Avec Reynald Pedros (OL), 46 ans, plus de 270 matches professionnels, dont on se plait à rappeler le maillot nantais mais qui a joué à Montpellier, Lyon, Marseille, Toulouse, Bastia comme en Italie (Parme)pour 25 sélections en A. Coach dans le monde amateur masculin et maintenant à l’Olympique Lyonnais depuis 2017 avec le gain du Championnat de France et de la Coupe d’Europe 2018 ;
 
Avec Olivier Echouafni (PSG), 45 ans, plus de 450 matches professionnels en France (Nice, Marseille, Rennes, Starsbourg), sélectionneur des Bleues en 2017, armé du BEPF et récent coach dans le milieu masculin (Amiens, Sochaux), ;
 
Avec Dominique Carlier (Losc), 59 ans, plus de 400 matches dans le milieu professionnel français. Reconverti dans le domaine des Ressources Humaines et nommé coach du Losc féminin pour deux saisons (2019-2020) ;
 
Avec Frédéric Biancalani (EA Guingamp), 43 ans, plus de 450 matches sous les couleurs de Nancy, Reims et Metz, promu en interne (formation U17) pour se substituer à Sarah MBarek, après une première expérience avec la section féminine de l’ASNL, maintenant en charge de la D1F du club breton ;
 
En se rappelant que Laurent Fournier, au palmarès de champions, avait confié en 2016 dans nos colonnes, être candidat à la succession de Farid Benstiti, lors de son départ du PSG.
 
On peut conclure que les ex-joueurs professionnels prennent la main dans la D1F.
Jean-Louis Saez (ex-joueur de Montpellier), Farid Benstiti (Ol) comme David Welferinger (ex joueur de Nantes) sont des précurseurs, maintenant dépassés par la forte antériorité professionnelle des nouveaux arrivants.
 
Phénomène nouveau qui répond à trois observations.
 
La première, notamment pour l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain, se trouve dans la rémunération qui est à hauteur de ce qui se fait dans le football masculin pour un club de Ligue 2 en haut de classement (entre 300 et 400 KF annuel)  voire d’un bas de Ligue 1. Plutôt acceptable quand on est à l’écoute d’un projet.
 
D’autant qu’il y a moins de contraintes avec 12 clubs, l’offre ne peut que s’écouter et ne se refuser qu’à la condition de pouvoir exister comme « candidat potentiel » dans l’élite masculine faite de 40 clubs en France (L1 e L2). Ce qui est loin d’être évident et réservé à un certain mandarinat. Portes souvent fermées. Avec des clés réservées.
 
La seconde pourrait se trouver dans les conditions de travail. Accolé à un club professionnel, les coaches disposent de moyens humains et matériels pour travailler où cryothérapie ne sont plus des termes inaccessibles.
 
Le troisième argument pourrait se trouver dans l’identité des concurrents au championnat, avec des noms qui parlent comme le PSG, l’OL, le FC Metz, Dijon, Bordeaux, etc … qui fait que l’emploi conserve une identité football qui ne les pénalisera pas plus que s’ils opèrent à un niveau masculin inférieur dans un grand club (U19, U17). C’est juste une spécificité dans une carrière à construire, alors qu’auparavant, cela devenait réellement une identité discriminatoire.
 
Compte tenu de l’évolution, et d’une offre de travail conséquente avec de nombreux ex-joueurs professionnels masculins diplômés au niveau requis (DEF) à la recherche de projets rémunérés, on peut prévoir que dans les quatre ans, la D1F sera coachée entièrement par des ex-joueurs professionnels.
 
On parlera football et plus football féminin. Avec les obligations qui vont avec.
 
Sauf à ce que le football féminin soit d’une dynamique et alchimie spécifiques compte tenu de sa jeunesse. C’était l’analyse de Farid Benstiti (le constructeur de performances de l’Ol et du PSG), maintenant en Chine. Et là, il pourrait y avoir des surprises.
 
Bâtir un football moins fort et moins attractif ne peut se faire que si on tombe dans le charme du football féminin. Avoir été joueur professionnel et être charmé par du football ne va pas de pair.
 
La réussite des ex-joueurs professionnels masculins dans le milieu féminin est encore à prouver. Antonio Cabrini, le champion du Monde 1982 n’a pas été une réussite pour la sélection italienne.
 
Alors à quand Marco Simone (ex coach de L2, Monaco, Tours, Laval), international italien, coach d’un club de D1F ?
 
A voir.

William Commegrain lesfeminines.fr

Photo Marco Simone.