Jeudi 23 mars 2017. 19 heures. Il est le coach le plus capé de la compétition avec deux titres européens (2011, 2012) et une finale (2013). C’est certainement celui le plus interpellé par la gestion du détail. Pour lui, à l’évidence, la victoire vient se nicher dans la précision, notamment psychologique, et il sait aussi bien se mettre dans la peau du fort face à plus faible, notamment lorsqu’il défendait les couleurs lyonnaises que d’être dans le personnage de David pour battre le géant Goliath.

Pour cela, il cherche et crée le détail (..). Il est le Renard français. Le Rommel du football féminin, apprécié de ses troupes dès lors qu’il les mène à la Victoire.

Patrice Lair, vainqueur de la Women’s Champions League 2011, 2012 et finaliste 2013 avec l’Olympique Lyonnais. Dans ce cadre, le Paris Saint Germain, au palmarès de finaliste 2015 et demi-finaliste 2016 avec Farid Benstiti, est favori de la confrontation face au Bayern de Munich, version féminine.

PSG favori, pourquoi ?

En effet, le PSG version féminine en est quand même à sa cinquième participation (2012, 2014, 2015, 2016, 2017) européenne pour une compétition qui n’a enregistré que quinze saisons dont une demi-finale (2016) et une finale (2015) quand le Bayern, même double champion de Bundesliga (2015 et 2016), s’est vu sortir dès sa première apparition lors du premier tour en 2016 par le club néerlandais de Twente.

Le PSG, même si son histoire européenne n’a pas été couronné de titres, ne peut pas se présenter comme étant plus faible que son homologue allemand, ce qui .. dans l’esprit des supporters européens, serait le cas si on devait voir s’opposer les deux équipes leaders du club : les équipes masculines.

C’est ainsi que Sara Dabritz, l’internationale allemande, s’exprime sur le site internet du club bavarois : « Paris est une équipe excellente qui dispose de plus d’expérience en Ligue des Champions que nous. Mais cela ne nous dérange pas. Je pense que cela sera un match très serré. Mais si nous continuons avec la performance du dimanche lors du match contre le VFL Wolfsburg en étant en même temps plus efficace devant le but, nous avons de bonnes chances de gagner ce match. Nous allons donner tout pour cela. »

PSG favori, mais sur le fil

Les deux victoires difficiles contre le Fcf Juvisy-Essonne (1-2 et 1-1, 4 tab à 3), à l’extérieur, qui auraient dû galvaniser les troupes en les confrontant à des matches de haut niveau semblent avoir eu l’effet inverse et la défaite face à l’Olympique de Marseille (2-0), quatrième néanmoins du championnat, a montré les difficultés actuelles du PSG, à produire un jeu offensif payant.

Le retour d’Amandine Henry à Portland (USA), juste avant ce tour de Coupe d’Europe, est obligatoirement un souci qui ne peut se compenser autrement qu’avec une performance collective des parisiennes à effectuer sur le terrain et dont il serait inexact de le garantir avant coup.

Car l’opposition est de qualité.

Le match produit par le Bayern de Munich dimanche, malgré le fait d’être en difficulté sur le plan des résultats, avec deux défaites consécutives face au Vfl Wolfsburg en quart de finale de la Coupe d’Allemagne (2-0) comme lors de cette dernière journée de championnat (2-0) montrent cependant que les bavaroises ont des qualités offensives et de possession réelles avec une expérimentée Mélanie Behringer, omniprésente dans les transmissions, capable de servir dans de très bonnes conditions, l’internationale néerlandaise Viviana Miedema, impressionnante dans son rôle d’attaquante, pêchant par excès d’individualisme sur cette rencontre.

La défense parisienne sera la clé.

Si les deux équipes ont des blessés et des forfaits à faire valoir, ce qui est quasiment normal à ce moment de la saison où les organismes ont été mis à contribution ; c’est dans le groupe et sa motivation que la clé du match pourrait se trouver.

Sara Dabritz, sur le site du Bayern, s’exprime ainsi : « Il est très dommage que nous avons autant de blessées. Chacune qui se trouve sur le terrain doit assumer encore plus de responsabilité. Comme équipe nous allons nous resserrer encore plus et avec celles qui peuvent jouer on va en tirer le meilleur. Je suis convaincu que nous montrerons une bonne performance. »

L’abnégation défensive est une caractéristique féminine en sport. Hormis la contre performance face à Marseille où on a vu deux buts, venues de fautes qui ne devraient pas se renouveler, on peut penser que la qualité première du Paris Saint Germain est son axe défensif, lui permettant de réaliser, sur la série des matches allers, la performance de ne prendre aucun but ce qui a certainement permis de remporter la victoire face à l’Olympique Lyonnais sur la plus petite des marges (1-0) au Camp des Loges.

Cependant, si on peut le penser, on ne peut plus le certifier avec 5 buts encaissés lors des derniers matches. Montpellier (14 janvier 2017, 2-1), Juvisy (25 février 2017, 1-2), Juvisy (12 mars 2017, 1-1, 5 tab à 4), Marseille ont trouvé des voies (18 mars 2017, 2-0).

C’est certainement ce qui interpelle le coach parisien.

Il a cependant des armes qui ont le potentiel pour répondre favorablement à cette question : la jeune Eve Perisset qui se met au niveau international avec l’Equipe de France A ; Laura Georges, la plus expérimentée et capée des internationales françaises ; Irène Parèdes, internationale espagnole qui a montré de grandes qualités même si elle est un peu moins bien actuellement ; Ashley Lawrence, internationale canadienne sans oublier Sabrina Delannoy, capitaine emblématique du PSG qui a vécu toutes ses grandes aventures européennes. Ce groupe de cinq se reposant sur l’internationale polonaise Kiedrzynek, excellente dans les buts depuis ses quatre saisons parisiennes et quand on sait que Grace Geyoro, jeune joueuse qui vient d’entrer en Equipe de France A, peut aussi s’y intégrer…

On se dit que le Bayern pourrait avoir des questions à se poser sur le plan offensif.

Cela devrait être la solution pour les parisiennes. Etre si fortes défensivement que le Bayern s’interpelle sur ses forces offensives et alors, on pourrait revoir les difficultés bavaroises défensives de dimanche dernier face à Wolfsburg.

Le Renard du Paris Saint Germain va certainement sortir de sa poche une Cristiane espérée avec l’avantage psychologique d’avoir souvent coaché des équipes gagnantes face aux allemands (Lyon contre Potsdam en finale 2011, Lyon contre Frankfurt en finale 2012) tout en sachant qu’il a aussi perdu (Lyon contre Wolfburg en finale 2013, Lyon contre Potsdam en 1/8è de finale 2014).

En sachant que le Bayern n’a plus que l’Europe 2017 pour rêver ; que le dernier match entre la France et l’Allemagne s’est soldé par un (0-0) ; mais avec l’avantage d’une Véro Boquete qui connait bien le football allemand (Championne d’Europe avec Frankfurt en 2015, finaliste avec Tyresö en 2014 face à Wolfsburg) ;

On peut dire que le Paris Saint Germain est favori, mais sur un fil.

William Commegrain lesfeminines.fr

Jeudi 23 mars 2017. 19 heures. Bayern-Paris Saint Germain. Retour le 29 au Parc des Princes.