Comment fonctionne cet Olympique Lyonnais qui, au féminin, dévore ses adversaires pour ne connaître, de temps en temps, que des soucis d’indigestion.

Comment est-ce possible d’avoir 11 titres de suite et de se dire qu’ensuite, il pourrait en avoir tout autant qui s’ajoute à cette collection sportive, mettant en valeur, pour ses adversaires, le célèbre mot de Cambronne « ***** ! ». Celui assez connu pour ne pas avoir besoin de l’écrire.

Pour qui est venu voir la rencontre de Samedi, il ou elle en est sorti en ayant la confirmation d’avoir vu un match mais à aucun moment, il n’a été possible aux parisiennes de s’opposer aux lyonnaises, c’est à dire de postuler au nul voire à la gagne. La différence sur ce match a été criante.

Après la rencontre, il m’a même semblé percevoir, en zone mixte, dans le ton de la voix de Jean-Michel Aulas comme une déception d’avoir vu une telle confirmation. 

Plutôt que d’écrire sur les raisons parisiennes, il serait plus juste d’essayer de lister les raisons olympiennes d’un tel succès.

L’environnement du football féminin a un idéal : Lyon

1°) l’environnement lyonnais intègre le football féminin. Ce samedi midi, dans le restaurant qui jouxte Gerland que je partageais avec le nouveau correzien Jean Besse, le serveur d’une vingtaine d’années, s’est épanché et nous a précisé avoir acheté une magnifique paire de football qu’il avait brodé. Il jouait au foot, de manière assez traditionnelle. Il avait juste « customisé » ses chaussures. 

Sur le pied droit, il avait fait écrire : « Eugènie Le Sommer ». Sur le gauche, « Florian », son prénom. Fier, il avait dit lui laisser le pied droit, « son pied » pour se sacrifier sur le gauche.

Trouvez moi un autre endroit au monde où un jeune adulte qui joue au foot fait broder le nom d’une joueuse sur sa chaussure ?

Je lui avais proposé un 0-2 en faveur du PSG. Il m’avait pronostiqué un 3-0 pour l’OL. Il s’était juste trompé sur la dernière buteuse. Il attendait Camille Abily sur coup franc. C’était un gars passionné de football.

Il avait choisi le féminin pour marcher et courir « football ». Bien joué.

Eugénie Le Sommer après un controle poitrine tente sa chance face aux USA Credit Gianni Pablo #Lesfeminines.fr

Eugénie Le Sommer après un controle poitrine tente sa chance face aux USA Credit Gianni Pablo #Lesfeminines.fr

2°) Le Président lyonnais Jean-Michel Aulas, non pas pour sa présence et faconde face aux médias qu’il maitrise à la perfection, mais pour son sens de la compétition et de la performance.

Il attendait autre chose de ce PSG qui avait réussi à les vaincre au Camp des Loges. Et maintenant, à l’écriture, je revois la poignée de mains de décembre 2016 qu’il avait donné à son ancien coach, Patrice Lair, pour le féliciter de sa victoire au Camp des Loges : il y avait du respect.

Il voyait poindre un concurrent. Ce qu’il fallait pour encore améliorer son équipe.

Dans le (3-0) que l’Olympique Lyonnais venait de faire, il y avait eu comme une sorte de déception dans sa voix sur le peu d’oppositions rencontrées. Un court instant mais il m’a semblé un réel instant. J’en suis resté coi.

Il a destiné ce club à la performance avec une recherche constante d’amélioration. C’est son ADN et il restera tant qu’il ne trouvera pas une personne capable d’avoir le même état d’esprit et de le réussir. Les féminines, pour lui ne sont pas spécialement féminines, elles sont avant tout des compétitrices femmes avec qui ils partagent le même volonté : s’améliorer.

Lorsque je l’ai interrogé sur la qualité européenne de l’OL. L’homme a répondu dans l’argumentation comparative. Celle qui donne raison s’éloignant de la réponse intuitive. Cet homme a la compétition dans le sang et une volonté continuelle de maintenir ou d’améliorer sa performance, dans un cadre comptable et budgétaire. 

En fait avec la CEGID, il a fait disparaître CCMC car il était exactement dans l’environnement qui lui convenait avec l’indépendance des Experts-Comptables et la compétence argumentative que demande le métier de Conseils.

3°) le troisième élément qui m’a interpellé, c’est cette rencontre avec Jean-Pierre. Venu tranquillement de Marseille, sur sa Harley, pour ne pas rater l’occasion annoncée d’une belle rencontre au Parc OL entre l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain.

JeanPierre Biker. Vient de Marseille pour voir jouer les feminines de l'Ol dans de grandes rencontres. Crédit William Commegrain lesfeminines.fr

JeanPierre Biker. Vient de Marseille pour voir jouer les feminines de l’Ol dans de grandes rencontres. Crédit William Commegrain lesfeminines.fr

Que vient faire un marseillais dans un match où joue le Paris Saint Germain à 350 kms de chez lui et qui ne concerne pas l’OM ?

Mettez-moi cela au bac et déjà vous avez des copies blanches avec des points d’interrogations. Rajoutez que l’homme proche de la cinquantaine bien marquée est un Biker venue sur une Harley pétaradante et avec un grand sourire plein de bonhommie vous raconte son plaisir de voir les féminines de l’Olympique Lyonnais.

Là, sans sa femme qui n’a pas pu venir.

A l’agrégation (concours de professeurs), on vous rend copie blanche et si vous demandez la même chose au Président Emmanuel Macron, il serait capable de pencher pour l’Olympique de Marseille masculin et l’Olympique Lyonnais féminin.

C’est cet ensemble, construit autour de l’Olympique Lyonnais qui est impressionnant et dans lequel les féminines baignent. Un peu plus, un peu moins suivant les caractères de chacune et de chacun, mais à l’évidence : c’est très fort.

D’ailleurs Patrice Lair, ex-coach lyonnais, et maintenant coach parisien, en zone mixte cherchant les points positifs de cette rencontre, avait le coeur et la gouaille lyonnaise. Pas si malheureux que de constater : « cette équipe est galactique ».

Farid Benstiti disait la même chose : « je suis entièrement parisien, mais mon port d’attache, c’est Lyon ».

On apprend tout le temps. Je suis certain d’une chose et je suis parti avec cette évidence.  On ne peut pas oublier ces années lyonnaises si on a la chance d’être à l’Olympique Lyonnais féminin ».

Tout cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas battables .

Sur un match, Patrice Lair, Gérard Prêcheur et Jean-Michel Aulas le disent. Tout est possible. A chacune de vouloir le gagner, ce match.

Il reste deux rencontres. Deux finales de Coupe.

Maintenant, c’est un sacré obstacle.

William Commegrain lesfeminines.fr