Jouer en D2F, c’est la possibilité de disputer des matchs contre des clubs prestigieux. L’AS Saint-Etienne, vainqueur de la Coupe de France féminine en 2011, finaliste de celle de 2013 fait partie de ceux là. Sans faire ombrage aux célèbres Verts masculin, force de frappe de la France entière des années 75-80, les Amazones féminines ont aussi leur palmarès avec une présence au plus haut niveau de dix années continues.

Saint-Etienne, nouvellement descendue en D2F, seconde du championnat derrière Dijon (8 points) qui ne donne qu’à une seule tête le droit de monter. Une montagne de points de différence avec Montauban (26 points) qui ne joue pas dans la même cour mais bien dans le même championnat, la rencontre a tout de l’exploit ! A faire, pour le maintien d’un côté ; impérative pour la montée de l’autre !

Le club décide de montrer son savoir faire et d’organiser une journée complète autour de cet évènement, organisé le dimanche 25 mars 2018. Le modeste MFCTG recevant l’AS ST ETIENNE !

Un club et toutes ses composantes bougent ensemble pour créer une superbe cohésion !

Tout au long de la journée des ateliers, des animations sont misent en place dans l’enceinte du stade de la Fobio qui revît comme à ses heures glorieuses. Le public répond présent, ils viennent en nombre et sont enchantés des activités proposées. Un chapiteau est installé pour plus de 80 partenaires, séduits eux aussi ! A Montauban le Maire est une femme. Madame Brigitte Barèges, partenaire du club, s’implique également et soutient ce football au-delà de l’envisageable pour un club amateur, ayant pour seul « fer de lance » une équipe féminine tout juste arrivée en D2F.

Les bénévoles du club s’activent pour que la journée soit une réussite. La famille DA COSTA en est un bel exemple, Père Mère et Fils sont impliqués sur cette action.

Au final, La rencontre se jouera devant près de 1000 spectateurs ravis et entièrement voués au soutien de l’équipe. Un chiffre qui pourrait faire rêver bon nombre de clubs de D1F, oubliant que le sel des spectateurs se trouve dans le spectacle et ses inconnues.

Le public est connaisseur. On peut reconnaître en tribune des anciennes gloires du club, joueurs et entraîneurs. Les commentaires fusent toujours pertinents sur les habiletés techniques des unes et des autres. Les mauvais et les bons choix tactiques sont commentés, toujours dans la bonne humeur et souvent accompagnés de chants supporters.

On est tout simplement sur un stade de football. En province. Près des joueuses. Sans attendre autre chose qu’un bon moment et en espérant l’exploit qui fera revenir le coeur « émotions ».

L’immense Saint-Etienne contre le petit Montauban ! Pour qui la gagne ? 

Le match est très disputé, même s’il ne fût pas d’un bon niveau technique. Chaque équipe aura sa mi-temps. Montauban est la première récompensée à la 45ème minute, juste avant le retour aux vestiaires,  par un superbe coup franc digne de la Bundesliga ! Sidonie DEMARLE réalise un tir de plus de 40 mètres sous la barre de Mylène CHAVAS, peut-être future championne du monde U20 en Bretagne. Le stade se lève comme d’un seul homme fière de ses amazones… pas celles de St Etienne.

Changement de décor en seconde mi-temps. Saint-Etienne investit le camps des Montalbanaises et il faudra une excellente Marine FROMENTIN pour maintenir le score. Le match se durcit et les cartons pleuvent sans qu’il n’y ai jamais de débordements. Logiquement St Etienne finira par égaliser d’un belle action dans la profondeur et d’un subtil lob de Maëlle GARBINO (superbe toucher de balle).

La fin de match est éprouvante. Montauban joue à dix depuis un moment ! Depuis l’expulsion de Charlotte FROMENTIN (la sœur) suite à une faute inexistante. Mais ceci a eut pour effet de souder les Montalbanaises qui ont résisté sans concéder d’occasions ….. sauf dans la dernière minute et la multiplication de corners après d’interminables arrêts de jeu (plus de 8 minutes…).

Le match se terminera sur le score final (1 à 1). Vingt six points de différence au classement qui se mettent de côté. Un score de parité. Le sport a parlé. L’exploit a pu se réaliser pour le jeune club de Montauban.

L’objectif est atteint démontrer un savoir faire en matière de gestion d’évènementiel et un bon résultat sportif qui valident : une belle journée d’animations, un match de gala, une équipe qui démontre des valeurs régionales qui font la fierté des dirigeants, un public très séduit, et des partenaires restés pour l’après-match.

Les clubs amateurs ambitieux devraient s’adapter et proposer un projet identitaire dans lequel tous les acteurs doivent se reconnaître. Le MFCTG compte désormais en Occitanie. C’est une certitude et il devient attractif aussi pour les joueuses désireuses de progresser ; d’autant que la Mairie a investi 8 millions d’euros dans un complexe sportif unique qui permettra d’évoluer sur des infrastructures modernes avec plusieurs terrains dont 2 synthétiques, bâtiment administratif… le tout destiné au seul club de football garçons et filles.

En province, près des gens, le football sans qu’il soit plus féminin que masculin, crée du lien social

 A la question suivante posée au président MALAVELLE, on obtient une réponse sage et pleine de sens à l’image du personnage :

Vous avez découvert la D2, maintenant… on fait quoi ?

«On tente de se maintenir ! Nous sommes dans un championnat à 2 vitesses , très difficile.

Nous avons manqué deux occasions de nous mettre un peu à l’abri (deux défaites à domicile face à des concurrents directs) mais rien n’est fait. Je sais que les filles feront le maximum pour rester à ce niveau , mais la lutte sera acharnée , ce qui participe à la beauté du sport. C’est aussi une découverte pour nous dirigeants , et j’avoue que c’est qu’en même sympa de recevoir des grands clubs du foot français à Montauban. »

A MONTAUBAN le football renaît et rayonne de nouveau au niveau national, comme finalement souvent dans cette époque -pour la cause féminine- tout en restant lucide. Avec sa section féminines ! Why Not ?

David Welferinger avec CW pour les féminines.fr