Lundi, j’ai RDV avec Julie Peruzzetto. Une très bonne joueuse du championnat qui connait bien la division 1. 28 ans, 3 clubs. Le Sud de la France. Le son d’une voix. Rocailleux, chantant. Le Sud frappe à la porte de cette pièce de prof du 9-4. Un billet d’avion direct pour un autre univers. Celui d’un autre monde. Le Sud de la France.

Une longue discussion. Je raccroche. A côté de moi un prof est surpris. Il est entré à petits pas. Sans le vouloir, il a écouté la conversation. Il s’assied, éberlué : « Cette fille est incroyablement intelligente ! C’est une joueuse de foot ? » Je me retourne. Je souris. Je confirme.

En voilà un qui regardera du ballon non plus pour les filles mais aussi pour leurs neurones. « Tu essayes de la piéger, et elle maitrise toutes ses réponses ! ». C’est vrai, j’applique ma tactique « gauche-droite ». J’essaye de la sortir de la phrase maitrisée, pensée, organisée. Sans la gêner, mais pour comprendre.

Le fauteuil tourne. Je réfléchis. Elle a 28 ans. Attaquante. L’âge de raison pour une footeuse. Immédiatement, une phrase vient à mon esprit. Cette fille a les pieds sur terre. Et des rêves dans la tête. Quelqu’un de normalement bien. C’est devenu rare.

Julie Peruzzetto : « Cette fille a les pieds sur terre et des rêves dans la tête »

Sur le parcours des joueuses

Lesfeminines. Bonjour Julie, quel est votre parcours ?

Julie Peruzzetto : J’ai commencé avec les garçons dans mon petit village du côté de Carcassonne. Ensuite, je suis passé au TFC avec 10 belles années. J’ai fait ensuite 3 ans à Albi et c’est maintenant ma 2ème saison à Saint-Etienne.

Lesfeminines. Vous êtes à l’âge de la maturité. Vous connaissez bien le foot. Comment avez vous construit votre parcours ?

Julie Peruzzetto : Tout d’abord, à Toulouse, j’ai fait un Master d’enseignement. Après j’ai eu mon CAPES (concours de la fonction publique pour être enseignante de sport) il y a maintenant 3 ans ; et je suis en disponibilité (poste conservé souscrit par une personne extérieure à la fonction publique) et je ne fais que du foot avec un contrat fédéral (contrat de travail entre le club et une joueuse qui coure sur durée déterminée). J’ai ma reconversion d’assurée avec une situation de professeur.

Lesfeminines. Avec l’évolution du football féminin, est-ce le bon mariage ce double projet ou faut-il aller vers un contrat fédéral dès le début et tenter sa chance ?

Julie Peruzzetto : Le double projet (faire en même temps des études pour un métier et du SHN) est fondamental encore. Il y a bien quelques contrats pros mais quand on voit les salaires qu’il y a, ce n’est pas suffisant pour vivre après sa carrière. La fédération prône d’ailleurs le double projet.

Lesféminines. Je ne suis pas trop d’accord avec vous sur la position de la fédération. Il me semble qu’elle a prôné les clubs pros dans l’espoir que toutes les filles aient de futurs contrats pros. D’où mon interrogation, est-ce que c’est possible, vu le niveau d’exigence du football féminin et de l’équipe de France, de réaliser ce double projet ? 

Je pense que le double projet est obligatoire en D1F, mais pour les titres de l’EDF, c’est vrai qu’on peut penser que toutes les filles doivent être professionnelles.
Julie Peruzzetto : à terme, je veux bien que toutes les filles aient des contrats pros, mais dans combien d’années ? Bien qu’il y ait une grande évolution avec l’apparition des contrats fédéraux où l’on voit de plus en plus de contrats mais avant que toutes les filles soient professionnelles dans tous les clubs de la poule de D1, il va falloir attendre quelques années … D’ailleurs pour les jeunes, elles sont accompagnées pour avoir une certification au bout, cela me parait inévitable.

