LES PAYS-BAS CHAMPIONNES D’EUROPE 2017. Dans une finale haletante, les stars de l’Euro ont toutes été présentes. Vivianne Mediama, Lieke Martens, Spitse habituée des coups de pied arrêtés pour les Pays-Bas. Pernille Harder, Nadia Nadim pour le Danemark. Cela montre à quel point ces deux équipes méritaient d’aller en finale et avaient envie de la gagner. Dans un Euro au jeu fermé et réfléchi, les deux équipes offensives ont joué collectivement, à l’instinct et l’envie dans un cadre organisé. Cela leur a magnifiquement réussi.

UNE SACRE BATAILLE

S’il y avait bien une nation qui pouvait contester en finale ce que l’Histoire proposait aux joueuses néerlandaises : gagner une finale européenne à domicile … c’était bien le Danemark ! Les coéquipières de Pernille Harder avaient montré lors de cet Euro des qualités de combativité et un jeu de qualité qui pouvaient mettre à mal, le rêve idéal que les Pays-Bas pouvait réaliser. Prendre l’Euro 2017 et mettre du coeur et de la joie auprès des dix sept millions de néerlandais, en valorisant leur football féminin.

Quel exploit de l’avoir réussi et si bien réussi avec un score « clair » de (4-2) qui ne laisse aucun doute sur la force du vainqueur tout en montrant que l’opposition avait été réelle, avec les deux buts danois face à une défense qui n’en avait concédé qu’un seul dans tout le tournoi.

LES STARS DES DEUX EQUIPES ONT REPONDU PRESENTES

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La première mi-temps fut juste sublime d’opposition et le scénario digne d’un film de cinéma mettant en valeur, les « stars bankables » de cet Euro. Nadia Nadim, future médecin, utilise toute sa concentration quand le sort lui donne l’opportunité d’un pénalty qu’elle ne rate pas à la 6′. Le Danemark est aux anges, avec pour une première finale, le maillot jaune du gagnant sur les épaules. Le stade, aux couleurs orange, est encore abasourdi. A peine assis, déjà parti ?

Immédiatement la jeune star, Vivianne Miedema réagit. Elle qui s’est sacrifiée en numéro 9, joueuse d’appui qui a rendu folle toutes les défenseures centrales de la compétition, va se transformer en buteuse et reprendre, un centre du TGV Van de Sanden, lancée par l’éternelle jackie Groenen. Nous sommes à la 10′ et tout le monde prend conscience que les néerlandaises ont décidé que ce serait leur Euro. Pleine d’une confiance restituée en Janvier 2017, par Sarina Wiegman, intronisée en urgence à la suite de résultats dramatiques fin 2016 (quatre défaites consécutives).

Nous sommes à égalité (1-1) et le jeu néerlandais se met en place avec quasiment le même onze de départ depuis le début de la compétition, fort de 13 victoires en 2017, et dont on a le sentiment, au bout de cinq rencontres, de voir à l’avance les transmissions qui vont se réaliser tellement leur jeu parait huilé. C’est avec cette force collective que Lieke Martens, élue meilleure joueuse du tournoi, en pivot, donnera l’avantage aux Pays-Bas à la 28′ (2-1).

Le stade gronde son plaisir. L’unité nationale se fait sous nos yeux. La Hollande tient son Histoire. Cruyff, et l’esprit d’Ajax semble être revenus sur terre. Peu importe la situation, jouer pour marquer, l’esprit libéré, en ayant conscience d’en avoir la possibilité.

Mais il sera dit que cet Euro sera symbolique. Il sera dit que les « stars » de cet Euro répondront présentes. Pernille Harder part d’une chevauchée fantastique pour dans les cinq minutes suivantes, égaliser (33′, 2-2).

LES NEERLANDAISES IMPOSENT LEUR HISTOIRE dans LEUR EURO.

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Aucune des deux équipes n’a voulu abdiquer. Chacune a répondu à l’autre. C’est une finale rêvée. C’est une finale jouée. C’est une belle finale qui va couronner un beau champion.

Il faudra l’expérience de Spitse, la capitaine néerlandaise, pour profiter d’un trou de souris sur coup franc et marquer le 3ème but dès le retour des vestiaires (3-2, 51′). Là, le Danemark prend un coup inattendu. La fatigue commence à se faire sentir et la prolongation des demi-finales se manifeste dans les jambes et dans l’esprit. Les joueuses danoises commencent à se dire que l’Histoire est peut-être néerlandaise. Elles se rendent compte qu’autour, c’est Oranje !

