Ils ne sont pas nombreux les hymnes nationaux à mettre en valeur une femme. Le célèbre « God Save The Queen » pourrait être le flamboyant étendard de la finale à Kiev (Ukraine). Si près de Vladimir Poutine. Le football frôlerait l’Histoire, après que les officiels anglais disent vouloir ne pas mettre un pied en Russie pour la Coupe du Monde masculine de Juin 2018.

Manchester City face à l’Olympique Lyonnais.

Pour cela il faudrait que Manchester City passe l’Olympique Lyonnais … Or le FC Barcelona ne pourrait que confirmer qu’on peut gêner les fenottes une fois dans un match, mais jamais deux de suite ! Si à l’aller, les catalanes avaient pu entretenir l’exploit avec ce but marqué à l’extérieur (2-1), elles n’ont jamais eu la source d’un moindre espoir au retour ! L’armada de Reynald Pedros s’est mise en mode « finale » et à aucun moment du match, elles n’ont donné le sentiment que Barcelone pouvait marquer un but quant au contraire, elles ont assuré les 6000 spectateurs de la rencontre, qu’elles faisaient tout pour en marquer un !

A l’image de la tête rageuse d’Eugènie Le Sommer qui, du haut de ses 1m62, propulse avec un tel dynamisme cette balle qu’elle reçoit, décalée, à six mètres des buts, qu’elle en lobe volontairement la gardienne pour la voir dépasser la ligne fatidique bien que repoussée par une défenseure ensuite ! Une détermination incroyable dans ce geste qui montre l’esprit qui anime les lyonnaises pour la conquête de ce cinquième trophée européen.

Pourtant, Manchester City a fait une démonstration en Suède contre Linköping à l’extérieur ! (3-5) avec un sévère (0-4) à la mi-temps ! Sept buts sur les deux rencontres pour City faite de joueurs quasiment anglaise pour une écossaise, Jennifer Beattie qui d’ailleurs avait suivi une saison son frère rugbyman professionnel à Montpellier ! Les suédoises n’y ont vu que du feu mais les trois buts encaissés par les anglaises sont les raisons de croire que l’OL aura de bonnes chances de jouer la finale de Kiev le 24 mai prochain. En effet, l’OL ne prend jamais plus d’un but (à l’exception d’un 1/8e face à Potsdam). L’addition est vite faite, compte tenu qu’elle en marque très souvent plus d’un.

La difficulté de garantir un résultat au score dès l’aller pour l’Olympique Lyonnais montre que les équipes montent en qualité, ce qui n’aura pas échappé à l’Olympique Lyonnais, certainement déjà en train de poser les rails de quelques compléments pour la saison 2018-2019, éclairée d’une lumière française et lyonnaise (demi-finale et finale au Parc OL) que Jean-Michel Aulas ne voudra pas ternir pour sa ville, connue aussi sous le nom de la « ville lumière ».

Chelsea sera face au Vfl Wolfsburg.

Le club allemand, challenger de l’Olympique Lyonnais dans sa recherche d’histoires européennes (2 titres en 2013 et 2014 et 1 finale 2016) s’est aussi déjà arrêté en demi-finale de la compétition européenne (2015) face au PSG et en 1/4 contre l’OL (2017). Face au Slavia Praha, équipe la plus faible de ces quarts de finale, si le score à l’aller a été à la hauteur du niveau de l’équipe allemande (5-0), le retour (1-1) après avoir été mené (1-0) sur la première mi-temps laisse beaucoup d’espoirs à Chelsea !

D’autant que l’équipe anglaise, sur les deux matches face à Montpellier, a montré qu’elle possédait une unité et une force collective rare en football féminin leur permettant d’être très efficiente sur tous les contres joués. Le déchet n’est jamais dans la passe ni le contrôle, il dépend de l’interception de l’adversaire ce qui oblige ce dernier à être à son meilleur niveau pendant 90 minutes. Possible chez les hommes, plus difficile chez les filles.

Cette équipe fait des appels offensifs d’une rare qualité, jamais vers l’adversaire mais toujours dans un axe sécurisant tout en l’associant à une verticalité incroyable. Armée de joueuses petites et très vives, pratiquant un football avec certitude, il faudra un grand Wolfsburg pour passer. Personne ne se serait posé la question il y a trois saisons. Aujourd’hui, l’Allemagne connait « un coup de moins bien ». L’Angleterre est passée devant au classement FIFA, mettant la Mannschaft 3è mondiale. Du jamais vu depuis 17 ans. Chelsea a les joueuses pour faire de même.

Montpellier a fait ce qu’elles pouvaient faire. Obligé à l’exploit, elles ont joué pour le faire. Avec les émotions qui vont avec. Sakina Karchaoui se fait contrer dès le début par Kirby qui se joue de la force physique d’Anouk Dekker pour marquer dès la 4′ à domicile (1-0). Après le (0-2) de la Mosson, il était difficile de revenir. Pourtant les joueuses de Jean-Louis Saez ont porté le jeu et l’égalisation de Sofia Jakobsson, sur un superbe tir en coin qui finit poteau entrant (36′) fait croire à l’exploit. Un second but et soudain, Montpellier tape à la porte de la qualification. Le jeu montpelliérain laisse à penser qu’il pourrait en être ainsi !

Jusqu’au retour des vestiaires. Chelsea est dans sa force. Montpellier n’est plus au tempo de la première mi-temps, malgré les montées incessantes et incroyables de Sakina Karchaoui qui fera écrire à Alex Scott, la capitaine d’Arsenal et internationale anglaise : « Karchaoui, quelle joueuse ! ». C’est collectivement que Montpellier bloque pour se mettre au niveau de l’impossible. Cela fera le « pain blanc » des Chelsea Ladies qui aggraveront le score sur un pénalty logique de Kirby (3-1), après un but en contre de la suissesse Bachmann (50′, 2-1) dès le retour des vestiaires. Servie par .. Kirby.

La petite anglaise, pas loin de postuler à un titre de « meilleure joueuse » UEFA dans cette année 2018 sans compétition internationale.

Une demi-finale indécise avec une préférence pour Chelsea qui devrait poser un problème à sa coach, au bonheur d’une maternité de jumeaux attendue en Juin … pour une finale le 24 mai 2018. De quoi écrire la petite Histoire du football féminin.

William Commegrain lesféminines.fr