Julie Peruzzetto face à Milan (4-1) Credit Asse. lesfeminines.fr

Julie Peruzzetto face à Milan (4-1) Credit Asse. lesfeminines.fr

Lesfeminines. On peut se poser la question : Est-ce que c’est compatible avec le niveau de la France (3è FIFA) ? On a vu qu’avec la professionnalisation du PSG, les joueuses se sont améliorées d’au moins 30%. Je reviens sur cette interrogation, dont je n’ai pas la reponse : pensez-vous que que le niveau de l’équipe de France (3è mondial), est compatible avec le double projet après le bac ?

Julie Peruzzetto : Je pense que lorsque le professionnalisme s’offre à vous, vous avez envie de l’essayer mais tout en gardant une sécurité professionnelle derrière. La jeune génération d’aujourd’hui veut bien entendu être professionnelle. Après il y un travail à faire sur la suite et la reconversion car une carrière de football est éphémère.

Oui, je pense que les deux sont compatibles. Quand on voit Juvisy qui a des demi-contrats fédéraux et un travail à côté. Il y a encore des clubs de D1 entre les deux. Après, Jessica Houara à qui on a proposé d’être professionnelle alors qu’elle avait un travail à côté, elle a réfléchi et elle l’a pris. 

C’est vrai, que sur l’échelle internationale et si l’équipe de France doit gagner des titres (le niveau est au plus haut mondial), je suis d’accord avec vous que cela passe par une professionnalisation de toutes les joueuses. On l’a encore vu aux JO cet été. (En fait, je n’ai pas d’avis affirmatif sur la question).

Sur la mobilité des joueuses ? 

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Lesfeminines.fr. Changeons de sujet : vous avez changé de clubs d’Albi à Saint-Etienne. Pourquoi change-ton de clubs ?

Julie Peruzzetto. Plein de raisons. Envie de nouveaux challenges. Envie de quitter la région. C’est un ensemble de choses. Peut-être que l’on a fait le tour d’un club et que plusieurs opportunités s’offrent à vous. On a envie de quitter ce que l’on a fait et partir sur un nouveau challenge, une nouvelle base. D’aller voir ailleurs, remporter de nouveaux matches.

Lesfeminines. D’ailleurs pourquoi les filles françaises ne vont pas à l’étranger ?

Les filles sont mobiles en fonction des opportunités qui se présentent d’abord et le constat d’avoir fait le tour d’un club. L’envie de vivre une autre aventure.
Julie Peruzzetto. Quand on a un confort, pourquoi tenter l’étranger ? Je ne sais pas. Pourquoi pas. Ce sont des choix de carrière. Amandine Henry l’a fait. Certaines lyonnaises ont envie. Eugénie Le Sommer a certainement envie de voir ailleurs. Quand vous gagnez tout en France, et je pense à Lyon, même si elle ne le montre pas, je pense qu’il y a une certaine lassitude. Quand vous gagnez 10 fois le championnat de France, idem la Coupe de France, la Coupe d’Europe. on a envie d’aller voir ailleurs.

Lesfeminines. Je ne parlait pas uniquement pour des joueuses de championnat « qui ont trop mangé ». Je parle des joueuses en général. Pourquoi ne pas aller chercher une formation à l’étranger ?

C’est une question d’opportunités. Ce n’est pas dans les moeurs. C’est comme le professionnalisme. Cela arrive tranquillement. Ce n’est pas encore dans l ‘état d’esprit français. Les étrangères, elles ont l’habitude de voyager, USA, Suède. C’est encore un problème culturel qui n’a pas encore évolué.

On le voit aussi avec ce rapport homme femme dans le football. et que cela en fait rire quelqu’uns même si on a fait du progrès là-dessus.

Vous trouvez qu’on rigole de la femme qui joue au football ? De moins en moins mais il y a quand même des remarques. On sent une amélioration mais ce n’est pas encore de la normalité.

