La finale de la Women Champion’s League est en train de faire chauffer à blanc les deux protagonistes français : l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain.

WCL – Un recours stratégique du PSG.

Tout d’abord, on apprend médusé que le Paris Saint Germain va continuer sa procédure devant le Tribunal Administratif pour reprendre les quatre points de pénalité qui lui ont été imposé après l’entrée en cours du jeu de Sarah Palacin (1ère journée, Albi-PSG) sans avoir été indiquée sur la feuille de match électronique, validée une première fois et dans l’impossibilité de la valider une seconde.

Quoi de plus normal si l’enjeu sportif était encore là. Or, en cas de victoires des deux protagonistes lors de la dernière journée de championnat, l’écart de quatre points acquits aujourd’hui, avec le système du goal average particulier favorable à Montpellier, les places ne peuvent pas être changées.

Donc la stratégie parisienne pourrait être la suivante : (1) faire une démarche avant une défaite, même improbable de Montpellier face à Rodez, pour éviter les tensions avant la finale du 1er Juin à Cardiff et attribuer du crédit à la réflexion parisienne. (2) Donner moins de « cordes » à Gérard Prêcheur pour évoquer la pression du PSG à réussir cette future finale européenne afin de postuler à l’Europe la saison suivante. (3) Obtenir ce que Droit aurait dû donner et minimiser la distance entre la 3è place au classement et la seconde, laissant plus de champs à Montpellier pour recruter de la denrée rare. (4) Etablir un point de droit définitif dans le cadre de l’intérêt général du football féminin ; chacun étant dans l’impossibilité de dormir plus longtemps et permettant ainsi à l’équipe de France de voyager sereinement pour gagner l’Euro 2017 aux Pays-Bas (humour).

L’Olympique lyonnais, le club « Sioux » qui a fait un sacré bruit « En Marchant ».

Une semaine avant, Reynald Pedros est mis sur le devant de la scène.

D’habitude nul bruit ne filtre de l’équipe féminine de football, 11 fois Championnes de France et 6 fois vainqueurs de la Coupe de France si on ne prend que la série en cours. Bercy et son Ministère des Finances n’est pas plus silencieux lors des négociations fiscales qui bousculent le monde des entreprises tout en étant aussi imposant, chacun dans son domaine.

Une rumeur est une vérité. La dire « sans décret », une erreur absolue.

Le « décret » présidentiel lyonnais est passé, bien avant les délais annoncés (juste avant ou après la finale européenne).

Le nom du nouvel entraîneur de l’Olympique Lyonnais a été communiqué : il s’agit de Reynald Pedros (45 ans, 26 sélections de 93 à 96), ancien joueur de la meilleure époque du FC Nantes (Champion de France 95) qui associait les jeunes talents nantais (Loko, Japhet N’Doram, Claude Makélélé, Nicolas Ouédec) avec l’esprit du jeu à la nantaise, inculquée par leurs plus anciens Henri Michel et consorts.

Membre de l’équipe de France qui se reconstituait, il avait un jeu très offensif et fort de tempérament. Il ratera le train de la Coupe du Monde (1998) sur le tard avec des titularisations importantes pendant l’Euro 1996 (1/2 finale perdue par la France) ; après une dernière sélection en novembre 1996 contre le Danemark. C’est le second ex-joueur de l’ancienne D1 masculine à venir dans le monde féminin avec le sélectionneur de l’équipe de France, Olivier Echouafni.

On se demande pour quelle(s) raison(s), le club de l’Olympique Lyonnais a décidé de communiquer sur le nom du nouvel entraîneur, 13 jours avant la finale européenne ?

Montpellier entre dans le bain !

Montpellier est tranquillement en train « de se planquer » dans le Sud de la France. Au soleil. La Coupe d’Europe, oui. Certainement. Des nominations en D1F dans une sélection de joueuses : Personne à l’exception de  « Sakina Karchaoui » pour les Espoirs. Pas grave. Si Sofia Jakobsson n’avait pas eu sa blessure, elle aurait fait une saison incroyable.

Montpellier la joue profil bas.

Le Paris Saint Germain aime bien Montpellier et a un regard en haut avec l’Olympique Lyonnais et maintenant sur le côté avec Montpellier. Cela ne m’étonnerait pas que Patrice Lair s’amuse à parler « étranger » après son année de Conseils dans le Sud de la France. Surtout que Jean-Louis Saez, en prenant Méline Gérard peut déjà s’assurer une belle concurrence en interne et une carte « dans les buts » que les autres n’auront pas.

Si Laetitia Philippe reste « avec comme Méline Gérard à Lyon » un abonnement quasi-automatique aux trajets internationaux de l’équipe de France, le club de Louis et Laurent Nicollin auront des atouts intéressants s’ils conservent la force offensive qui est la sienne et notamment son milieu de terrain.

Si le Paris Saint Germain n’a pas la Coupe Européenne, comme je l’ai écrit, le football féminin risque de descendre dans le Sud de la France. Avec l’OM, pour un certain temps.

Agir en football féminin, les denrées étant rares, c’est avoir pour soi et aussi affaiblir l’adversaire.

« La machine à laver » de la tactique !

Je n’ai jamais vu une aussi grande tendance à opposer des tactiques avant, pendant et après des matches.

C’est nouveau en football féminin.

D’un côté, Gérard Prêcheur qui a tout de même gagné tous les titres qui étaient à gagner pendant ces trois saisons à l’Olympique Lyonnais, se voit critiquer en interne pour un jeu qui n’est « pas aussi offensif » et on peut penser que des dissensions existent, même sur le terrain pour qu’il mette en avant ce point du jeu très souvent comme une des arguments de réussite ; quand du côté parisien, on aborde aussi les choses sous cet angle avec une volonté marquée de changer de tactique entre le premier et le deuxième acte, et ce, pendant le cours du jeu.

C’est ce qui est nouveau dans le football féminin. La tactique, devient comme chez les hommes, à niveau physique et technique comparable, un élément fort de réussite car dans le temps court d’un match, peu de joueurs ou de joueuses sont capables de prendre la bonne information pour s’adapter à une situation, de telle manière (1) d’abord à contrer l’influence adverse, pour dans un second temps, (2) s’imposer.

Il faut beaucoup d’autorité, des certitudes et savoir prendre le risque « de perdre sa place », au football féminin « d’image et d’orgueil dans le groupe » si le jugement est erroné ou les contre ordres imposés, pas payés.

D’autant plus qu’en football féminin, le favori se doit de gagner. Au score mais surtout en contenu !

Les 12 jours qui restent vont être chauds (finale le 1er Juin). Les enjeux sont trop importants. L’intoxication et la dexintoxication vont fleurir. L’environnement va avoir son mot à dire, pour une seule bonne raison ; largement suffisante.

Aujourd’hui, plus qu’Hier et encore moins que Demain ; pour les 22 joueuses, pour les coaches, pour les staffs et pour les clubs :

Ce qui est certain,

C’est qu’on n’est jamais certain de refaire une finale de la Women Champion’s League, pour gagner le titre européen.

C’était faux Hier, c’est la vérité d’Aujourd’hui et cela sera une évidence Demain.

William Commegrain lesfeminines.fr