Si on met de côté le pénalty de Gaetane Thiney face à Albi pour des couleurs parisiennes qui avaient déjà pris leur envol afin d’obtenir cette quatrième place de la D1F, objectif présidentiel du début de saison. Toutes les autres buteuses ont été les sauveuses de leur équipe, comme il se doit en fin de championnat, où chaque but compte double ou triple.

La capitaine parisienne n’a pas besoin d’un éclairage supplémentaire quant à son talent, alors qu’elle travaille à le maintenir au plus haut niveau pour faire partie de cette équipe de France 2019 qui jouera son mondial à domicile. C’est certainement une de ses plus grandes performances.

Il est loin le temps des raclées de la D1F. Non pas que le jeu soit plus plaisant avec des joueuses qui ont du mal à exploiter les rares occasions qui se présentent, c’est qu’il est plus fermé et toute équipe peut se faire prendre au piège de la détermination athlétique pour revenir bredouille et subir le camouflet d’une défaite inattendue où les trois mots à retenir seront : domination contre défenses et contre(s).

Le dernier PSG-OL a de quoi laisser pantois avec quatre incursions parisiennes dans le camp lyonnais et l’idée possible d’une victoire, comme sel du match. Si la balle est touchée et qu’elle rentre. Un jeu qui a démarré lors des JO de Rio avec l’Allemagne et la Suède pour s’étalonner à l’Euro 2017. La saison 2017-2018 a été faite en partie de cela. Vivement, un jeu où les filles arrivent à associer technique et vitesse, mais cela mettra un peu de temps. Espérons ne pas s’endormir avant.

Dans ce cadre, les buteuses de la D1F sont :

Les buteuses décisives de la D1F

Flavie Lemaître (29 ans) met le but qui donne quasiment le maintien à Rodez (0-1, face à Marseille). On doit hésiter sur la taille de la statue que Rodez mettra aux portes du stade Paul Lignon. Rodez, un temps onzième et premier relégable et qui est remonté, pas à pas. Avec son but à la 21è journée (0-1) à Marseille, voilà la quatrième fois en quatre matches qu’elle score pour redonner espoir à Rodez et faire vivre une neuvième future saison dans l’élite féminine au club auvergnat. La joueuse emblématique de Rodez, qui a fait partie de l’équipe qui a accédé à l’élite en 2010-2011 a marqué à la 16è (2-2), 18è (2-1), 19è (1-1), 20è (3-1) et maintenant 21è journée (0-1) de la saison. Meilleure buteuse de son club, à 29 ans, elle arrive dans une forme de plénitude qui lui donne accès à la reconnaissance des autres. Flavie Lemaître mérite une statue si elle marque un dernier but contre Lyon !

Danielle Tolmais ‘(23 ans), le but qui assure le maintien à Soyaux (1-0 face à Bordeaux). Franco-américaine débarquée avec culot en Août 2017 dans sa famille française, venue du Missouri. Inscrite au Havre (DH) puis posée quinze jours plus tard à Saint-Malo (D2F) pour ensuite atterrir à Soyaux (D1F) en décembre 2017, elle aura apporté sa pierre à l’édifice du dernier club exclusivement féminin de la D1F. Quatre buts en huit rencontres dont le dernier pour cette 21è journée qui garanti à Soyaux le maintien, quand cinq clubs -soit la moitié d’un championnat – sont encore en droit de se poser des questions (Guingamp, Albi, Fleury, Rodez et Lille). L’aventure française est belle pour cette américaine de Saint-Louis qui a reçu sept sélections en Equipe de France B pour cinq buts de marqués avec trois titularisations.

Julie Machart Rabanne (29 ans), le but qui donne un sacré espoir à Fleury 91 (1-0 contre Guingamp)  ex-Juvisy où malgré sa petite taille (1m54), elle a apporté énormément à l’image d’une Eugènie Le Sommer. Toujours en vivacité et en percussion. Un tir très rapide, en diagonale et qui finit souvent en coin. Depuis deux saisons à Fleury 91, ex- Val d’Orge après un bref passage à Lille, la bouillonnante capitaine de la montée, sans match complet depuis la 13è journée et dont les statistiques ont pêché en cette saison (3 buts, au lieu de la dizaine habituelle) a marqué le quatrième au moment où il le fallait et de la manière qu’il fallait. Nul doute qu’elle attend d’être décisive contre le Paris FC (ex-juvisy, voisin à 5 kms, huit saisons), ce qui confirmerait le maintien de Fleury, comme elle l’a été pour la montée en D2F, l’an dernier, face à Toulouse.

Nerilla Mondésir (19 ans) n’a pas encore beaucoup joué en D1F pour le compte de Montpellier (0-1 contre Lille). Deux matches la saison dernière. Deux matches pour cette saison. Dont l’un contre l’Olympique Lyonnais, en toute fin de rencontre. La jeune haïtienne qui jouera la Coupe du Monde U20 avec son pays en Bretagne après une qualification historique a marqué le but de la délivrance pour Montpellier, pour qui la victoire était obligatoire afin de suivre le PSG. Son premier but et peut-être le but d’une autre Histoire si Soyaux venait à vaincre le PSG, ce qui est possible. Après avoir marqué son premier but en D1F, elle aura été décisive dans cette 21e journée pour ses couleurs.

Marie-Charlotte Léger (22 ans) a entériné la victoire de Montpellier (0-2) face à Lille. L’ex-capitaine de l’équipe de France des U19 et U20 a eu du mal à s’imposer à Montpellier avec une concurrence offensive de très haut niveau. Comparable à celle de l’OL et du PSG. Toujours entrée, jamais réellement titulaire durant ses trois saisons, elle a aggravé le score face à Lille, les empêchant de croire à un possible retour, contre une équipe qui a le caractère à ne rien lâcher. Cette année, elle a été le chat noir des lilloises, forted’un doublé  à l’aller. Son cinquième but de la saison face à la même équipe aura la valeur de la certitude montpelliéraine contre Albi.

Voilà six joueuses qui ont été décisives pour leur équipe. Une fierté certainement et avant tout une performance. Elles sauvent une saison.

William Commegrain lesfeminines.fr