Lesfeminines. En championnat, le niveau est souvent attendu. C’est peut-être frustrant de jouer dans la même équipe avec de telles différences en championnat, quand on pourrait jouer ailleurs ? 

Julie Peruzzetto. Je suis d’accord mais le niveau du championnat se resserre. La plupart des filles de D1 ont un statut d’amateur donc entre jouer un club professionnel qui s’entraîne deux fois par jour, qui travaille les détails et un club amateur qui s’entraîne le soir, après huit heures de boulot, le résultat ne sera pas le même.

Tant que la D1 féminine ne sera pas professionnelle, il y aura des écarts de niveaux même si les équipes amateurs font beaucoup de travail et resserrent le niveau, ce qui se fait d’années en années. C’est de bon augure.

lesfeminines. Je vais aller plus loin que vous. Il me semble que toutes les équipes amateurs se sont bien plus améliorées que les équipes professionnelles. Hervé Didier, disait que le problème c’était que les autres avançaient quand même.  Albi, votre club avant Saint-Etienne avec une montée de D2 en D1, ensuite le maintien. Qu’en pensez vous pour cette saison ? 

Julie Peruzzetto. Elles ont eu un calendrier difficile. On est qu’à la 3ème journée, je pense qu’avec le coach qu’ils ont elles devraient arriver à se maintenir. Elles ont les qualités pour.

Lesfeminines. d’ailleurs, on peut attendre un super championnat. On n’arrive pas à déterminer des candidats à la descente ?

Julie Peruzzetto. Je suis d’accord avec vous. On est à la 3è journée avec de gros scores mais pas les mêmes équipes. Cette année, cela va être passionnant et cela sera difficile de déterminer les deux équipes qui vont pouvoir descendre.

Sur les jeunes ? 

Lesfeminines. Cette année, sur le site, j’ai dit que c’était la saison des jeunes.

Julie Peruzzetto. Je partage cet avis. Les jeunes sont de qualité. Elles amènent cette fraicheur et ce génie qui met un petit plus dans une formation.

La gardienne de Saint-Etienne. Chavas, championne d'europe U19. Crédit asse. Lesfeminines.fr

La gardienne de Saint-Etienne. Chavas, championne d’europe U19. Crédit asse. Lesfeminines.fr

Lesfeminines. Vous les voyez meilleures que vous quand vous étiez jeunes ?

Julie Peruzzetto. Meilleures, c’est un bien grand mot mais ce sont de très bonnes joueuses. Avec le professionnalisme, elles commencent plus tôt. A l’âge de maturité, elles vont être plus performantes que nous. La future équipe de France a un bel avenir avec un gros travail dans les pôles, dans les centres de formation. L’équipe des U19 Championnes d’Europe, c’est de bon augure.

les SHN filles sont moins ancrées dans la philosophie de s’imposer comme les garçons. C’est culturel. Elles arrivent plus tard au très haut niveau.
lesfeminines. D’ailleurs au sujet des jeunes. Pourquoi un jeune garçon de 19 ans peut postuler à une place en EDF A quand pour les filles, cela met plus de temps.

Julie Peruzzetto. Je pense que c’est culturel. C’est une question de mentalité. Les garçons depuis leur plus jeune âge sont formatés pour être professionnels. Depuis qu’ils sont tous petits, on leur inculque les valeurs techniques, physiques et morales pour être le professionnel de demain. Les filles, c’est moins ancré dans les centres et je pense alors qu’en terme d’état d’esprit, pour une fille de 19 ans, c’est plus dur de prendre la place.

Un petit regard sur l’équipe de France. on est tous supporters de cette équipe et les filles se connaissent entre elles. 

Lesfeminines. Comment sentez-vous l’équipe de France. Qu’est-ce qui fait que cela ne passe pas ?

