Les matches allers des huitième de finale de la Women’s Champions League se sont terminés jeudi dernier et si les résultats permettent de désigner bon nombre de qualifiés attendus pour les quarts, le score et la manière prises par les joueuses de l’Olympique Lyonnais justifient que l’on puisse se demander si, en Europe, il y a un club qui puisse lui contester le sacre européen de 2017 d’abord, et surtout le qualificatif symbolique de « Reine d’Europe ».

Patrice Lair le disait après la victoire du PSG à Charlety face au champion de Norvège (4-0) : « Je ne vois pas qui peut gagner l’Olympique Lyonnais ! ». Farid Benstiti, avait les mêmes propos lorsqu’il était à la tête du PSG (2012-2016) : « Il est très difficile de gagner face à l’OL ».

Les zurichoises ont encaissé un sévère 8-0 qui laisse le banc « interrogatif pour le moins » sur la photo issue du site internet du FC Zurich. Mais pouvaient-elles faire autrement ?

Les huitième de finale ont une mauvaise histoire avec l’Olympique Lyonnais ?

Les huitièmes de finale ont une mauvaise histoire avec les féminines de Jean-Michel Aulas puisque c’est à ce stade de la compétition qu’en 2014 et 2015, elles avaient été éliminées par le club allemand de Potsdam (2014, 1-2) alors qu’elles étaient parties vainqueur d’Allemagne (0-1) et par le Paris Saint Germain, l’année suivante (2015, 0-1), les deux fois à Gerland.

Les « fenottes » savent donc l’importance de cette phase.

« Fenottes averties en vaut deux ! »

Deux lyonnaises pour une sur un terrain … Imaginez la difficulté. Déjà qu’à onze contre onze, c’est impossible. Alors si vous les associez avec un élément supplémentaire .. qui génère une double motivation au regard du proverbe bien connu « un chat averti en vaut deux », cela devient injouable pour leurs adversaires !

Un premier huitième parlant en 2016.

L’année 2016 les avaient faites rencontrer l’Atletico de Madrid qui avait pris un score correct à l’aller en Espagne (1-3)  pour subir une plus lourde défaite au retour (6-0) soit un total (9-1) sur les deux rencontres. Ne restant aux championnes espagnoles que la satisfaction et le plaisir de marquer un but au lyonnaises qui en encaissera 3 pour toute la compétition européenne.

Ce qui n’avait pas empêché les « fenottes » d’aller chercher ce titre européen 2016 en finale face à Wolfsburg (1-1, 5 tab à 4), double champion d’Europe (2013-2014), qui avait commencé sa domination européenne face aux lyonnaises en les empêchant de réaliser une série de trois qui aurait été historique (2011-2012-2013).

Une sorte de « juste retour des choses » pour un club qui avait disparu des quarts européens sur des écueils surprenants et face à des équipes qui jouaient le match « de leur Histoire » face aux lyonnaises, en ayant les moyens de les vaincre.

Zurich passe à la moulinette. 6-0 en 19 minutes !

Le FC Zurich est un club « elite » du championnat suisse dont les meilleures joueuses vont jouer en Bundesliga, bien qu’elles possèdent 20 titres de championnes helvétique à leur actif. L’équipe nationale Suisse montre de mieux en mieux sa présence avec des qualifications récentes aux plus grandes compétitions internationales (Monde 2015, JO 2016, Euro 2017).

Pourtant, elles iront chercher huit fois la balle dans leurs filets, dont un sévère 6-0 en première mi-temps, le tout en moins de vingt minutes.

C’est Eugénie Le Sommer qui ouvre le bal (22′), puis la défenseur centrale Griedge MBock (26′), suivi par un triplé d’Ada Hegerberg (29′, 30′, 41′) alors qu’entre temps, Eugénie Le Sommer avait réalisé un doublé (35′).

Quelle est l’équipe capable de marquer 6 buts en 20 minutes quand déjà, dès les premières minutes de la partie, elle peut s’offrir à chaque fois l’opportunité d’en marquer avant ??? Aucune autre équipe féminine n’est autant capable, comme l’Olympique Lyonnais de mettre une pression telle à son adversaire, qu’il ne compte pas les buts qui entrent, mais les actions qu’elles ont empêché d’aboutir, comme un indicateur de satisfaction et de performance.

Le football féminin est apprécié pour ces scores affirmatifs

Comme tous, il nous est arrivé de condamner ces scores fleuves, armes pour les aficionados du football masculin qui nous font observer, à juste titre, la différence de compétitivité entre les adversaires.

C’est oublier le reproche que l’on fait au football masculin qui, dans une pièce qui dure 90 minutes, ne nous propose que 5 à 10 minutes de spectacles offensifs dans la surface, tellement on voit une homogénéité des compétences et des performances, annihilant tout spectacle.

Le match se terminera sur un 8-0 pour l’Olympique Lyonnais avec un but de Mylene Tarrieu pleine lucarne et un dernier but de Claire Lavogez à la 93′. Les spectateurs sont partis contents. Ils ont vu des buts. Ils ont des certitudes sur le niveau de l’Olympique Lyonnais. Elles peuvent prétendre à une nouvelle finale européenne.

C’est la promesse qu’ils voulaient avoir. Ils l’ont eu.

Qui peut se mettre au niveau de l’OL en Europe ?

Je pense que l’on peut écrire : personne. Personne n’est capable, sur la durée de la saison, d’avoir la même régularité que les lyonnaises ont pu prouver depuis 2010 sur le plan européen et sur son championnat.

Ne nous y trompons pas, c’est d’une difficulté extrême de pouvoir avoir des joueuses continuellement motivées à réaliser des performances « les plus performantes » à chaque match et si on peut exprimer des critiques sur l’Olympique Lyonnais, il y en a bien une qui n’est pas crédible : « c’est contester leur implication sur chaque rencontre ».

C’est une évidence, personne n’est au niveau de l’OL en Europe.

Seul sur un match, certaines équipes ont leur chance. Bien plus que sur deux. Qu’elles soient françaises, allemandes, espagnoles, suédoises ou anglaises.

Un match oui, certainement pas deux. Et encore à la condition de ne pas encaisser plus d’un but pour se donner une chance au match retour.

C’est pourquoi l’Olympique Lyonnais s’entraîne pour ne jamais rater un match.

William Commegrain lesfeminines.fr

Résultat aller de la WCL 2017. Retour le 16 et 17 novembre (source UEFA)

BIIK-Kazygurt 03 Paris
Arbitre: Olga Zadinová (CZE) Stade: BIIK Stadium, Shymkent (KAZ)
Slavia Praha 13 Rosengård
Arbitre: Lina Lehtovaara (FIN) Stade: FK Viktoria Žižkov, Prague (CZE)
Eskilstuna United 15 Wolfsburg
Arbitre: Cristina Dorcioman (ROU) Stade: Tunavallen, Eskilstuna (SWE)
09 novembre 2016
Bayern 40 Rossiyanka
Arbitre: Sandra Bastos (POR) Stade: an der Grünwalderstrasse, Munich (GER)
Lyon 80 Zürich
Arbitre: Esther Azzopardi (MLT) Stade: Stade de Lyon, Décines (FRA)
Barcelona 10 Twente
Arbitre: Bibiana Steinhaus (GER) Stade: Mini Estadi, Barcelone (ESP)
Manchester City 10 Brøndby
Arbitre: Teodora Albon (ROU) Stade: Mini-Stadium, Manchester (ENG)
Brescia 01 Fortuna