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Le leadeur lyonnais. L’Olympique Lyonnais, après une longue période de disette qui lui a fait chuter trois fois de suite en finales (2005, 2006, 2007) pour ne réapparaître qu’en 2012, en inscrivant son nom au palmarès pour la 11è édition avec seulement trois titres en poche, n’a plus lâché la Coupe depuis lors, soit son sixième titre consécutif (2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017) pour une septième écriture de suite potentielle.

En ce sens, la finale 2018 est déséquilibrée avec notamment une équipe lyonnaise championne de France pour la 12è fois, cinq fois championnes d’Europe dont trois fois consécutivement et la possibilité d’un dernier match qui marquerait le troisième triplé de l’équipe de Jean-Michel Aulas et Reynald Pedros.

Une finale déséquilibrée qui n’a rien de surprenant lorsqu’on évoque les coéquipières d’Amandine Henry et de Wendy Renard dans la course finale à un trophée.

Pour autant, une finale ne se perd pas, elle se gagne. Le Paris Saint Germain est le club français qui a le plus discuté et disputé la suprématie lyonnaise depuis ces dernières années.

Trois victoires tant en championnat (2014, 2017) qu’en coupe d’Europe (2014) et un match nul au Camp des Loges (2018, 0-0) ces derniers quinze jours rééquilibrent la balance. Et si on se souvient des deux dernières finales jouées par les parisiennes contre les fenottes, toutes terminées sur un score de parité et aux tirs au but (1-1, en coupe de France ; 0-0 en Ligue des Champions), alors la balance est bien au milieu, ne pouvant aller dans un sens ou l’autre qu’au bout des 90 minutes de jeu, puisqu’en Coupe de France, les prolongations n’existent pas.

Une nouvelle tactique plus offensive du PSG ? 

L’absence de Patrice Lair, surprenante, aura-telle une incidence ? La question doit être posée et l’anticipation d’une réponse peut se faire dans les propos tenus par le coach parisien hier dans nos colonnes. Le reproche qui lui serait fait repose dans le style de jeu, pas assez offensif.

Logiquement, il parait alors évident que le Paris Saint Germain va jouer plus au centre pour bousculer la paire Griedge M’Bock qui a montré qu’elle ne pouvait pas reprendre Kadidiatou Diani en pleine vitesse au Camp des Loges et Wendie Renard qui a un jeu basée sur l’anticipation, et moins sur le face à face.

Dans ces conditions, je mettrais Marie-Laure Delie au centre avec Diani. Jennifer Hermoso serait la tête d’un losange au milieu, entourée de la soeur d’Ada Hegerberg, Andrine qui a l’opportunité de travailler pour que l’on écrive directement son nom sans l’associer à celui de sa soeur, meilleure buteuse du championnat. Pour à ses côtés voir une Grace Geyoro. Le tout reposant sur la gestion tactique défensive de Formiga, la capitaine brésilienne (40 ans), aux six Coupes du Monde et Jeux Olympiques.

Derrière, il ne devrait pas y avoir de surprise avec Eve Perisset à droite, Erika et Irène Paredès au centre. Ashley Lawrence tendrait le côté défensif gauche. Les buts seraient gardés par la capitaine chilienne Endler, bien que je trouve Katarzyna Kiedrzynek au même niveau mais avec un meilleur background parisien.

Je laisserais les latérales de Lyon monter, ce qui est un vrai risque (Bronze et Majri ou Bacha) et je parierais sur les caractères défensifs et mentaux exceptionnels d’Eve Perisset et d’Ashley Lawrence pour les bloquer. Ce qui est une vérité.

Dans le contre, les lyonnaises n’auront pas le temps de se retourner. Et j’attends les premières erreurs lyonnaises pour faire entrer Marie-Antoinette Katoto.

Si l’idée parisienne est de tester une nouvelle configuration tactique, plus offensive, alors ce match va avoir une raison d’être qui dépassera l’enjeu d’une finale, quasiment déposée au pied des lyonnaises au regard de leur palmarès, de leur saison 2018 et de leur envie de faire un troisième triplé historique.

Aucune équipe n’a réussi à vaincre Lyon en faisant jeu égal avec elles. Toutes celles qui ont tenté sont reparties bredouilles et quelques fois avec des valises. Qui n’a pas en mémoire le 7-0 à Gerland en demi-finale retour européenne entre l’OL et le PSG ? Avec une seule réponse de Farid Benstiti, à l’époque : « Jamais, je ne leur ai demandé de jouer aussi haut ».

C’est un sacré pari mais qui mérite d’être tenté. Les parisiennes ont autant de bonnes raisons de le tenter, pour saluer l’arrêt définitif de Laure Boulleau (PSG) aussi important que celui d’Elodie Thomis, Corinne Petit et Camille Abily.

A voir avec attention Jeudi soir sur les antennes françaises. Pour le deuxième trophée parisien (2010) ou le septième consécutif lyonnais (2012) sur un ensemble de neuf coupes déjà acquises.

William Commegrain lesfeminines.fr