De Jean-Louis Morin

Une interrogation a traversé mon esprit en voyant le flot d’images déversées sur les chaines d’information en continu sur Neymar depuis son exfiltration vers le Brésil. Une exfiltration digne des meilleurs polars. A la différence près que le flot d’images déversées en boucle par les chaines d’informations nous suggère que le « Ney » ne sera pas privé de son entourage habituelle, une douzaine de personnes, d’où les 300m2 réservée pour sa chambre d’hôpital de Belo Horizonte.

Un demi-étage à l’isolement et interdiction pour le personnel d’utiliser son portable dans la zone. Fichtre !

D’où ma question : Et si Griezmann, notre Grizou, auteur de sept buts (3+4) dans la semaine en deux matches de championnat d’Espagne (peut être un record mondial à ce niveau ?), s’était tordu la cheville au Wanda Metropolitano de Madrid de la même façon que Neymar ,avec les mêmes retentissements d’une opération et d’une absence des terrains de trois mois ; est ce que Didier Deschamps et la FFF auraient fait pression sur l’Atlético pour reprendre totalement le dossier en main ?

Le « Ney », le diamant brésilien à protéger pour le Mondial en Russie.

A mon avis non, car dans les accords club et équipe nationale, le risque de blessure existe et la sélection en règle générale en paye les conséquences.

C’est toujours l’employeur, celui qui sort le chéquier et qui paie le salaire-et celui du brésilien est pour le moins démesuré- qui a le dernier mot. Ainsi bon nombre de joueurs de grand talent n’ont pu participer aux Coupes du Monde. Faute de temps et…de soins appropriés.

C’est dire que monsieur Neymar, tout joueur exceptionnel qu’il soit, a un tel pouvoir de dissuasion qu’il peut se permettre avec papa à la baguette, d’obtenir gain de cause par rapport au PSG. Noel Le Graët pourrait ainsi au nom de l’intérêt supérieur du football français (phrase devenu célèbre dans la bouche de ses prédécesseurs) décréter le retour de l’international français dans l’hexagone pour opération et soins qui en découlent privant l’Atletico de son attaquant vedette. Sans être dans la tête du Président et de Didier Deschamps, j’imagine qu’ils ne feraient pas pression sachant à l’avance la réponse du club madrilène.

Alors pourquoi, le PSG et les dirigeants qataris ont-ils cédé à cette demande de la famille Neymar et de la Seleçäo ?

On peut soulever une hypothèse qui peut s’apparenter à de la science-fiction puisqu’il sera bien difficile, sinon impossible de connaitre le fond de l’affaire.

Garder le Ney à Paris, et obéir.

Le manque d’entrain manifesté par la star à plusieurs reprises sur les terrains et ses états d’âme en dehors. Ses caprices dus à son statut de « commandeur »et d’intouchable ont progressivement et d’une façon sournoise, mis la pression sur l’entraineur et les dirigeants du PSG. La petite sortie dans la presse, surtout dans la presse espagnole d’un intérêt du Real pour la pépite auriverde (mi-janvier) a fait monter la pression d’un cran supplémentaire. Un chantage alors ? Pas sûr, mais peut être !..

Et si la fracture décelée dans un second temps par le docteur Rodrigo Lasmar, médecin chef des quintuples champions du monde, sans explications plausibles, sauf que le staff médical du PSG passe pour incompétent, n’était que le prétexte d’un enfumage cherchant à masquer une autre réalité : une négociation sur le futur du Ney à Paris ?

Politique fiction toujours, un accord entre le PSG et le clan Neymar. Un troc ! L’étoile veut absolument représenter son pays à la Coupe du Monde en Russie (14 juin-15 juillet). N’oublions pas sa blessure (fissure de la troisième vertèbre) à la dernière Coupe du Monde au Brésil, il y a quatre ans. Et puis l’incroyable correction historique reçue par la Sélecäo en demi-finale face à l’Allemagne (7-1).

Certes, il n’était pas sur le terrain, blessé lors du quart de finale face à la Colombie, mais au pays où le futebol (prononcer foutchibol) est roi, ce déshonneur est à effacer au plus vite. Un deal entre le numéro 10 du club parisien et Nasser al-Khelaïfi : la liberté de gérer l’opération dans son pays et les soins appropriés quel que soit la durée afin d’être fin prêt pour le Mondial russe contre une poursuite sans équivoque de son contrat à Paris.

Une hypothèse d’école, c’est vrai mais pourquoi se refuser le droit d’imaginer, le droit de penser sur ce monde du football qui dépasse le plus souvent les normes par des actes que le commun des mortels amoureux de ce sport ne peut imaginer.

Ney comme Ney, maréchal d’empire de Napoléon, et dont l’Empereur disait de lui : « c’est le brave des braves ».

Au Paulista de 26 ans de prouver qu’il est de cette trempe.

Jean-Louis MORIN