FCf Juvisy-Essonne (5è) – Olympique de Marseille (4è). Sandrine Dusang arrête sa carrière après dix-sept ans comme sportive de haut niveau (2001-2017). Elle est de cette génération d’un temps ancien où le football féminin était à des années lumières de ce qu’il est devenu aujourd’hui. Il faut dire, ..

Le football masculin français est 1er mondial

Souvenez-vous, la France avait gagné la Coupe du Monde 1998 « à la maison » et, dans la foulée, le Championnat d’Europe (2000). Le Grand Brésil avait peur de jouer la France et programmait déjà sa défaite. Imaginez et pour certains, souvenez-vous, la France était classée numéro 1 mondial. !

Personne ne savait, ni n’entendait que le football féminin existait, et les rares clubs se comptaient sur les doigts de la main d’une vingtaine de personnes.

Pourtant Sandrine Dusang jouait au football en plein centre de la France. A Creuzier-le-vieux nous dit le site de la fff, juste à côté, le croiriez-vous, de Creuzier-le-neuf ! Faut-il qu’il y ait des gens qui aiment les histoires pour créer une Creuzier-le-neuf de 1000 habitants quand Creuzier-le-Vieux fait office de capitale avec 3000 habitants et les laboratoires Vichy comme principal employeur.

C’est la France avec une belle bagarre de clocher à imaginer pour ces deux villages authentiques de l’Allier, coincés entre l’aéroport de Vichy au Nord et l’Hippodrome au Sud.

Là, elle doit certainement jouer en mixte, de 9 à 14 ans. Pas assez de filles et une grosse envie de football. Elle fera certainement avec.

L’enfance, source de performances

Ses parents aussi. Il en faut de l’écoute, de la volonté, du bonheur à vouloir donner pour tous ses parents,  de ces générations où leurs filles, partout en France, ont décidé de jouer au football quand aucune structure n’est là pour les accueillir. La même passion, la même vie à Vie.

Sandrine Dusang, je ne l’ai pas souvent rencontré. Je la connais un peu et bien moins que beaucoup d’autres mais je ne peux pas la situer sans voir ses parents. Même à Juvisy quand je les ai aidés de 2013 à 2015 ; loin de chez eux, pour les matches, ils étaient là.

En football masculin, s’il est d’usage d’écrire sur la performance sportive pour la fin de carrière d’un joueur ; en football féminin, on ne peut pas raconter une joueuse sans parler de son humanité, de son origine, de sa source et de son identité. C’est impossible ; c’est pourquoi je me suis permis ces quelques premiers mots.

Toutes ces filles jouent comme elles sont dans la vie, naturellement et c’est ce qui fait une partie de leur charme.

Comme l’arbre pousse, comme il grandit.

Sandrine Dusang, dès que vous l’écoutiez, vous aviez compris que vous aviez affaire à une personne positive. Jamais, elle n’allait chercher dans le passé pour justifier d’une opinion. Elle regardait toujours devant. Avec le sourire. Pragmatique. Positive. Calme.

L’habitude de la défenseure, qui sait ? Toujours face au jeu.

Sur un terrain, je la vois comme une joueuse qui avait une concentration extrême. Tout ce qu’elle faisait lui avait demandé une intensité et une implication qui auraient pu être lyonnais mais qui était plutôt de son sang. A l’écriture, je n’ai aucun mal à l’écrire ; tellement la vérité m’arrive. C’est une joueuse qui ne triche jamais.

Est-ce tout ? Est-ce suffisant ? Non, car la jeune femme a un palmarès exceptionnel avec 47 sélections en A (32 victoires dont 1 sur l’Allemagne avant leur titre mondial, 7 nuls et seulement 8 défaites dont 4 face aux américaines), neuf années sous les couleurs lyonnaises (2004 à 2012) à construire et participer à cette grande aventure dans le Rhône, quatre fois championnes de France (2007 à 2010), 3 challenges de France. Elle aurait pu avoir deux titres de Championnes d’Europe (2011 et 2012) si elle n’avait pas été blessée.

Pourtant, pas un mot. Et certainement un sourire pour ce seul but en Bleue qui avait donné la victoire face à la Finlande (84′, 1-2) lors de l’Algarve 2005 sur un service de Marinette Pichon.

Si je devais résumer le parcours de Sandrine Dusang, ce sont ses mots qui viennent sous ma plume. Simple. Vraie. Performante. Authentique. Humaine.

Ces valeurs sont certainement son plus beau palmarès.

Alors Sandrine Dusang arrête. Une sportive arrête, mais une personne va se découvrir une nouvelle Vie.

Bon vent et bonne route Madame. Vous verrez, la Vie nous propose plein de Vies. Et dans cette Vie d’après, avec ces valeurs, sans nul doute, vous serez encore une Championne.

William Commegrain lesfeminines.fr

Dans cette allée du souvenir qui sera faite à Sandrine Dusang, une fille en blanc aura les larmes de l’Amie qui voit le Départ. Le Destin est juste beau et l’Histoire restera Belle. Sandrine Bretigny (OM) sera là, avant à l’OL et à Juvisy, pour l’accompagner. Des valeurs d’amitiés fortes. Sandrine Dusang est née pour exister et s’épanouir dans son monde de valeurs.

Dans un monde d’argent et d’ambition. Une belle carte donnée par la Vie.

Sandrine Dusang et Sandrine Bretigny. Crédit OLWEB. lesfeminines.fr

Sandrine Dusang et Sandrine Bretigny. Crédit OLWEB. lesfeminines.fr