Julie Peruzzetto. En terme de résultats. Cela se joue à des petits détails. On progresse. Avec le nouveau sélectionneur, il est plus sur l’aspect offensif. On est encore dans la difficulté d’avoir le mental pour revenir quand on est mené au score. Pour essayer de renverser une tendance, un rapport de force.

Dans le championnat français, vous verrez très peu de remontées au score. Si une équipe gagne, l’autre souvent ne marque pas. Cela explique peut-être pourquoi les françaises n’arrivent pas à revenir au score ?
C’est peut-être le mental ? Comme la majorité des filles de l’équipe de France sont des filles de Lyon et du PSG. Elles sont très rarement mises en danger en championnat. Elles se retrouvent en sélection où on est mené. il faut courir après le score et elles sont peut-être dans la difficulté.

Lesfeminines. Le football féminin, on a tellement voulu le développer qu’on est parti sur la notion de développement au niveau de l’image, moins axé sur la compétition avec l’extrême rigueur qui va avec. Elles ont plus été porteuses de l’image qu’elles n’ont porté l’image pure de la compétition.

La rigueur et l’exigence. Quand on est dominé tout le match et que l’on a une ou deux occasions et qu’il faut les mettre, c’est sûr que c’est ce qui fait la différence.

Cela nous amène à discuter de la performance de Saint-Etienne. Trois saisons au bord du fil de la descente avec pourtant deux finales de Coupe de France. Et là, cette saison, on sent un autre potentiel. Quelque chose de différent qui pourrait surprendre et taper à la porte du Top Four, pour y entrer ? 

La performance de Saint-Etienne

Lesfeminines. Saint-Etienne s’annonce comme une belle équipe. Déjà avec ces deux finales de Coupe de France et cette année un (0-7) contre les Girondins à l’extérieur ? Que s’est-il passé ?!!

Julie Peruzzetto : L’envie de mettre le projet en place, de montrer que l’on a une belle équipe avec beaucoup d’ambitions. On avait étudié les Girondins de Bordeaux et on avait décidé de les presser très haut avec notre bloc. En fait, on les a étouffé pendant l’heure de jeu. On a marqué rapidement, et ensuite on a déroulé.

Avec l’ASSE, on sent que l’on peut faire une bonne saison. Cette année, on a envie de rendre une copie propre avec nos valeurs. C’est ce que nous faisons pour l’instant.
On a essayé de rendre une copie assez correcte de la 1ère à la 95’. On a eu beaucoup de réussites devant le but et donc cela aide. On avait tout simplement envie de donner une bonne image à Bordeaux. Surtout que l’on a été super bien accueilli avec 2000 supporters qui supportaient leur équipe. une très belle ambiance et un beau match de football.

La solidarité défensive de Saint-Etienne. Crédit Girondins de Bordeaux. Lesfeminines.fr

La solidarité défensive de Saint-Etienne. Crédit Girondins de Bordeaux. Lesfeminines.fr

Lesfeminines. Cela doit être de la joie. On sort comment de ce match ? Et ensuite, comme se prépare quand on doit attaquer la muraille de Chine Lyonnaise, championne d’europe ?

Julie Peruzzetto : Après le match, on savoure. On était allé en car à Bordeaux … et on eu le temps de savourer. Mais dès le lundi, le staff a remis le cadre de rigueur et nous les joueuses cadres on a fait le relais. Il ne fallait pas s’enflammer. Après on a regardé les qualités et le défauts de Lyon. Vous savez quand on est compétitrice, que l’on joue contre Lyon ou Bordeaux, on a toujours envie de gagner les matches même si contre Lyon cela reste plus difficile.

On rentre sur le terrain avec cette envie de donner le meilleur. Le meilleur de nos couleurs et une belle image de notre football. Et après, la réalité du football reprend le dessus. Cela reste une belle affiche où on a montré nos valeurs malgré le 0-5 à la maison. Il faut voir le contenu que l’on a délivré. 

