Saint-Etienne a l’habitude des grandes gardiennes. Méline Gérard, devenue Olympienne depuis 2014 (OL) et seconde gardienne en Equipe de France pourrait le confirmer. Aujourd’hui, c’est Mylène CHAVAS qui protège les buts de Saint-Etienne.

J’ai laissé la parole et les mots à un photographe qui suit le football féminin et qui semble interpellé par Mylène Chavas pour ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux. Patrick Vielcanet, habitué à regarder la performance esthétique des joueuses en action nous communique son regard sur celle de la gardienne de Saint-Etienne, qui a gagné les galons de Championne d’Europe (U19) et vice-championne du Monde en 2016 (U20).

La demi-finale qui s’annonce pose le Paris Saint Germain en favori. En face de Mylène Chavas, il va y avoir des attaquantes internationales. Véronica Boquete, capitaine de l’Espagne, championne d’Europe avec le FFC Frankfurt en 2015 ; Marie-Laure Delie, meilleure buteuse de l’équipe de France en activité ; la brésilienne Cristiane, meilleure buteuse des JO de 2004 et 2008 et il y aurait pu y avoir Marie-Antoinette Katoto, meilleure buteuse de l’Euro 2016 eu U19.

Toutes des joueuse qui dépassent ou ne sont pas loin des 100 sélections. Il va y avoir de l’expérience face à cette joueuse de 19 ans.

De mon côté, je lui trouve un air d’Hugo Lloris. Concentrée et sereine, capable de l’exploit sans chercher l’impossible à rêver mais plutôt à vivre. C’est un mental à part. On pourrait y trouver la raison de ses nombreux pénalties arrêtés dans des compétitions internationales.

Alors, je pense que le titre le plus approprié, au regard du match qui l’attend pour cette 1/2 finale de la Coupe de France est : « Mylène CHAVAS, le dernier rempart. »

« MYLENE CHAVAS , la pépite de l’ASSE de Patrick Vielcanet.

40 ans de pratique de photos sportives m’ont permis de vivre quelques moments intenses dans des disciplines aussi diverses que le cyclisme, le patinage artistique et depuis une poignée de saisons : le football féminin. Viser avant tout l’esthétique, confronté à la masse d’images que permet le numérique n’est pas aussi évident que cela au quotidien.

Pourquoi ce préambule ?

Parce que, un dimanche de Mai 2014, en demi-finale du Championnat U19, une gamine d’à peine plus de seize ans a tenu tête avec ses copines stéphanoises, au PSG. Malgré une courte défaite, elle y avait gagné de nombreux duels face à Sarr et Katoto.

Ce jour-là, j’ai eu la certitude d’assister à la naissance d’une future grande gardienne, d’une pépite.

La suite allait la confirmer.

La saison suivante à Charléty, le grand saut en D1, dès le début de la rencontre, elle repousse un pénalty de Sabrina Delannoy qui doit s’y reprendre à deux fois pour marquer. A dix-sept ans, pour débuter, il y a de quoi gamberger. Pas elle.

Depuis, sa jeune carrière a pris une ampleur mondiale (Championne d’Europe U19, Vice-Championne du Monde U20 et meilleure gardienne de la compétition)

L’oeil du photographe

FOOTBALL D1 Féminines PSG / ST ETIENNE 3 - 0. Mylene CHAVAS, photo Patrick Vielcanet. Lesfeminines.fr

FOOTBALL D1 Féminines PSG / ST ETIENNE 3 – 0. Mylene CHAVAS, photo Patrick Vielcanet. Lesfeminines.fr

Pour un photographe, la qualité principale de Mylène Chavas est sa capacité à effectuer des parades spectaculaires (l’envolée contre l’Allemagne en Coupe du Monde en est le meilleur exemple) pas si fréquentes dans le football féminin. Mais à l’observer plus attentivement, on découvre une forte personnalité et une volonté de fer qui, quand le match « tourne mal .ne lui fait rien lâcher jusqu’à la dernière seconde.

Une capacité de concentration alliée à une explosivité hors norme ne doit pas  être pour rien dans son aptitude remarquée tant sur les tirs au but que lors des moments chauds où chaque geste est décisif.

Un tel talent à cet âge, les progrès ultrarapides réalisés sur ses quelques points faibles, sa force de travail, en feront à l’évidence la future titulaire en Equipe de France A. »

Patrick Vielcanet, photographe.