Les occasions ne passent plus. Le charme de l’incroyable se rompt tout doucement. Cela se sent. Le coach danois multiplie les changements. Que peut-on faire contre des joueuses qui ont décidé, au fond d’elles-même, collectivement, que cet instant serait le leur ? Rien, ou pas grand chose ou des choses pas assez fortes pour retourner la tendance. Alors quand Vivianne Miedema est servie sur un mouvement d’école de sept passes au moins, pour plonger dans la surface, la grande joueuse de l’Euro qui s’est sacrifiée devant, redevient numéro 10, pour faire un pas de danse « gauche-droit » et glisser un tir que l’Histoire n’arrêtera pas (4-2, 88′).

La joueuse hurle sa certitude. Le stade gronde de bonheur. L’instant est totalement Oranje. Les joueuses se rendent compte de l’extraordinaire devenu réel. Elles, mal parties en 2016, éliminée aux qualifications de Rio, venue pour la première fois au Mondial de 2015, sont devenues, à la maison, chez Elles, devant leurs familles, celles qui font rêver la Hollande, en devenant CHAMPIONNES D’EUROPE 2017.

EXISTE-T-IL « UN GENRE » EN FOOTBALL FEMININ QUI FACILITE LA REUSSITE ?

Sûr, il va y avoir des livres. Sûr il va y avoir des films. Sûr, il va y avoir des souvenirs. ET peut-être, sous nos yeux, nous avons vu au féminin ce que la Hollande avait produit avec la période Cruyff, Neeskens des années 70. Un jeu totalement dévastateur. Le meilleur du monde pendant trois ans et plus. Il reste à préciser que la finale opposait le 12è FIFA face au 15è, donnant pour ces équipes, toujours des matches ouverts. EN aurait-il été pareil face au jeu structuré du Top 5, et notamment avec les USA et le Japon, leadeurs des autres continents dans le cadre d’une vision à 2019, pour le mondial ?

La réussite de la coach Sarina Wiegman, impose de se poser la question qui demande à être soulevée : un coach féminin ? Une connaissance du jeu féminin sont-elles les sources de la réussite ? Ou, dans cette urgence, arrivée en janvier 2017, c’est Sarina Wiegman, sur sa compétence, qui a su trouver les mots et les décisions qui convenaient au moment ? En fait, existe-t-il un genre en football féminin qui soit acteur de la réussite ?

En attendant, dans un Euro qui a joué l’essentiel de ses matches fermés avec succès pour certaines équipes. Les Pays-bas et le Danemark, sont deux belles équipes pour 2019, même pas certaines de se qualifier pourtant.

William Commegrain lesfeminines.fr

Sarina Wiegman : « Ce fut une finale grandiose, entre deux équipes qui voulaient vraiment jouer au foot et qui voulaient vraiment gagner. Les deux équipes ont joué offensif et il y a six buts marqués dans un match passionnant qui montre le niveau du foot féminin. Je pense qu’on mérite cette victoire, mais le Danemark a montré qu’elles méritaient aussi. »

Vivianne Miedema : « Je suis contente d’avoir pu aider l’équipe aujourd’hui. Même quand on a été menées, on n’a pas paniqué. On croyait en nos chances. Quand on a égalisé, je savais qu’on y arriverait. Et quand on a mené 3-2, c’était pratiquement gagné. »

Nils Nielsen. « C’est fantastique qu’une équipe autre que l’Allemagne ait gagné la compétition, cela montre que le niveau du football féminin est beaucoup plus élevé aujourd’hui. Je ne suis même pas sûr qu’on arrive à se qualifier pour la Coupe du Monde, la concurrence est vraiment très âpre. Parfois, on était comme des lapins pris dans les phares, on avait du mal à défendre et à attaquer. On a eu des matches difficiles tout au long du tournoi et ça nous a rattrapé aujourd’hui. J’ai beaucoup aimé participer à cette finale entre deux équipes qui ont tout tenté pour marquer plus que l’autre. Les Néerlandaises sont l’équipe du tournoi et elles le méritent. Ce n’est pas facile de jouer chez soi, mais elles ont magnifiquement réussi à tenir la pressino. Je suis très fier : parfois, l’autre équipe est tout simplement meilleure. »