Ce soir au MMA Arena, l’ambiance est au rendez vous avec plus de 11.000 personnes pour ce match de « gala ». En effet un France Espagne, peu importe le contexte ou bien la qualité actuelle des deux équipes, l’affrontement entre ces deux pays offre toujours une affiche.

La France impose sa maitrise.

Les cinq premières minutes sont assez équilibrées, les deux formations choisies par les deux sélectionneurs (3-5-2 pour la France et l’Espagne) permettent en effet de couvrir à la fois les côtés et le milieu . On ressent d’entrée la touche espagnole comme chez les hommes avec cette volonté de poser le jeu et d’initier un jeu de passes courtes pour trouver la faille.

Mais la France montre plus d’expérience en étant à l’écoute des erreurs ibériques qui peuvent surgir inévitablement entre deux équipes n’évoluant pas au même classement FIFA (14è pour l’Espagne, 3è pour la France). Marie Laure Delie et Gaétane Thiney sont proches de marquer sur deux erreurs de relances de Messeguer et de la gardienne Panos, mais c’est sans compter sur le bon retour de la défense (18′).

Une reprise de volée d’anthologie

Un peu avant la demi heure de jeu, Eugénie Le Sommer obtient un coup franc bien placé juste devant la surface espagnole, mais la tentative de Amel Majri finira dans les bras de la gardienne. Une nouvelle faute sur Marie Laure Delie engendre un nouveau coup franc côté droit. Amel Majri centre et dépose un superbe ballon dans le dos de la défense que Griedge Mbock Bathy défenseure centrale, reprend de volée avec une telle perfection qu’elle restera longtemps dans la tête de la joueuse. La portière espagnole s’oppose et évite l’ouverture du score ( 32´) !

Trois minutes plus tard, c’est la même gardienne qui sortira un plat du pied cadré de Camille Abily pour le repousser sur son montant droit alors qu’elle semblait perdue face à l’occasion de l’internationale française !

La match prend la tournure attendue avec une France qui s’impose dans les duels et conserve une belle différence dans ce domaine face aux espagnoles qui rivalisent sur le plan technique.

Eugènie Le Sommer présente aux avants-postes

Au retour des vestiaires, les bleues reprennent leur domination. Domination qui se concrétise dix minutes plus tard grâce à Eugènie le Sommer. Servie en hauteur par Camille Abily, l’attaquante croise sa tête pour battre la gardienne espagnole, rentrée en jeu à la pause, Dolores Gallardo Nunez (54′).

Dans le geste de la lyonnaise, il y a la patience des attaquantes qui ne comptent pas les occasions mais se concentrent pour réussir les suivantes. Là, elle dépose sa tête pour qu’elle finisse au fond des filets.

L’Espagne, après avoir montré au public du mans, des qualités certaines commencent à baisser de pied. Les filles de Jorge Vilda se montrent moins incisives dans leurs transmissions ce qui les rend logiquement très peu, voire pas dangereuses pour le camp français. La France profite des espaces laissés derrière pour contrer et Clarisse Le Bihan entrée en jeu à la 67′ n’est pas loin de doubler la mise après un face face avec la gardienne.

Le caractère ibérique est là pour compenser les différences au classement. Après une courte défaite face à l’Angleterre (1-2) et le score serré de ce match (1-0) tout en restant à la portée d’une égalisation, les espagnoles sont plutôt dans un sentiment positif face à des équipes qui les devancent au classement.

Le rythme de jeu diminue et les bleues gèrent leur avance.

Elles ont clairement la maîtrise et on voit mal la Roja revenir au score, à moins d’une erreur individuelle. Les changements offensifs n’y changent rien, le bloc espagnol est séparé et n’arrive plus à s’unir en attaque. Jessica Houara d’Hommeaux se procure en fin de rencontre une occasion de façon involontaire. Son centre venu de la droite lobe toute la défense, contourne la portière espagnole pour s’écraser sur son montant droit.

Elle était à deux doigts de marquer le même but que lors de France-USA à Lorient (2-0) pour les Bleues et retrouver ainsi les mêmes buteuses (Eugènie Le Sommer et Jessica Houara d’Hommeaux) de 2015.

L’arbitre hongroise siffle la fin du match sous l’ovation du public. La France s’impose pour son dernier match de l’année. Il aura fallu attendre vingt bonnes minutes pour que les Bleues prennent le contrôle de la partie. Cela est passé dans un premier temps par des occasions sur coup de pied arrêtés puis la domination dans le jeu est venue progressivement, l’équipe étant en train de s’organiser différemment avec un 3-5-2 qui donne des sensations positives à l’esprit offensif de toutes les joueuses.

L’Espagne qui sera présente à l’Euro doit gagner en constance dans sa possession et essayer de compenser le déficit physique que les équipes mieux classées savent utiliser comme une arme de différence mais elle a malgré tout montré une belle technique, du sang froid surtout au milieu du terrain, mais n’a cependant pas mis en danger Sarah Bouhaddi.

Aurelien Cardiel lesfeminines.fr et William Commegrain