Sans chauvinisme aucun, Wendie Renard a été la joueuse la plus en vue de ce tournoi pour ses qualités défensives au plus haut niveau, son impact offensif et son influence sur son équipe. Aucune autre joueuse n’a réuni ses trois éléments à son niveau dans chaque match (3) de ce premier tour. Pour ces caractéristiques, la martiniquaise de 26 ans, 81 sélections, 18 buts, triple championne d’europe avec l’Olympique Lyonnais, 10 fois championne de France, 5 coupes de France est la meilleure joueuse de ce premier tour.

Brésil : difficile de faire ressortir plus une joueuse qu’une autre pour l’équipe brésilienne. L’idée la plus juste est de regrouper les trois offensives pour n’en faire qu’une unité et les mettre en valeur au même niveau : Beatriz, Marta, Cristiane. Je ne suis pas convaincu qu’une seule pourrait faire basculer le match bien que les noms soient connus (*), mais les trois ensemble, c’est une série d’uppercuts qui ne s’arrêtent pas. Des coups placés qui, à la longue, font le point gagnant. La répétitivité offensive fait la force du Brésil.

(*) Cristiane, meilleure buteuse JO 2004 et 2008. Marta, meilleure joueuse FIFA pendant 5 ans. Podium FIFA pendant 11 ans.

Un brésil en Fête. Trio offensif redoutable. Beatriz(16), Cristiane (11), Marta (10). 8 buts en 2

Un brésil en Fête. Trio offensif redoutable. Beatriz(16), Cristiane (11), Marta (10). 8 buts en 2 matches. Crédit FIFA. lesfeminines.fr

Australie : si la règle est de mettre en valeur les buteuses, pour les Matildas je choisirais une solution contraire. Cette équipe a fourni un tel volume de jeu qu’il parait ahurissant qu’elle soit qualifiée seulement au titre de la « meilleure 3è » des phases de groupe. C’est donc Samantha Kerr (23 ans) que je prendrais comme meilleur exemple de la production des « jaunes et vertes » dans cette première phase du tournoi. Le nombre d’occasions qu’elle a eu est impressionnant et l’excès qu’elle a voulu mettre dans ses intentions ont fait qu’elle ne les a pas validé. Cela donne deux informations. La première, c’est la production offensive. La seconde, c’est l’intensité de la confiance des Matildas qui ne sont pas écroulées et ont bien pris leur chance quand elle n’était que là : lors du 3è match avec un 6-1 face au Zimbabwe qu’il ne fallait pas rater.

Samantha Kerr a joué de trop d'intentions. A l'image de l'Australie du 1er tour. Crédit FIFA. Lesfeminines.fr

Samantha Kerr a joué de trop d’intentions. A l’image de l’Australie du 1er tour. Crédit FIFA. Lesfeminines.fr

USA : Un, deux, trois. Je retourne trois cartes et j’en choisis une au hasard. Lesquelles sont retournées ? Tobin Heath, Hope Solo, Carli Lloyd. Et en fait, je prends directement l’ex-parisienne Tobin Heath (Double médailles d’Or JO 2008, 2012, championne du monde 2015), dont je me suis permis de lui attribuer le nickname de « Pirate du dribble ». Pied gauche, pied droit. Pied droit, pied gauche. Plus l’instinct créatif de la joueuse commandé par le jeu. Voilà la signature de cette joueuse dont on ne sait jamais ce qu’elle va réaliser mais dont on sait qu’elle va choisir une voie au quelle personne n’aura pensé. Pour délivrer la passe qui va faire mal. Elle a fait un match extraordinaire face à la France et, dans un rôle qui n’existe plus trop aujourd’hui, offensive excentrée, avec la même importance souvent substitué par les latérales qui montent, son jeu a eu une telle qualité qu’elle est ressortie comme essentielle à la victoire américaine qui ne se fait, d’ailleurs pas, sur des scores fleuves.

 Tobin heath, a apporté un impact incroyable dans le jeu offensif qui a maintenu une pression constante sur l'adversaire. Crédit Fifa. lesfeminines.fr

Tobin heath, a apporté un impact incroyable dans le jeu offensif qui a maintenu une pression constante sur l’adversaire. Crédit Fifa. lesfeminines.fr

Suède : là, ce n’est pas facile. C’est même impossible. Au football international, pour qu’une joueuse se mette en valeur, il faut que le collectif s’exprime et valorise le jeu mis en place, avec au moins, quelques temps forts. Avec la Suède, on cherche les moments de temps forts. On va donc en déduire que la force de la Suède, c’est de savoir gérer ses temps faibles. Sauf que le sévère 5-1 subie face au Brésil oblige à une autre présentation. Quand on voit la qualité offensive des joueuses suédoises .. On se dit que .. sauf que la Suède n’a marqué que 2 buts dans ce tournoi. Alors, regardons les suédoises-françaises (Jakobsson, Schelin, Seger, Asllani, Sembrant, ..) mais elles ne sont pas assez françaises pour qu’on ait le chauvinisme habituel. On va donc dire que la palme revient à la buteuse, Lotta Schelin, (32 ans, + de 169 sel. recordwoman des buts en sélections suédoise +87) qui ne s’est pas départie de son caractère de championne, en marquant à la 90′, le seul but suédois (5-1). On aurait aimé écrire autre chose.