Lesfeminines. Pourquoi sont-elles au-dessus ? Qu’est-ce qu’il y a chez les lyonnaises de si particulier ?

Julie Peruzzetto. Déjà, elles sont entièrement professionnelles. Elles ont les structures, un staff très compétent. Individuellement, elles sont supers fortes. Que cela soit physiquement, tactiquement ou individuellement. Quand vous faîtes l’addition (1+1+1+), cela fait une très belle équipe. Après, en plus, c’est une équipe rodée. Chaque année, il y a très peu de départs avec un recrutement ciblé et performant qui donne une plus value sur cette équipe qui essaie de s’améliorer.

Elles ont 10 ans d’avance, ces filles là.

Et c’est la loi du football. Elles ont un président derrière qui a oeuvré pour que son équipe féminine soit la locomotive de la D1 et sur la scène européenne. Après, c’est une politique qui veut recruter les meilleures de France, d’Europe et même du Monde.

Olympique Lyonnais domine Saint-Etienne (0-5). Crédit asse. Lesfeminines.fr

Olympique Lyonnais domine Saint-Etienne (0-5). Crédit asse. Lesfeminines.fr

Les lyonnaises ont 10 ans d’avance. Une fille qui m’a fait rêver et donner envie de jouer : la brésilienne MARTA. La plus belle progression pour moi ? Eugénie Le Sommer. Grande joueuse au stade Briochin. De niveau mondial maintenant !

Lesfeminines. la question part sans réfléchir. Elles sont si fortes sur le duel ?

Julie Peruzzetto. Affirmatif ! C’est fort et costaud sur toutes les lignes. de la gardienne à l’attaquante. C’est vraiment un très beau collectif.

Lesfeminines. En souriant ! On vous demande venir signer à Lyon que faîtes vous ?

Julie Peruzzetto. (Rires). En toute honnêteté, vous avez envie de tenter l’aventure ! Vous jouez et vous entraînez avec les meilleures joueuses, même si vous savez que votre temps de jeu va être réduit.

NDLR : Le temps passe. Je commence à avoir faim. Pas elle. Je me demande quelles sont les joueuses qu’elle a regardé en se disant : whaoou ! Quelle perf !

Marta, la plus suédoise des brésiliennes fait gagner le Brésil face à la Suède. Lesfeminines.fr

Marta, la plus suédoise des brésiliennes fait gagner le Brésil face à la Suède. Lesfeminines.fr

Lesfeminines. Pour terminer, avez-vous une joueuse qui vous a impressionné ? Et une autre où vous vous dîtes : « Qu’est-ce qu’elle a progressé ? »

Julie Peruzzetto. Une fille qui m’a tout le temps impressionné, c’était Marta. Elle m’a fait aimer le foot féminin. Elle m’a fait rêver. Celle dont j’ai vu la plus grosse marge de progression se réaliser. Laissez moi la réflexion. .. 30 secondes, un peu moins et la réponse tombe :

J’ai adoré Eugénie Le Sommer quand elle était au stade briochin mais quand elle est allée à Lyon, elle est vraiment devenue une joueuse de classe mondiale.

Et depuis qu’elle est à Lyon, c’est une joueuse de classe mondiale.

BILAN : Je trouve cela super que les joueuses mettent en avant d’autres joueuses. Simplement. Dans un monde de « selfies », cela équilibre un peu. Notre interview se terminera ainsi. A la relecture, je trouve qu’elle a été exactement comme les mots qu’elle a échappée dans la discussion : « sans langue de bois ».

Julie Peruzzetto. Professeur de sport. En disponibilité. Joueuse de D1F à Saint-Etienne depuis deux saisons. Attaquante. Entre 12 et 15 buts par saison. 28 ans.

Joue pour vivre une belle aventure en 2016-2017 avec les Amazones.

William Commegrain lesfeminines.fr

Football féminin. Eugénie Le Sommer face à la Nouvelle Zelande

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