Tout a été fait du côté de Montpellier et de Soyaux, mais rien n’a pu être fait pour inquiéter les deux seigneurs du football féminin français qui finissent les deux rencontres avec sept buts marqués sans en avoir encaissé un, faute de possibilités d’un seul tir cadré. Un gouffre entre les deux premiers de la D1F et le reste du championnat (+24 points) qui s’est confirmé dans ces deux demi-finales. Même l’opposition entre l’Olympique Lyonnais, premier, et Montpellier, troisième, qui ne sont séparés que de .. 13 points n’a pas montré autre chose.

L’élite du football féminin français est coupé en deux par un Grand Canyon avec sur une rive, l’Olympique Lyonnais (57 points) et le Paris Saint Germain (49 points) et les autres sur l’autre rive (PFC, quatrième à 23 points) quand Montpellier (troisième 44 points) a un pied sur l’une (victoire contre le PSG à la maison) et un autre sur l’autre (match nul face à Bordeaux) en fonction des journées et situations.

L’Olympique Lyonnais (4-0) a joué deux tons au-dessus de Montpellier.

Amandine Henry semblant dire à Charlotte Le Bihan : "on y peut rien, c'est comme cela". Crédit OLWEB Lesfeminines.fr

Amandine Henry semblant dire à Charlotte Le Bihan : « on y peut rien, c’est comme cela ». Crédit OLWEB Lesfeminines.fr

S’il doit rester une sensation après cette 1/2 jouée au Groupama Stadium, on la trouve dans la présence continue des fenottes dans le camp montpelliérain. Cette équipe joue maintenant comme des boxeurs sur un ring. Avec l’envie perpétuelle de faire mal à l’adversaire, de le pousser sur ses limites en l’assenant d’actions pendant quatre vingt dix minutes pour l’épuiser physiquement, mentalement et tactiquement.

Salma Bacha (17 ans), jeune latérale gauchère, est entrée comme titulaire (5 matches)  dans cette équipe car elle en est l’image parfaite. Un pied gauche qui centre parfaitement et un mental de guerrière qui lui fait jouer aussi bien des pieds et des bras pour donner une balle ou empêcher son adversaire de se l’accaparer. Auteure de deux passes décisives en deux minutes (54′ et 56′), elle sera la réussite de la rencontre et en même temps l’avenir « red carpet » de l’OL à continuer ses titres consécutifs. 12 championnats, six Coupes de France, trois coupes d’Europe avec un slogan : « garder les mêmes, renforcer les détails » en étant le seul club féminin à pratiquer la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

A voir courir Shanice Van de Sanden, championne d’Europe 2017, pour récupérer la jeune Mondésir .. On se dit que la concurrence fait pousser des ailes et que la néerlandaise sent le vent du banc alors qu’un triplé historique se joue avec de bonnes chances pour l’OL, de lever les bras au ciel.

Contre cela, Montpellier n’a rien pu faire. Sarah Bouhaddi n’ayant aucune occasion à se mettre sous la dent. C’est une sacré performance lyonnaise et quand on lit les noms des buteuses avec Eugènie Le Sommer, Amel Majri, Amandine Henry, Ada Hegerberg pour un (4-0) net et sans bavure, on se dit qu’il manque Dzsenifer Marozsan, que Saki Kumagai a vu son pénalty arrêté et que Lucy Bronze a marqué un superbe but contre Manchester City pour se qualifier pour la finale …

Cela fait du monde et du niveau qui impose une conclusion : l’Olympique Lyonnais et les autres. Le Grand Canyon de différence au niveau national.

Fiche technique (source footofeminin.fr) LYON – MONTPELLIER : 4-0 (1-0)
Décines-Charpieu (Groupama Training Center)
Spectateurs : 1 092
Arbitre : Maika Vanderstichel. Avertissements : Marozsan 67′ ; Torrecilla 68′
1-0 Eugénie LE SOMMER 19′ (Le Sommer accélère dans l’axe depuis le rond central joue en une-deux avec Majri sur la gauche qui lui remet à l’entrée de la surface et elle conclut d’une frappe du gauche au ras du montant droit)
2-0 Amel MAJRI 54′ (Talonnade de Marozsan pour lancer Bacha sur la gauche qui centre pour la reprise de Majri qui ouvre son pied droit pour placer le ballon dans la lucarne gauche de Murphy)
3-0 Amandine HENRY 56′ (Centre tendu à mi-hauteur depuis la gauche de Bacha pour la tête plongeante à 8 m d’Henry qui ajuste Murphy sur sa droite)
4-0 Ada HEGERBERG 83′ (Centre depuis la droite de Cascarino pour la reprise de Van de Sanden au second poteau qui rebondit sur la barre, le ballon arrive à Hegerberg dans les 5,5 m qui reprend du gauche à bout portant)

