Il y a quelques mois, Perle Morroni, futur espoir du football français de 20 ans n’aurait jamais pensé jouer un quart de finale de la WCL face à l’Olympique Lyonnais. Joueuse en recherche de titularisations du Paris Saint Germain, elle avait affaire à la concurrence de la canadienne Ashley Lawrence d’un côté sans parler du retour de Laure Boulleau ! Que des internationales A.

Il a suffit que Patrice Lair la libère -sachant qu’elle n’était pas encore dans les papiers de Corinne Diacre- pour que la jeune parisienne d’1 m 57 aille compléter en janvier 2018, sa formation au Barça, après être passée par Montpellier, le Pôle France, le Paris Saint Germain et maintenant l’Espagne ! A un âge où un jeune ne dépasse pas les boulevards de sa ville, comment intègre-t-on cette nouvelle mobilité vers l’étranger dans un parcours où la respiration n’est donnée qu’à la perfection et la réussite à une obligation : être la meilleure pour jouer !

« Les voyages forment la jeunesse ! » dit le proverbe. Si cela est vrai, alors le football de l’élite permet tant de voyages et d’expériences nouvelles que c’est un livre qu’écrivent, sans le savoir, les sportives de haut niveau ! Une bonne raison d’aimer son parcours, en y pensant à l’âge où on le construit, et en le soupesant avec le sourire, à l’âge plus avancé où on l’édite !

Voilà une jeune joueuse dont la génération regarde 2019 et sa Coupe du Monde avec excitation, faite d’un jeu explosif sur le côté gauche dans la tradition française de ses latérales, pleine de tout ce qu’on doit avoir à cet âge et notamment l’envie d’être pour, dans un domaine fait de sélections et de concurrence, travailler pour pouvoir respirer le bonheur de la réussite. Là, à l’étranger. Au Barça (quart et demi-finaliste), venue du PSG (finaliste WCL 2015 et 2017).

A cet âge là (20 ans), sa formule gagnante, n’est pas surprenante : « Quand tu fais les choses avec le cœur, ce n’est pas pareil ! ».

Lesféminines.fr. Bonjour Perle Morroni ! Vous avez démarré très tôt le football en étant au MHSC dès 2009 (12 ans et même avant) ! Cela devait être très motivant d’entrer dans un club de ce niveau à cet âge ?

Perle Morroni. Oui j’ai démarré le foot à 8 ans.Oui pour moi à l’époque c’était vraiment un truc de fou de porter les équipements du MHSC et de pouvoir jouer dans club car avant je jouais à l’école ou chez moi avec mon grand frère.  J’y ai joué 2 ans puis je suis allée avec les garçons à l’As Lattes pour ensuite revenir 2 ans plus tard au MHSC.

Lesféminines.fr Comment se passent les moments avec le Pôle France à Clairefontaine et l’Insep (2012-2015) ? Facile, pas facile. Des souvenirs ?

Perle Morroni. Au début c’était très difficile loin de ma famille avec des personnes que je ne connaissais pas. En plus on était jeune et les coachs étaient déjà très stricts que ce soit pour l’école ou le football. Mais après quelques semaines tout va mieux ! On s’habitue et on trouve des ami.es. Aujourd’hui cela fait 6 ans et j’ai toujours de très bonnes ami.es que j’ai rencontré au Pôle France. Certaines sont devenues comme mes soeurs.

Quand j’y repense, c’est une magnifique expérience avec certes des moments difficiles mais aussi des moments inoubliables. La dernière année, nous sommes allés à l’Insep, c’était super de vivre 1 an là bas et de pouvoir voir d’autres sports. Parfois on essayait même les autres disciplines sportives comme le Basket, la Lutte et d’autres. Tout ça pour dire que ces 3 années m’ont énormément apporté que ce soit d’un point de vue humain, sportif et surtout scolaire avec l’obtention de mon bac.

Du coup comme toute bonne chose a une fin, partir du pôle France a été très triste.

Lesféminines.fr Le Paris Saint Germain est dans une période de construction d’un statut professionnel (2012-2017) pour les joueuses. Comment avez-vous vécu cela en étant en U17 et U19 ? 

Perle Morroni. C’est vrai que depuis ces années le PSG a beaucoup évolué. C’est super quand on est jeune et on voit le club donner de plus en plus d’importance et de moyens aux féminines. Je pense que ça nous à pousser à travailler et se battre pour devenir pro.

Lesféminines.fr Peut-on être au PSG sans être supporter de l’équipe masculine ?

Perle Morroni. Je pense que c’est possible car le PSG est un grand club et il y’a beaucoup d’internationale étrangères qui viennent jouer ici et qui apportent beaucoup  l’équipe sans forcément être pour Le PSG. Mais ceci dit, je crois qu’être supporter et avoir porté le maillot pour gagner avec ! Quand on est jeune apporte un vrai plus.

Quand tu te bats avec le coeur, ce n’est pas pareil.

Lesféminines.fr Quand on s’entraîne avec le groupe, on cherche à s’imposer. A se faire reconnaître. Quels ont été les moments forts de ce passage avant d’avoir les premières titularisations (vous vous êtes dit je suis en train de gagner une place) ?

