L’AUTRICHE réalise un rêve.

L’Autriche se doit d’avoir la palme de la bonne surprise de ce groupe C. Classée 24è nation mondiale au dernier ranking de la FIFA, les joueuses ont réussi avec leurs qualités à vaincre leur voisine Suisse (17è FIFA), faire match nul (1-1) avec la France (3è FIFA) et remporter leur dernier match contre l’Islande (19è FIFA) sur le score net de 3-0 même si deux buts sont dus aux erreurs de la gardienne islandaise.

En tête du groupe C, au prochain classement, elles vont faire un bond qui pourrait les porter au niveau d’une 15è place si elles se mettaient à passer les quarts contre l’Espagne (13è FIFA), trop éloignée de l’Angleterre au goal average général pour passer en tête du groupe à moins d’une défaite anglaise (2-0) face au Portugal (38è FIFA) pour une victoire espagnole sur l’Ecosse.

Jouer pour une demi-finale autrichienne ? L’Autriche réalise réellement un rêve dans cet Euro.

LA FRANCE, son physique et sa détermination. 

Il faut oublier le jeu français qui nous a tant interpellé. Aujourd’hui, il est différent. D’abord, il ne s’appuis plus sur quelques joueuses mais sur un groupe avec une homogénéité de niveau dans des styles individuels assez différents. La France n’a pas produit un jeu de 3ème mondial qui aurait dû écraser ses adversaires, c’est peut-être qu’elle n’en a plus le niveau. A l’inverse, elle a produit le jeu d’une équipe qui joue avec des certitudes, de la patience et une volonté de continuer le combat en se basant, non pas sur ce qui rate, mais sur ce qui emmagasine de la confiance, dans ce nouveau style de jeu, que l’on pourrait qualifier de combat.

Dans ce domaine, l’équipe de France qui aurait pu être l’équipe la plus technique de ce premier tour est certainement celle qui a la palme de la combativité. Revenir deux fois au score pour se qualifier, à dix dans le dernier match. Marquer dans la toute fin de son premier match face à l’Islande (85′). L’Equipe de France est au-dessus de toutes les équipes en terme de combativité.

C’est un nouvel argument dont la qualité et l’idée reviennent à Olivier Echouafni et son staff physique et technique.

Ramona Bachmann en duel avec Wendy Renard. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

Ramona Bachmann en duel avec Wendy Renard. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

La Suisse et Ramona Bachemann

La joueuse suisse de 26 ans a fait le tour de la planète footballistique en football féminin avec un séjour aux Etats-Unis (2010), un autre à Rosengärd (2011-2015), puis Wolfsburg (2015-2016) pour maintenant atterrir à Chelsea (2017). Forte de toutes ces cultures, elle a imprégné un engagement total devant la France, seul à l’avant-pointe, pour harceler les possessions françaises et surtout, aller encore plus au combat et aux duels quand une autre forme de jeu consiste à remiser derrière.

Cette combattante de l’impossible arrive, sur des appuis très courts et vifs, à mettre le souffle du public en apnée demandant à son adversaire d’être à son maximum pour empêcher qu’elle ne passe, souvent ensuite, seule comme un aigle, et plonger dans les buts afin de gagner le duel suivant. Si cette fille n’était pas footballeuse, que serait-elle ? Certainement une motarde, allant à la limite de la vitesse de la machine, pour le plaisir de la dominer tout en faisant une performance.

Il y a dans cette joueuse un style proche de Sandrine Bretigny. Calme en-dehors, tueuse sur le terrain.

L’Islande qui joue avec engagement.

L’Islande qui joue sans engagement, c’est un plat relevé sans consistance. Il manque l’essentiel. Le goût est fade. Un plat de cantine sans l’humour et la force des cantinières. Elles étaient justes superbes ces Walkyries qui se sont battues face à la France, faisant trembler le coeur Bleu Blanc Rouge de ses aficionados, à l’impact, à la détermination ! Lors d’Autriche-Islande, déjà éliminées, les filles du Nord ont attendu que le match se passe, avec on ne sait jamais, quelques opportunités à jouer. C’est dommage.

L’islande sans engagement ne fera pas ouvrir un oeil à un aveugle. Il en connaît déjà le résultat.

L’Islande avec engagement, peut être la meilleure thérapie pour redonner vie et vision aux mal-voyants du monde. Déjà le clapping est là pour les réveiller mais en plus, l’envie de voir pourrait redonner la lumière à ceux qui en sont partiellement privés. L’Islande avec engagement, c’est quelque chose.

William Commegrain lesfeminines.fr