Résultats de la 13è journée. Le Président du Fc Metz, le coach, les joueuses naviguent sur internet pour savoir si, il est bien vrai, qu’un match de football se joue en 90′. Les voilà prêtes à trouver l’argument qui ferait que les matches de football féminin face à Albi ne devraient se jouer qu’en 88′.

Les deux derniers de la D1F sont à la bagarre et s’opposent dans cette journée. le Fc Metz n’a aucune victoire mais des matches en retard et occupe la douzième place avec 1 match nul quand Albi n’a qu’une victoire de mieux à faire valoir, obtenu face au Fc Metz et une autre en attente d’appel, sur tapis vert, contre le PSG.

Face à Albi, les lorraines avaient craqué à la 88′ à domicile. Les voilà maintenant qui craquent devant la même équipe … à la 92′ et les deux fois sur le même score (0-1) qui fait envoler l’espoir d’un match nul et d’une remontée pour finir par une défaite ; mais surtout pour donner à l’adversaire direct, la confiance que génère la victoire.

Le temps ! Prendre un but à la 88è à l’aller ; en prendre un autre à la 92è au retour ! Ce sont des coups à manger son chrono ! C’est deux possessions face à une cinquantaine dans le match. Cela fera deux buts et deux défaites face à Albi. Et en plus, voilà qu’Albi sort de la zone rouge pour y mettre les Girondins de Bordeaux !

Boum, deux clubs professionnels de L1 qui ont pris sous leurs ailes des clubs féminins : les Girondins de Bordeaux et le Fc Metz. Dans le sac de la descente ! Il y a de l’Astérix dans cette bagarre des clubs amateurs à rester dans l’élite féminine !

Il y a des fois où « le Temps c’est de l’argent ! ». Il y a d’autres fois, où « le Temps, c’est des emmerdes ! » Léo Ferré aurait pu en faire quelques mots supplémentaires.

Montpellier lâche de l’espoir face à Juvisy qui le met au coffre-fort.

Belle rencontre aboutie des deux clubs dont il faut attribuer les honneurs aux visiteurs, le Fcf Juvisy-Essonne qui a su transformer les débats en opposition obligeant Montpellier à chercher des qualités de vitesse collective qu’elles n’ont pas pu montrer cet après-midi à Grammont.

Deux défenses coffre-forts.

Les blanches et noires ont mis le costume d’ouvrière et n’ont jamais rien lâché face à Montpellier qui comptait quatorze points d’avance sur les essonniennes au début de la rencontre (5 matches gagnés de plus). La première mi-temps leur a été favorable avec notamment un contrôle reprise de Kadidiatou Diani qui trouve pleine face, une excellente Laetitia Philippe mais c’est pourtant en seconde, sur un terrain gras, que deux belles occasions des franciliennes auraient pu aller au fond.

La première sur une faute à l’intérieur de la surface de Sakina Karchaoui sur Gaetane Thiney qui aurait pu finir pénalty et pour la seconde, suite à un coup franc de Théa Greboval sortie par Sandie Toletti, la capitaine juvisienne voit son tir brossé extérieur aller au fond des filets quand Laetitia Philippe sort une horizontale de grande qualité, pour bloquer la balle pleine mains.

De leur côté, les montpelliéraines, tout autant orpheline de Sofia Jakobsson que d’une maitrise offensive dans leur jeu, ont pris le costume « du patron au combat » ce qui n’a donné que des occasions en contre que la nouvelle recrue suédoise Stina Blackstenius à l’intersaison aurait pu conclure deux fois.

La première, immédiatement en réponse de la faute non sifflée sur Gaetane Thiney avec un lob sur Céline Deville qui trouve la transversale ; la seconde avec une percée de la même suédoise sur une balle longue qui voit Aissatou Tounkara, excellente lui chiper la balle au moment du duel qui aurait pu faire but.

Le match se terminera au combat avec dans la dernière minute des « deux minutes de temps supplémentaires » un tacle déterminé de Théa Greboval que Marion Torrent n’aurait pas renié, qui a laissé les montpelliéraines fatiguées et songeuses pour ensuite voir dans la surface, Janice Cayman s’engager tout autant dans les pieds de Camille Catala et enlever trop son tir ensuite parti dans la continuité, malgré la présence de Sandie Toletti et consoeurs à proximité.

Dans un match à enjeux importants, avec pour Montpellier cette seconde place au quelle elles doivent s’accrocher et pour Juvisy, l’orgueil de produire un jeu de bien meilleure qualité justifiant de sa présence continuelle dans les quatre meilleures équipes du championnat depuis plus de vingt ans ; les vingt-deux joueuses des deux camps ont été à la hauteur de leurs ambitions et de ce qui fait la particularité du football féminin : l’abnégation défensive.

Les deux axes centraux des deux équipes (Tounkara, Cascarino et Hagard, Sembrant) ont été extraordinaires de qualité permettant de signer le match de leur performance : aucun but d’encaissé dans les deux camps.

Des attaquantes qui n’ont eu que peu d’occasions à se mettre sous la dent.

Sur le plan offensif, personne n’a pu réellement aller au bout de ses intentions de manière assez continuelle pour avoir la confiance nécessaire à la réussite de la victoire quand on dispose de peu d’occasions.

Le match se termine donc sur le score nul (0-0) qui donne plus d’espoirs à Juvisy et un peu de désespoirs à Montpellier. Quand on a l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain dans son championnat, on compte « sur les doigts d’un seul doigt » les équipes en capacité de les inquiéter.

Il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu jouer Juvisy d’une manière aussi continuelle. Comme toutes les jeunes mariées, c’est l’enthousiasme du mariage qui se prononce.

On se dit, on « confirme même ! » que « les bans » auraient dues être publiés plus tôt.

Montpellier descend d’un cran et laisse sa deuxième place au Paris Saint Germain qui du coup, pourrait s’envoler à la première si les points face à Albi lui étaient restitués. Juvisy conserve sa cinquième place derrière l’Olympique de Marseille.

Rodez-Aveyron – Paris Saint Germain (0-3) : Dix minutes parisiennes.

Le Paris Saint Germain ne lâche rien et gagne ses matches avec la différence nécessaire pour ne pas avoir de doutes quant à son parcours.

Amandine Henry marque son second but en deux matches (48′), suivi d’Irène Paredès (59′) et de Cristiane (62′). Les ruthéniennes ont réussi une belle opposition en tenant le score nul jusqu’à la mi-temps mais n’ont rien pu faire sur les dix minutes qui lui ont été fatales.

Albi Asptt – FC Metz : 92′, et c’est l’espoir albigeois.

Dans un monde qui construit ses activités en nanosecondes, à l’heure où les choix présidentielles de 2017 nous obligent à regarder au-delà de nos frontières, nous faisant oublier souvent, la simple proximité de notre vie, les albigeoises qui n’avaient eu comme seule victoire que la rencontre aller face au FC Metz, ont reconduit le scénario de l’aller termine avec un but signé Tatiana Solanet à la 89′, pour là voir la jeune Khoury Pilar marquer à la 92′.

« Le temps c’est de l’argent ! » dit le proverbe, répété en choeur par les albigeoises si elles étaient professionnelles. « le temps, c’est des emmerdes ! » pourrait répondre le Fc Metz, dans un langage qui aurait tout du Léo Férré, qui a si bien conjuguer la notion de Temps.

William Commegrain lesfeminines.fr