OL : Bouhaddi ; Bronze, Buchanan, Renard (cap), Bacha ; Le Sommer (Cascarino 65′), Kumagai (Van de Sanden 80′), Henry (Abily 71′), Majri ; Marozsan, Hegerberg
Banc : Peyraud-Magnin, Van de Sanden, Cascarino, Abily, Mbock
MHSC : Murphy ; Torrent, Sembrant (cap), Dekker, Agard ; Cayman, Torrecilla, Veje (Blackstenius 65′) ; Le Bihan (Mondesir 83′) ; Gauvin (Toletti 70′), Jakobsson
Banc : Toletti, Blackstenius, Mondesir, Gérard, Bourma

Le Paris Saint Germain (3-0) fait la différence sur la durée contre Soyaux.

Le PSG sait être patient. On trouve peut-être là une des nouvelles qualités des parisiennes, surprenante quand on sait la réputation de son coach, Patrice Lair. Pourtant, en dominant sans contexte cette rencontre, les parisiennes ont attendu que les buts s’enchaînent, sans se poser de questions. Attentives aux contres du 6è de la D1F, bien décidé à jouer complètement sa chance jusqu’à arriver dans la surface, mais sans pouvoir aller plus loin. La gardienne et capitaine chilienne du PSG, Christina Endler n’ayant eu aucun arrêt à faire.

La brésilienne Erika, très équilibrée dans sa frappe. Comme le PSG. Crédit psg.fr. Lesfeminines.fr

La brésilienne Erika, très équilibrée dans sa frappe. Comme le PSG. Crédit psg.fr. Lesfeminines.fr

Si Lyon n’accepte pas de recevoir des coups et pourrait s’associer à l’image du puncheur, le PSG est un encaisseur qui place ses coups pour finir vainqueur (3-0).

Trois buts parisiens acquis sur la performance individuelle. Marie-Laure Delie assurant même son premier doublé de la saison en s’imposant physiquement de la tête sur son adversaire (54′), pour quinze minutes plus tard (69′) – à l’expérience – bien protéger son ballon et finir par un tir en pivot, lucarne opposée. Son second de la sorte en 2017-2018. Et voir Eve Perisset déposer un coup franc, deuxième poteau, sur la tête d’Irène Paredes (87′) plus haut que son adversaire direct.

Un peu plus, un peu moins de quinze minutes entre chaque but. Les filles du PSG annihilent ou encaissent sans broncher les actions des adversaires et placent des uppercuts qui font mal. Le résultat est là. Soyaux a joué le match qu’il fallait jouer contre le PSG. Les sojaldiciennes n’ont pas raté leur rendez-vous. Les parisiennes non plus. Le résultat est le constat de la différence entre les deux équipes.

L’Olympique Lyonnais contre le Paris Saint Germain, cela annonce une finale de rêve à la Meinau de Strasbourg, pour le dernier match de la saison. Il y a exactement le piment qui convient. Entre l’Ol aux portes de l’Histoire dont on saura si elle est pavé d’Or avec un cinquième titre européen à jouer le 24 mai (18h) à Kiev et le PSG, éternel second qui n’aura qu’une envie : être pour une fois premier.

William Commegrain lesfeminines.fr

Fiche technique (source footofeminin.fr) :SOYAUX – PSG : 0-3 (0-0). Spectateurs : 2 635
Angoulême (Stade Lebon)
Arbitre : Camille Soriano
0-1 Marie-Laure DELIE 54′ (Sur une remise de Hermoso côté droit en retrait pour Perisset à 20 m, elle centre au point de pénalty pour Délie qui croise sa reprise de la tête aux 5,5 m)
0-2 Marie-Laure DELIE 69′ (Centre depuis la droite de Périsset vers le second poteau sur Baltimore qui remise aussitôt en retrait sur Delie qui pivote face à Rouge pour marquer du droit dans la lucarne opposée)
0-3 Irene PAREDES 87′ (Coup franc côté gauche de Périsset qui dépose le ballon au second poteau sur Paredes à l’angle des 5,5 m qui place une tête dans un angle fermé sous la barre)
Avertissements : Bourgouin 48′, Boudaud 73′ ; Diani 35′
Soyaux : Munich ;Verges, Boudaud, Rouge, Awona ; Clérac (Courel 78′), Tandia (cap) ; Babinga (Canon 75′), Bourgouin, Dumont (Fleury 84′) ; Tolmais
Banc : Canon, Moinet, Collin, Fleury, Courel
PSG : Endler ; Périsset, Paredes, Erika, Lawrence ; Formiga (cap), Geyoro ; Diani (Delie 52′), Hermoso (Diallo 67′), Baltimore (Boulleau 75′) ; Katoto
Banc : Boulleau, Hegerberg, Diallo, Delie, Voll