C’est violent de croire que l’Allemagne, 2e FIFA, ne peut pas prendre -avec garantie- le meilleur et gagner contre la République Tchèque. C’est pourtant ce qu’en ont conclu Oliver Bierhoff et le directeur sportif Joti Chatzialexiou, après une analyse des performances de l’équipe de Steffi Jones. Ils ont décidé de retirer la sélection allemande à l’historique ex-internationale, venue à la sélection après Silvia Neid, médaille d’Or aux JO de Rio. Forte d’un palmarès fait de 111 sélections et le poste de Présidente du Comité d’Organisation de la Coupe du Monde 2011, pour une succession prévue et organisée pendant un an. 

Hrubesch, un nom qui a une forte empreinte dans le football masculin français.

Horst Hrubesch, L’ex-girafe d’1 m88 du football allemand, leadeur d’Hambourg dans les années 1978-1983, prendra l’intérim dès les prochains matches contre la République Tchèque (7 avril) et le 10 avril en Slovénie. Le numéro neuf réputé pour son jeu de tête, qui faisait trembler la voix de Thierry Roland, coach depuis 1986, est habitué aux intérims pour la Mannschaft avec l’Allemagne des -20 et même l’équipe A en 1999 et 2000.

Horst Hrubesch

Horst Hrubesch

Fort d’un titre en 2009 de Champion d’Europe Espoirs avec les -21 ans, tout acteur du football international dans les années 75-85 regardera d’un oeil particulier les résultats de ce géant allemand qui avait donné raison « à tous les grands », dans un style de jeu athlétique au détriment d’un jeu technique. Le jeu « à l’allemande ».

Une tension importante entre Steffi Jones et la direction allemande. 

Steffi Jones paie de mauvaises relations avec son Président Reinhard Grindel qui lui avait déjà mis la pression lors d’Allemagne-France (4-0) qu’elle avait brillamment remporté en Novembre 2017, mais l’élimination en quart de finale d’un Euro détenu huit fois d’affilée face au Danemark en 2017 associée à la défaite à domicile contre l’Islande pour les qualifications de la Coupe du Monde et un dernier revers contre la France à la SheBelievesCup (3-0), entraînant une dernière place de ce tournoi amical réunissant quatre meilleures nations mondiales, ont fait déborder le vase. 

Le voyage aux Etats-Unis s’était d’ailleurs fait accompagné. Avec la présence de Joti Chatzialexiou, directeur sportif des équipes d’Allemagne nous apprend la DFB, et visiblement, les responsables de la Mannschaft doutent grandement de la prochaine victoire impérative face à la République Tchèque, pour s’assurer la première place qualificative depuis le faux pas des islandais (1-1) face à ce même pays.   

Une décision brutale qui signe un manque de confiance.

Oliver Bierhoff, directeur des équipes allemandes, ancienne star internationale n’a pas caché les raisons de ce limogeage : « Compte tenu du développement sportif, de l’importante qualification pour la Coupe du Monde et des réactions variées de la SheBelieves Cup, nous sommes arrivés à la conclusion que l’équipe a besoin d’un nouveau leadership. Professionnaliser davantage les structures du football féminin, renforcer l’intégration avec l’espace masculin et emprunter de nouvelles voies conceptuelles. »

L’Allemagne, sous la houlette d’Hannelore Ratzeburg, responsable du football féminin et vice-présidente, montre son inquiétude et ses enjeux : « Se qualifier pour la Coupe du Monde est d’une importance capitale pour le développement futur du football féminin. »

Un groupe anodin qui révèle les difficultés de changement de jeu dans le football féminin

L’Allemagne (2e FIFA) se trouve dans le groupe 5 de la compétition européenne, en tête avec trois victoires en quatre matches. Il est composé de la République Tchèque, l’Islande, la Slovénie et les Iles Féroé. Seul le premier est qualifié directement. Le second devra faire partie des quatre meilleurs seconds sur sept groupes et se battre dans un barrage à quatre pour une dernière place européenne au mondial 2019.

L’Islande pourrait difficilement prendre cette première place même si elle gagne contre tous ses adversaires, en raison d’un match nul (1-1) contre la république Tchèque en plus de sa victoire allemande (2-3) sous l’arbitrage d’ailleurs de la française Stéphanie Frappart, …. à moins que l’Allemagne ne prenne pas les trois points de la victoire face à la République Tchèque le 7 avril prochain. D’où la décision. La confiance régnait dans le groupe !

On voit toute la difficulté, dans le football féminin, de changer les règles du jeu. Steffi Jones, sans grand résultat mais avec des idées de changement, y a laissé sa place et son image.

L’Allemagne cherche son successeur. Avec le tempérament d’Horst Hrubesch, et deux victoires potentielles, il se pourrait qu’il aille jusqu’au mondial 2019. Horst Hrubesch a toujours fait peur en France.

William Commegrain lesfeminines.fr

Groupe 5 des qualifications européenne pour le Mondial 2019. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

Groupe 5 des qualifications européenne pour le Mondial 2019. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr