(Contexte purement imaginé). Patrice Lair a l’oeil du souvenir en cette veille de Coupe de France. Voilà, il a tout fait. Entraîné. Motivé. Gueulé. Puis encouragé. Ou encouragé et gueulé. Ou seulement encouragé. Il a tout fait. Les modules du BEPF sont tous passés à la moulinette. L’expérience aussi. Il a aimé être surpris. Il a eu mal d’être déçu. Ne rien dire. Mais enfin. Quand même.

Ce soir, Patrice Lair, je l’imagine avec l’oeil du souvenir.

« Ah qu’il a aimé cette période lyonnaise (2011-2014). Ah qu’il a aimé tout gagner (4 championnats, 6 Coupes de France, 2 Coupes d’Europe). Ah qu’il a aimé être certain des victoires ne se posant que la question du Comment, n’ayant pas à douter du résultat. Ou si peu. Si peu (4 défaites). Que c’était plaisant d’avoir les joueuses qu’il avait. Toutes à bloc avec une seule raison d’être : non pas affirmer mais confirmer des victoires ».

Confirmer, c’est déjà le niveau au-dessus.

Et puis, ce Président. Pas celui qui tweete. Celui qui dirige. Toujours là. Jamais absent. Présent même quand il n’était pas là. Le Père. Le grand-père. Le chef. Le boss. Le patron. Le propriétaire.

Samedi, il a revu Louisa (Necib) à la télé. Elle marchait sur l’eau à être applaudie par ce public de Marseille qui pourtant ne l’avait jamais vu jouer. Seulement à la TV pour les passionnées. Elle marchait à cela, Louisa, superbe joueuse. Vivre et jouer. Jouer et vivre.

Et maintenant, sous les couleurs du Paris Saint Germain. Au bureau 12-14 de l’émotion féminine, Patrice Lair cherche le coeur qui bat et qu’il ne trouve pas.

Une à une, elles partent. D’abord Laura Georges (32 ans) pour l’équipe de France. C’est vrai qu’elle n’est plus La « Laura Georges » mais quand même. C’est une voix en moins, une présence et aussi une joueuse. Puis Shirley Cruz (32 ans). Plus qu’une cadre. Un socle. Maintenant en Chine. Loin. Et maintenant, Véro Boquete (30 ans), internationale espagnole pas souvent titulaire mais là pour se dire qu’elle est dans le club qui gagne. Avec quand même une Coupe d’Europe 2015 et une finale 2017.

Avec les prêts de Perle Morroni (21 ans, Barcelone), Sana Daoudi (20 ans, Atletico Madrid), Anissa Lahmari (21 ans, Paris FC), le Paris Saint Germain est le club qui a quasiment le plus dégraissé, en jouant du pléonasme d’être le club le plus riche de France – et parmi les cinq plus riches au Monde-.

Le général Lair prendrait bien un petit remontant breton. Histoire d’oublier les noms qu’il avait couché sur une feuille pour marquer l’Histoire du football féminin en comparaison des cartes de visites qu’on lui propose. Un petit deuxième, histoire de. Allez, à trois j’arrête.

Il jette un coup d’oeil sur le fenêtre. Une petite pluie fine. Un air du pays. Le voilà dehors, un petit vent frais. Rafraîchissant. Comme un souffle de mer, pas loin. Une voiture qui passe. Il sourit. La plaque : 29. Un drapeau breton.

Et puis, ca y est. Il redémarre.

J’ai deux gardiennes. L’une a l’esprit PSG. L’autre va l’avoir. Derrière, je vais remonter comme une horloge Eve Perisset qui devrait être en Equipe de France. Laure Boulleau va prendre le brassard. Je mets Irène et je la conforte avec Erika. Avec cela, j’ai de la vitesse, de l’expérience et de la niaque.

Au milieu, Aminata va me manger tous les ballons. Quitte à vomir. Elle ne lâchera rien. Grace va jouer plus haut pour jouer les contres rapidement et les temps faibles seront gérés par Formiga.

Dans les trente mètres, le ballon pour Jennifer. Kadi, il lui faut du temps pour se lancer. Ancienne de Juvisy, elle avait été très bonne en championnat. Elle commence. Je choisirai entre les deux Marie qui ont toujours été très bonnes face à l’ex-Juvisy.

Je fais rentrer Véro à la 60′ et l’une des deux Marie et j’ai Ashley au milieu qui peut pousser pour marquer ou relancer. Quatorze. Sur seize. Sans compter les jeunes qui poussent. Léa Kergal. Lina Boussaha. Melike Perkel.

Et puis, je peux aussi faire autrement. Et encore autrement. Non, pour ce match, c’est jouable même si le climat n’est pas au beau fixe. C’est rien. Rien qu’une petite pluie ! M…., les parisiens, ils savent quand même se défoncer sous la pluie !!

Demain, je vais leur montrer la finale de la Coupe de France contre l’Olympique Lyonnais. Ce but venu d’ailleurs. Ce pénalty imaginaire. je vais leur faire du Aulas. Vite fait, bien fait. Et puis, cette finale de la Ligue des Champions. On l’a fait ? Oui ou non. Et aux points, on aurait pu l’avoir ? Oui ou non ?

Alors, dans ce match, le Paris FC est un adversaire plus fort que l’Olympique Lyonnais de l’année dernière. Car ses filles auront les crocs d’aller chercher ce match qu’elles veulent gagner. Contre nous. C’est sûr. Et moi, je vous le dis. Elles le méritent d’aller au plus loin en Coupe de France.

J’ai toujours eu peur de ces filles de Juvisy. En plus, elles nous reçoivent à Charlety. Là, où on recevait l’année dernière. Alors les filles, c’est à vous de répondre.

Soit vous êtes du PSG et vous avez le coeur Bleu et Rouge. Soit vous n’en êtes pas.

Beau combat. « Boum, Boum, Paf ! Paf ! »

William Commegrain lesfeminines.fr