse mais déterminée. Elle qui est frontalière avec la Suisse : « j’habite en bas de l’Alsace, à côté de Bâle. Ils m’avaient contacté l’année dernière et je me suis dit pourquoi ne pas me lancer un nouveau défi ? Bien que la langue ne soit pas là-même, je parle un peu l’alsacien et surtout j’ai appris depuis toute petite l’Allemand à l’école ! ».

Plutôt une réussite qui peut expliquer son apport en Equipe de France : « Je suis arrivée en U19 et je suis montée très rapidement en A avec un petit moment sur le banc pour être ensuite titulaire jusqu’à la fin ».

Voilà une dose de confiance importante. Avec la petite part d’auto critique nécessaire au travail et à l’évolution : « En tant qu’attaquante, je réfléchis encore trop devant le but. Quand je tire en première intention, sans réfléchir, cela va mieux ! »

Avec un but en sélection pour un plus grand nombre de buts en clubs, il ne reste qu’à demander à Marion Rey de laisser son instinct parler, en imaginant que juste derrière, c’est un gars qui va la tacler. Alors là, rien que pour le plaisir de le devancer, elle sera la plus rapide à tirer !

William Commegrain lesfeminines.fr