Lotta Schelin, à l'image de la Suède, bien placée mais pas à l'endroit précis  pour prendre le ballon. Crédit FIFA. lesfeminines.fr

Lotta Schelin, à l’image de la Suède, bien placée mais pas à l’endroit précis pour prendre le ballon. Crédit FIFA. lesfeminines.fr

Canada :  La joueuse canadienne que j’ai choisi est Jessie Fleming (18 ans). Petite de taille, grande par l’amplitude du jeu qu’elle possède. Cela pourrait être Melissa Tancredi ou Christine Sinclair mais si le jeu du Canada est aussi performant c’est qu’il possède des moteurs pour le pousser et la jeune joueuse canadienne en est le meilleur exemple. Une joueuse qui a le coffre d’une Camille Abily et l’envie de délivrer des passes déterminantes pour faire basculer le jeu en faveur des canadiennes. Elle joue comme on joue à cet âge avec les capacités qu’elle possède. Devant, rapidement, fermement et avec sécurité. Elle a associé à son jeu un impact défensif, meilleur en terme de volonté que d’efficacité. Elle ne sait pas encore gérer les situations surprenantes devant le but. Mais elle a tout pour être une Mallory Pugh (USA) canadienne. Avec en plus, une équipe qui lui donne les clés de la vitesse ce que la jeune américaine n’a pas dans sa poche.

Jessie Fleming, 18 ans. Toujours en train d'animer le jeu canadien. Crédit FIFA. Lesfeminines.fr

Jessie Fleming, 18 ans. Toujours en train d’animer le jeu canadien. Crédit FIFA. Lesfeminines.fr

France : objectif ou pas objectif ? Facile. Je l’ai souvent été. Plutôt direct ou un texte à comprendre entre les lignes ? Là, on va prendre le style direct. la joueuse de l’équipe de France, c’est la capitaine Wendie Renard (81 sélections, 18 buts, défenseur central) . Extraordinaire en défense, non pas -seulement présente en attaque- mais devenue vraiment dangereuse sur les coups de pied arrêtés. La française avait reçu beaucoup de louanges lors du Mondial 2015 qui pour ma part, étant aussi dû au fait qu’elle soit dans le jeu de l’équipe de France. Aujourd’hui, si la France a des louanges, c’est parce qu’elle possède Wendie Renard au centre de sa défense. C’est le même résultat, mais la manière est bien différente. Wendie Renard, est au top de sa qualité. Elle a été, pour moi, sans chauvinisme, la meilleure joueuse de ce premier tour. Position que d’autres auraient pu lui discuter mais, à mon sens, ses concurrentes ne peuvent pas présenter la même force défensive et offensive individuelle et la même influence sur leur équipe.

Wendie Renard, la meilleure joueuse de ce premier tour du Tournoi. Crédit FIFA. lesfeminines.fr

Wendie Renard, la meilleure joueuse de ce premier tour du Tournoi. Crédit FIFA. lesfeminines.fr

Allemagne : quand une équipe ne va pas bien au regard de ses productions habituelles, il faut trouver « le colmateur des brèches ». Souvent, ce n’est pas compliqué. Si l’équipe est qualifiée, vous arrêtez votre regard au milieu. Si elle a été proche d’être éliminée, vous descendez d’un cran en défense, voire de deux. Pour l’Allemagne, on va s’arrêter à Mélanie Behringer (31 ans, Bayern de Munich, + 110 sélections, + 30 buts). La milieu de terrain a marqué trois buts, ce qui la place seconde au rang des buteurs de ce Mondial. Surprenant quand on sait qu’elle est plutôt défensive et relayeuse, qu’offensive. Elle est donc l’image de l’Allemagne d’aujourd’hui. Pleine d’expérience, mettant ‘le bleu de chauffe » au coeur de leur jeu. En attendant, -voire malheureusement- en espérant mieux. Suivant le regard individuel que l’on porte sur leur jeu.

Mélanie Behringer a assuré l'essentiel pour l'Allemagne. Crédit Fifa. lesfeminines.fr

Mélanie Behringer a assuré l’essentiel pour l’Allemagne. Crédit Fifa. lesfeminines.fr

Chine :  dans cet ensemble de joueuses où il est difficile de faire ressortir une individualité, j’aurai pu choisir trois joueuses : la gardienne Zhao Lina, excellente sur sa ligne et qui là, va sortir à propos, dans le jeu aérien face à Alexandra Popp. La capitaine LI Dongna qui a coupé toutes les trajectoires face au Brésil malgré la défaite et TAN Ruyin (22 ans, CM U20 2014, CM 2015, JO 2016, 1 but) , buteuse à la 87′ du match face à l’Afrique du sud, envoyant de manière certaine la Chine en quart de finale. C’est donc elle que je vais choisir. Milieu de terrain. Elle travaille continuellement pour les autres et son but est à l’image de la Chine d’aujourd’hui. Un collectif qui, par de petits gestes, se crée une force qui devient une victoire.

Tang Rui. A l'image de son équipe. Un collectif rayonnante d'être en quart de finale. Crédit FIFA. lesfeminines.fr

Tang Rui. A l’image de son équipe. Un collectif rayonnante d’être en quart de finale. Crédit FIFA. lesfeminines.fr

William Commegrain lesfeminines.fr