Stéphanie Frappart, pourquoi pas une nomination FIFA comme meilleure arbitre féminin ?

Dans cette période de récompenses nationale et celles européennes comme mondiales à venir, pour ce football féminin qui recherche des vocations, une récompense arbitrale internationale pourrait être une idée à retenir. C’est l’idée qui s’est imposée en voyant la jeune arbitre au milieu de l’écran dans cette soirée de Ligue 2 de fin de saison où les volontés se croisent pour soit monter ou au contraire, éviter la descente.

Un regard sur le site de la Ligue croisé avec celui de la fédération montre que la jeune arbitre issue de la Ligue de Paris-Ile de France, première féminine à évoluer au centre du terrain depuis bientôt 3 saisons, fait un très beau parcours dans le domaine de l’arbitrage avec 30 matches d’arbitrés, toutes compétitions nationales confondues, sous son statut de Fédéral 2.

Une belle saison d’arbitrage

Allant même jusqu’à intervenir sur des matches de Ligue 1 comme assistante (8), associé à 4 matches de Coupes dont 1 pour la Coupe de la Ligue, éloignée maintenant du National (3 matches seulement).

Son coeur d’actions est la Ligue 2 où elle peut s’honorer d’avoir arbitré 14 matches sur 36 de joués cette saison, quand les arbitres les plus utilisés n’en sont qu’à 18 (Florent Batta, Thomas Léonard, Sylvain Palhies, Yohann Rouinsard).

Les filles sifflent trop vite ? Pas Stéphanie Frappard

Sur les 42 arbitres référencés par la Ligue de Football Professionnel, la jeune femme de 35 ans se classe à la 15è place « des référees » utilisés avec un regard proche de la moyenne de ses confrères puisqu’elle n’a distribué que 3,46 cartons jaunes en moyenne (45 cartons jaunes) pour 14 matches arbitrés ce qui la range seulement à la 20è place, dans la lignée d’un Florent Batta (3,55) quand la palme revient à Tony Chapron pour ses 13 cartons jaunes distribués lors de 2 matches arbitrés.

L’arbitre le moins adepte de la biscotte jaune pour un nombre de matches proches (17) étant Stéphane Jochem avec une moyenne de 2,41 (45 cartons jaunes) quand celui qui a levé le plus facilement le bras est Sylvain Pahlies avec 82 cartons jaunes pour 18 rencontres.

On le voit, la jeune femme en est assez loin.

Quant aux rouges qui renvoient aux vestiaires un joueur, en général, .. énervé ; la jeune femme a soutenu 3 fois le regard du joueur exclu la positionnant à la 12è place (14 matches) assez loin de la performance de Jérôme Brisard, fort de 8 rouges pour 12 matches d’arbitrés.

Pour sa troisième saison en Fédéral 2, on peut affirmer que cette femme au centre du terrain dans des compétitions professionnelles, fait plutôt un « bon travail ».

Des voyages pour l’arbitrage.

La saison 2016-2017 a même permis à l’arbitre française de faire 33 rencontres dont 9 masculines pour 24 féminines.

Sans nul doute, elle est une référence dans l’arbitrage féminin et s’il existe une Marta brésilienne, élue 5 fois meilleure joueuse du Monde, pour l’arbitrage féminin en recherche d’images, il serait bien de nommer une arbitre de référence au niveau mondial.

Stéphanie Frappart, en pleine force de l’âge dans cet exercice de l’arbitrage ne serait pas loin du meilleur niveau mondial et européen, même si Abby Wambach avait condamné l’arbitrage de la française lors de la Coupe du Monde 2015 en donnant un carton jaune à Megan Rapinoe (2-0 face à la Colombie). La privant du quart de finale contre la Chine (1-0), au grand dam de l’américaine qui voyait du banc, l’absence de son amie – au mental bien affuté- pousser les Stars and Stripes dans les affres de l’élimination.

Ce qu’elles ne connaitront pas, sacrée Reines du Monde en 2015, et la meilleure joueuse FIFA 2014, reconnaitra son excès d’émotions quant à l’arbitrage de la jeune française.

Cette anecdote situe d’ailleurs la différence d’interprétation des arbitres féminines qui n’exercent que lors de matches féminins en comparaison de ceux et celles qui interviennent dans le jeu masculin.

Plus concentrés, plus exigeants, plus déterminés à siffler.

Une nomination comme meilleur arbitre féminin pour l’UEFA et la FIFA. Pourquoi pas ?

William Commegrain lesfeminines.fr