Voilà une joueuse internationale qui a le toucher de balle d’une Hodda Lattaf (ex-Montpellier), pourtant la fiche statistique de la milieu offensive du Paris Saint Germain pointe un fait surprenant pour la première saison parisienne de l’internationale ibérique : seulement 6 matches à 90′ sur les 17 matches joués dans une D1F qui en est à sa 20e journée, à deux journées du rideau de fin.

Pourtant, la joueuse brille sur ce rectangle vert, d’une esquisse à droite pour trouver une partenaire du gauche où, une simple balle déposée d’un coup franc sur la tête de sa compatriote Irène Paredes qui aurait la précision d’une Camille Abily, mais à l’évidence, elle ne s’est pas encore imposée dans ce onze parisien, comme Dzsenifer Marozsan a réussi à le faire dans l’enfer de concurrence lyonnaise.

Recrutée pour sa qualité dans le jeu vue, subi par le PSG lors de ses oppositions européennes (2015 et 2016) face au FC Barcelone, vingt huit ans depuis le 9 mai dernier, la longiligne espagnole, sous contrat jusqu’au 30 juin 2020 doit plus convaincre son coach, maintenant qu’elle est au Camp des Loges, pour s’imposer à l’instar de ce qu’elle a connue chez les Blaugranas (2014-2017).

Une joueuse qui doit prouver son adaptation à l’étranger ?

Un objectif a sa portée bien qu’on peut être en droit de se poser la question quant à ses facultés d’adaptation à l’étranger. Un premier voyage à Tyreso (Suède) en 2013 pour ses 23 ans avec les Marta et consoeurs, dans le club suédois finaliste cette année là de la Women’s Champions League contre Wolfsburg (2014), n’ayant pas donné ses fruits. Erreur de jeunesse ou anticipation quand le club sera le premier européen à déposer le bilan au soir de sa défaite en finale WCL ? Un arrêt en chemin, avec 16 titularisations (6 buts ) et là aussi une statistique de 10 sorties en cours de jeu, pour revenir en Espagne. Formée à l’Atletico de Madrid (2006-2010), elle retrouvera sans souci un club ibérique. Ce sera le FC Barcelone, à la trêve de mi-janvier 2014.

Avec plus d’expérience (27 ans), le voyage parisien commence à porter ses fruits.

Onze journées sans marquer, même pour une passeuse. Voilà une statistique qui pêche sur la durée. Notamment quand on est « outsider », pour s’imposer dans le club qui a été pour la seconde fois, finaliste de la WCL (2015, 2017).

Depuis peu, quelque chose semble se révéler. Une stat qui parle. A compter du 10 avril, quatre buts de marqués lors de ses quatre dernières rencontres. Un à chaque match (Autriche, OM, Fleury, Bordeaux). Loin d’être anodin quand la quantité n’y était pas encore (six buts en championnat). Comme une eau de source qui se met enfin à couler. A se demander si elle s’arrêtera ? D’autant que pour les trois buts en championnat, il y a celui décisif face aux Girondines de Bordeaux du 13 mai. Essentiel à la maitrise de cette seconde place européenne pour le PSG que Montpellier attend, au pied d’un arbre. Prêt à chiper le fruit mûr.

Etre décisive, c’est ce qui manquait à l’Espagnole?

Alors est-ce le début d ‘un changement ?

Dans la continuité de son but décisif pour la Roja en qualification de  la Coupe du Monde du 10 avril (1-0), face à l’Autriche, demi-finaliste du dernier Euro 2017 aux Pays-Bas. Une belle montée en puissance, annoncée par ses six buts en championnat, commencés certes tard (décembre 2017) contre Rodez mais jamais arrêtés. Un début de saison d’ailleurs où la parisienne a dû essayer de s’imposer face à sa compatriote Véro Boquete, seule espagnole à avoir gagné une Coupe d’Europe avec Frankfurt en 2015, partie en janvier sous le soleil chinois en Janvier 2018.

Cependant, malgré le départ de sa concurrente, en 2018, sur le rectangle vert du PSG, on ne la voit pas encore terminer ses matches. En fonction de la tactique à faire évoluer, elle laisse sa place à Aminata Diallo, Marie-Laure Delie, ou Andrine Hegerberg. Neuf sorties en cours de match dont six depuis le 13 janvier. Ses dernières 90′ ont été face à Lille (13 janvier).

Les deux rencontres à venir face à l’Olympique Lyonnais ont besoin d’une Jennifer Hermoso décisive. Elle a une revanche à prendre sur le match aller où elle avait laissé sa place à Grace Geyoro dès la 46’. Son talent doit ressortir afin d’apporter une chance supplémentaire aux parisiennes – bien nécessaire – face à l’ogre lyonnais, sur le chemin d’un troisième triplé : championnat, coupe et coupe d’Europe.

Jennifer Hermoso, un talent prêt à éclore dans notre championnat de France ! Pour un titre, la Coupe de France du 31 mai contre l’OL.

William Commegrain lesfeminines.fr

21è journée de championnat : Paris Saint Germain – Olympique Lyonnais. Camp des Loges. 21h. vendredi 18 mai 2018 sur Eurosport et France 4

source des titularisations de Jennifer Hermoso : footofeminin.fr