Retransmission du Tournoi sur Bein Sport. « La femme est un animal têtu ! ». C’est ainsi que les plus machos des hommes aiment à reconnaître les qualités de détermination des femmes quand elles veulent quelque chose.

A la vérité, l’expression entendue ce jour, au bar d’un comptoir parisien, a entraîné son lot de sourires. Pour la plupart, « mi-figue mi-raisin » quand la raison féminine, attablée autour d’un café, a jeté sans lever les yeux : « n’oubliez pas de demander son avis à votre femme ! ».

La quarantaine bien maitrisée, la dame avait depuis longtemps compris qu’il ne sert à rien de partir dans des propos féministe qui n’auraient pas été compris. Il suffisait juste de rappeler la réalité, surtout dans ces univers qui dépassent la cinquantaine bien sonnée.

La Toulouse International Ladies Cup est un peu comme cette femme moderne.

Insérée dans une ville qui ne peut que constater le désintérêt du Président du Club professionnel pour sa section féminine malgré ses 17 saisons en D1F, quatre fois Championnes de France (98 à 2002) et vainqueur de la Coupe de France en 2002, dès sa première édition, pour la laisser se promener  tranquillement dans les cinq premières places de la D2F, sans montrer la moindre volonté de l’aider à faire la marche supplémentaire.

Le site footofeminin nous rappelle que Marie-Pierre Castera a fini meilleure buteuse de la D2F groupe B en 2017 pour que son club n’en profite pas et termine sans renfort, quatrième en fin de saison. Puis, cinquième la saison suivante. Dijon, au profil similaire, a su renverser la tendance en 2018, en se renforçant à mi-parcours, pour finir par remporter la tête de son groupe et pointer son nez, pour la première fois, en D1F.

La volonté féminine de faire à Toulouse, ce que le club de Toulouse ne souhaite pas. 

Toulouse, Ô Toulouse, à qui on coupe les ailes du rêve dans la ville où le chiffre et l’innovation font voler le nom d’Airbus au firmament de la compétitivité européenne.

« Le sport est à l’image de la société » nous disent les psychologues sociaux. Il y a longtemps que les ingénieurs sont des femmes. Qui nous fera croire, que dans un monde de compétences, on puisse « exclure » le football féminin pour des raisons d’incompétences, à les comparer au football masculin ? Le sport de haut niveau demande légitimement à s’exercer en s’améliorant.

Les filles de la Toulouse International Ladies Cup se battent pour cela. Anciennes joueuses, elles ont crée ce tournoi à vocation européenne, dans une ville dont l’essor est européen, pour dire et rappeler que la femme est autant actrice que spectatrice. N’en déplaise.

Un Tournoi avec trois des quatre meilleures nations européennes.

Après Manchester City (demi-finaliste de la WCL 2017), après Liverpool, voilà Arsenal FC, le club le plus titré du Championnat d’Angleterre, vainqueur de la Coupe d’Europe en 2007, en pleine reconstruction dans un championnat qui vient de se construire en franchises (sans descente) – copie du championnat américain – avec des clubs qui professionnalisent leurs joueuses (minimum imposé d’un budget de 500.000 £).

L’Angleterre, notre meilleure ennemie. Les anglaises, actuellement quatrième, qui sont montées jusqu’à la deuxième place mondiale.

De l’autre côté, on trouve le Bayern de Munich qui se partage les derniers titres avec le Vfl Wolfsburg (double champion d’Europe). Souvent second de la Bundesliga comme l’est le PSG avec l’OL, de moins en moins loin ou plutôt de plus en plus près, et qui va monter en gamme dans la course à l’Europe après ces années d’apprentissage.

Ces deux clubs de renoms vont avoir deux clubs français comme adversaires. Le premier, troisième européen, le Paris Saint Germain. Seul club à avoir réussi à se qualifier quatre fois sur cinq pour l’Europe, à côté du grand Olympique Lyonnais. Propriétaire de cette seconde place qui lui a permis de faire deux finales européennes (2015, 2017). Un palmarès acquis sur une période courte (2012 à 2018) avec la professionnalisation des joueuses. A la lutte face à Juvisy puis ensuite touchant de près l’Olympique Lyonnais, deux finales perdues en 2017 pour une première finale de Coupe de France remportée en 2018, face aux déesses européennes.

Le second, Montpellier Hsc, troisième du championnat de France, quart de finaliste européen 2018, et dont les internationales étrangères sont si nombreuses et si bien insérées qu’elles donnent l’image idéal d’un club européen à la ville leader français du sport féminin. Des joueuses de Suède, France, Espagne, Belge, et une grande touche d’américaine. Une gardienne à près d’1m90 arrivée début janvier, et élue par ses pairs, meilleure gardienne de la D1F.

Toulouse, Ô Toulouse ! Les 10 et 12 Août 2018, l’Europe du football féminin va briller dans deux rencontres de très haut niveau, pour que certaines gagnent leurs places, voire les renforcent.

Toulouse, Ô Toulouse, viens voir du Beau, du Vite, du Rapide, du Têtue, de la surprise et de l’étonnement. Viens rincer ton coeur d’émotions à la Toulouse International Ladies Cup, pour qu’après, lors de la Coupe du Monde 2019, à Montpellier, tu jettes tes trente euros, pour aller voir ce qui se fait de mieux au Monde.

Des femmes, qui jouent au ballon, mieux que toi mais pour toi.

Toulouse, Ô Toulouse ! On t’attend les 10 et 12 Août. Le spectacle est pour toi.

William Commegrain lesfeminines.fr