Perle Morroni. Quand tu est jeune et que tu t’entraines la 1ère fois avec le groupe pro, c’est un privilège et une chance qu’il faut savoir saisir. Donc oui on s’applique beaucoup et on essaye de montrer ce qu’on sait faire. Apres même si on est jeune, il faut chercher à s’imposer. Evidemment, il y’a des joueuses d’expérience et de très haut niveau car c’est le PSG.

Je pense qu’il faut apprendre d’elles, patienter et beaucoup travailler. Ce qui était bien avec le coach de l’époque (Farid Benstiti), il a pris plusieurs jeunes dans le groupe. Du coup c’était mieux pour s’intégrer.

Lesféminines.fr A 20 ans, vous voilà en train de bouger encore. Barcelone ? Quelles sont vos impressions de joueuse sur le FC Barcelone et sur le jeu espagnol ? Quelles sont vos impressions de Jeune ?

Perle Morroni. Ici le jeu est beaucoup basé sur la possession et la maîtrise du ballon. A l’entrainement on travaille beaucoup ça et l’aspect tactique. On étudie précisément chaque semaine l’adversaire du week-end pour contrer au mieux sa façon de jouer.

J’aime bien leur façon de travailler puis cela me permet de m’améliorer dans d’autres domaines. Le FC Barcelone est un grand club avec de grandes ambitions et avec une identité bien à eux.

Lesféminines.fr Vous vous entraînez avec Lieke Martens, inconnue du grand public avant son Euro 2017 fabuleux pour être meilleure joueuse FIFA et UEFA 2017. Le football va vite. Est-ce que cela vous fait rêver ?

Perle Morroni. Oui le foot va vite dans les deux sens. Lieke en est l’exemple même ! S’entrainer chaque jour avec des joueuses comme elle ne peut me rendre que meilleur. Je suis jeune, je travaille et puis on verra ! Pourquoi pas ? Je crois en mes chances, tout est possible dans le football.

lesféminines.fr Votre jeu est très dynamique. Très positif. Vous allez rencontrer l’Olympique Lyonnais pour un quart qui est une belle affiche. Comment vivez-vous ce moment-là ?

Perle Morroni. J’attends ce moment avec impatience. C’est pour des moments comme ça que je fais du foot. Depuis toute petite j’ai rêvé de jouer ce genre de match. La Champions League, c’est une autre atmosphère, tu sens que c’est le haut niveau. Apres, ça va être deux matchs très difficiles, où il faudra être très fort.

Lesféminines.fr Vous avez beaucoup marqué et centré, quelle sensation ressentez-vous quand vous êtes en pleine action ? De la liberté, du bonheur ? de l’effort ? Quelle est la sensation que vous adorez vivre dans votre jeu ?

Perle Morroni. Ce qui est bien quand on joue au football … on ne pense plus rien ! Nos soucis à l’extérieur sont remplacés par le jeu et l’amusement. Donc oui quand je suis en plein effort, il y a un mélange de liberté et de bonheur mais aussi d’efforts. C’est pas non plus facile. Physiquement cela demande beaucoup d’efforts !

Moi j’aime bien -sur mon côté- prendre de la vitesse et éliminer les adversaires pour pouvoir amener une passe décisive et parfois un but. Quand j’y arrive c’est la meilleure sensation pour moi !

Lesféminines.fr Comment voyez-vous l’apport de joueuses d’expérience dans un groupe ? Comme Elise Bussaglia ?

Perle Morroni. C’est une chose importante, elles ont beaucoup d’années de travail et d’expérience. S’entrainer à leur côté est toujours mieux pour progresser. Elise (177 sélections, Montpellier, Juvisy, PSG, OL, Wolfsburg) à une grande expérience du haut niveau et m’a beaucoup aidé depuis que je suis arrivée à Barcelone.

Lesféminines.fr Dans dix ans, vous aurez trente ans. Votre carrière sera faite en grande partie. Sur une liste à cinq événements que voudriez-vous voir accompli ?

Perle Morroni. Je n’ai pas une liste précise, je veux juste à la fin de ma carrière être fier de ce que j’ai accomplie et n’avoir aucun regret. J’espère que je réussirai à réaliser quelque chose de grand dans le football.

William Commegrain lesfeminines.fr

A 18 ans, Perle Morroni avait fait le quart de finale retour de 2016 à Charlety contre le FC Barcelone en titulaire à gauche (qualification 1-0 sur les deux matches). Six fois sélectionnée en B, appelée deux fois en A, sans de sélections. Elle n’avait pas joué celui de 2017 pour les demi-finale PSG-Barcelone au lendemain de la célèbre remontada.

En 2018, arrivée en Janvier au Barça, au match aller, Perle Morroni n’était pas encore dans le groupe des 16. Elle espère l’être certainement pour le retour Mercredi 28 mars 2018 au MiniEstadi de Barcelone, pour défendre les couleurs barcelonaises à 20 ans face au grand Olympique Lyonnais. (1-2) en faveur de l’OL. Quart de finale retour de la WCL.