Dans les 1/2 finales de la Coupe de France, pour cette 17e édition, une seule question se pose : qui pourra empêcher l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain de se retrouver en finale, pour la seconde fois de rang ? Avec une affiche qui n’attend que sa revanche de 2017, perdue par les parisiennes sur le fil (1-1, 7 tab à 6). Pas grand chose et il faudra chercher le détail pour donner une raison à la raison de déraisonner.

Paris et l’Ol ont pour objectifs impératifs d’être en finale

Outre le fait que chez les féminines, dans la coupe nationale, le match à égalité n’occasionne pas de prolongations, un match se joue en 90′ et quelques brindilles supplémentaires qui valent des heures si on mène où tout peut se passer dans ce temps de jeu. Phrase qui sonnait très faux les années précédentes tellement de différences existaient entre les équipes, notamment quand sur les deux 1/2 finales, on retrouvait l’Olympique Lyonnais d’un côté du tableau et le Paris Saint Germain de l’autre.

Les lyonnaises, très bien parties pour un 12e titre d’affilée – faut-il le rappeler ? – et qui concoure à une septième finale de rang pour un septième titre. Les parisiennes de l’autre côté, qui sur les cinq dernières années, se sont assurées quatre qualifications européennes, deux finales de la Coupe nationale et deux autres européennes.

Alors que pourra faire Montpellier au Groupama Stadium lundi soir sous les coups de 21 heures ? Et qu’en sera-t-il pour Soyaux, qui reçoit dans le grand stade Lebon, le Paris Saint Germain à la même heure et sous les antennes d’Eurosport 2 ?

De base pas grand chose, d’autant que l’OL s’est imposé deux fois en championnat face aux filles de Jean-Louis Saez (0-5 et 2-1) avec un palmarès de 19 victoires sur 19 rencontres pour 91 buts marqués et cinq encaissés. L’objectif affiché est de refaire un triplé, championnat, coupes et coupes d’Europe. Il a l’inconvénient, pour les montpelliéraines, d’être réalisable.

Quant à Soyaux, il faudra lutter contre l’envie de Patrice Lair de créer une marque au Paris Saint Germain. Une marque qui a été toute prête de se réaliser en 2017, soit en Coupe (finale perdue aux tirs au but) et encore plus en Coupe d’Europe (0-0, finale perdue aux tirs au but). On ne peut pas imaginer que le breton n’impose pas à ses filles un rythme qu’elles sont très capables de soutenir et qui mettraient les parisiennes au-dessus des sojaldiciennes. Il ne faut pas oublier que le onze parisien est international A quand celui de Soyaux a les couleurs de l’Equipe de France B.

Mais le jeu, de plus en plus, peut se fermer en 90′.

C’est la nouveauté du football féminin. Voire son ennui potentiel. L’influence du BEPF est passée par là. Elle a trouvé un écho au niveau international. Le jeu féminin se ferme. Dans ces conditions, beaucoup de choses sont possibles compte tenu que l’efficacité offensive n’est pas encore au RDV de la performance que cela demande, et que les erreurs défensives sont encore prégnantes.

Les jeux Olympiques de Rio en 2016 l’ont annoncé avec une équipe allemande et suédoise fermant le jeu. L’Euro 2017 l’a précisé dans son contenu jusqu’en finale avec une Autriche 1/2 finaliste et le championnat de France l’a confirmé avec huit équipes en neuf points à l’aube de la 20e journée. Les joueuses de football féminin ont le coffre physique pour fermer le jeu tactiquement et marquer un but en contre. De plus en plus, quelque soit l’adversaire. Et l’odeur d’une finale de Coupe de France pourrait être une superbe motivation pour des clubs qui jouent l’ambition sans avoir les moyens de concurrencer les salaires du PSG et l’Olympique Lyonnais. C’est toujours mieux d’être récompensé pour conserver ses joueuses et en attirer de nouvelles.

Le niveau des joueuses de Soyaux et de Montpellier peuvent donner l’exploit.

Il est difficile de savoir avec précision pour quelles raisons Montpellier chute face à l’OL sans avoir jamais eu la possibilité de croire en une victoire, sauf en finale de la Coupe de France 2015 à Calais alors que tout dans le jeu laisse supposer une égalité de niveau. C’est une évidence que Montpellier a les armes offensives et défensives pour poser des problèmes à l’OL. Une équipe du Sud de la France faites d’internationales et qui se doit de créer l’exploit pour donner une véritable belle couleur à la saison 2017-2018, trop souvent bousculée en Coupe Européenne (deux défaites à domicile) pour se suffire d’un quart de finale trop dominé par les anglaises de Chelsea ladies (5-1 sur les deux matches).

Le Paris Saint germain est le club français à avoir fait le  plus chuter les lyonnaises (3 fois). Il reste à Montpellier d’aller plus loin que les mots face à un adversaire qui, s’il est battu, vaut une médaille d’Or de la performance.

Pour Soyaux, l’histoire est différente. Il y a une vraie différence entre les deux clubs. Les parisiennes devenues exclusivement professionnelles avec de l’argent depuis 2012. Soyaux s’engageant dans la voie du professionnalisme depuis cette saison, avec des moyens très limités et le défaut ou la vérité d’être un club exclusivement féminin. A la différence que l’esprit des sojaldiciennes est tout à fait celui qui est la source de ce football féminin : un terrain, onze joueuses, des adversaires et une abnégation totale pendant 90 minutes voire plus qui a donné un match nul (1-1) au Camp des Loges pour la 1ère journée de championnat.

Sans se poser trop de questions concentrées sur l’action.

C’est parce que ces filles sont concentrées sur l’action et le jeu qu’elles survivront longtemps en D1F féminine et qu’elles pourront créer l’exploit de battre des parisiennes, qui si elles sont bousculées et tenues -quand elles décideront d’accélérer- se poseront bien trop de questions pour trouver la solution en 90′. C’est une des chances de Soyaux. Elles se connaissent depuis longtemps (quatre à cinq saisons), les parisiennes plus fortes mais -en reconstruction- jouent ensemble depuis moins longtemps (une à deux saisons).

Pour Soyaux, c’est leur style de jeu et d’esprit qui leur donne une chance. Pour Montpellier, c’est la capacité à vouloir faire un exploit réalisable qui leur donne la possibilité d’y croire.

Quant aux restes, moyens, notoriété, objectifs, niveaux de joueuses, etc .. la balance est plutôt du côté des deux grands.

Résultat, Lundi après 22 heures. En direct sur Eurosport 2.

William Commegrain lesfeminines.fr