On va s’essayer à noter. Bon, c’est une pratique difficile de noter et l’on sait que la part de subjectivité peut être énorme. D’ailleurs, il n’y a rien de confidentiel à l’indiquer, les enseignants qui se réunissent avant de procéder à une notation d’un examen national, sur un ensemble de cinquante professeurs, avec un barême commun et discuté ensemble, se retrouvent avec .. (pour la même copie) des notes qui vont de 10 à 18 pour une restitution correcte ou excellente. Le différentiel, à l’unité totalement exprimée, est souvent celui-là. En volume, on peut avoir quatre points de différence.

La notation, c’est l’interprétation humaine.

Un peu comme dans le football avec un coach ou un sélectionneur, il n’y a qu’une personne qui doit noter. C’est l’enseignant. Et sa décision est irrévocable. Cela ne veut pas dire qu’elle est juste, mais elle est non-discutable. On le voit, sinon, tout pourrait l’être. Dans l’Education Nationale, c’est pour cela qu’il y a, à chaque niveau, des commissions de coordination.

Ces quelques lignes réconcilieront peut-être certaines ou certaines avec l’injustice d’une note rouge sur le haut d’une feuille avec signature des parents. D’ailleurs, pour terminer, nous sommes un des seuls pays à indiquer majoritairement ce qui ne va pas sur une copie, quand les autres et certains d’entre nous, indiquent ce qui est bien. Par contre, essayez de remettre une copie sans le rouge et vous verrez la tête de l’étudiant ou de l’élève. Travail baclé !

On a chacun nos codes.

Bon. on se lance. Le 10 vaut pour une prestation réussie dans son rôle (6), un apport dans la zone de ses coéquipières (2), un apport significatif au groupe (2). La notation va de 0,5 en 0,5 dans chacun de ses périmètres. Je m’accorde 1 point de subjectivité par joueuse. Une joueuse qui a ses crampons, ses chaussettes, son maillot et qui a chanté la marseillaise ne peut pas avoir moins de 2. (Humour).

Les notes et les commentaires.

Sarah Bouhaddi (4,5) : A joué une mi-temps. Peu sollicitée. Sortie beaucoup pour relayer le jeu. A dévissé une relance pour en faire un upper-under. 3+1+0,5 = 4,5

Méline Gérard (5,5) : a été sollicité une fois sur une action dangereuse. Bien entrée dans sa partie alors que lancée en seconde mi-temps. Sécurisé ses partenaires alors qu’un changement a été opéré. N’a pas participé à la relance du jeu : 4+1,5 = 5,5

Les gardiennes ne peuvent pas être notées très haut dès lors qu’elles sont peu sollicitées. Je ne les prendrais pas dans la moyenne. Il ne faudrait les faire intervenir qu’avec un nombre de corners et de présences adverses à fixer ou avec un autre barème.

Jessica Houara D’Hommeaux (5,5) : arrière latérale droit. A très bien tenu la 12 adverse qui est une joueuse qui a un sacré pied gauche. Intervenue avant que cette dernière n’ait le ballon et a maintenu sa pression quand bien même l’adversaire essayait d’autres solutions. Très peu vue dans la zone des autres coéquipières, est peu monté et son apport à la victoire s’est peu ressentie : 5 + 0 + 0,5 = 5,5

Griedge M’Bock (7,5) : arrière centrale. Joue comme une titulaire. Excellente dans son opposition face à son adversaire direct qui est souvent venue dans sa zone. Est allée deux fois récupérer des ballons chauds hors de sa zone. N’a pas participé au jeu offensif. A réussi quasiment toutes ses transmissions. A une influence défensive sur la victoire. 6+0,5+1 = 7,5

Wendie Renard (7,5) : arrière centrale. Capitaine de l’équipe de France. 77 sélections. A su être très concentrée sur le match malgré l’opposition fatiguée de la Chine. Appliquée les principes qui font la victoire, dans son jeu mais aussi dans la gestion du groupe en l’aidant à monter en puissance. A performé dans sa qualité attendue qui est de marquer des buts sur coup de pieds arrêtés. Joue un peu trop perpendiculaire dans son jeu long et rarement en diagonale. Grande maturité qui fait du bien à l’équipe. Copie propre. Un tacle très important dans la zone de Griedge. 5,5+0,5+1,5 = (7,5)

Amel Majri (6,5) : arrière centrale gauche. Une première mi-temps où elle a joué avec perfection son double rôle de débordement et de défense. Auteure de nombreux centres qui lui ont permis d’apporter le premier but français. Une seconde mi-temps avec une baisse de régime et quelques difficultés à fermer totalement le côté gauche. Le score donnant la latitude pour l’autoriser, ce qu’elle a pris. 4,5 + 1 + 1 = 6,5

Camille Abily (6): Dans son rôle de relayeuse et d’intelligence de jeu, elle a permis à la France de s’imposer très rapidement dans la maitrise du ballon, voire même de le faire disparaître des pieds chinois. Elle a eu moins d’influence dans la passe décisive laissant Louisa Necib et Eugénie Le Sommer les réaliser. Elle a su ne pas chercher à tirer la couverture et à rester dans ce rôle pour ne pas déséquilibrer l’équipe. A souvent réalisé des transversales pour écarter le jeu. A eu du mal à récupérer le ballon dans le temps fort chinois 5 + 0,5 + 0,5 = 6

Elise Bussaglia (7) : Son pendant à gauche. A joué plus en profondeur avec le jeu de l’équipe de France qui a percé de ce côté par des jeux à trois entre Amel Majri, Elise Bussaglia et Louisa Necib. Une bonne opportunité d’ouvrir le score sur une intuition personnelle pour couper un centre d’Eugénie Le Sommer. Au combat dans plusieurs zones, sonnée par une balle pleine face. Acteur important du moteur français. (5,5+1+0,5)

Amandine Henry (6,5) : A pu exprimer des capacités d’accélérations dans la zone offensive qui ont déstabilisé les adversaires mais qu’elle n’a pas terminé comme elle l’a déjà montré avec une passe décisive ou un tir important. A joué à la perfection son rôle de relais et a perdu très peu de ballons. N’a pas pu récupérer de ballons dans le temps fort chinois. 5+1+0,5 = 6,5

Louisa Cadamuro (Necib) (7) : Excentrée sur le côté gauche. A joué à la perfection avec Amel Majri et Eugénie Le Sommer. Perdue quelques ballons qui ont énervé Philippe Bergerôo qui semble attendre d’elle la qualité maximale de transmission. Excellente dans le jeu au pied arrêté. Serait capable de toucher une mouche en plein vol. 4,5 + 0,5 + 2 = 7

Kadidiatou Diani (8,5) : Attaquante côté droit. A foncé tête baissée dans ce match et a fait vivre un moment difficile à son opposante, toujours dans la réaction et peu dans l’action. Descendue plus d’une fois pour récupérer des intrusions côté droit. Perdue quelques ballons de dribble, aucun dans les transmissions. Beaucoup sollicitée par ses partenaires qui ont senti que c’était son soir. Auteur du premier but qui lance la France et d’un pénalty qui donne le troisième. (5 + 1,5 +2) = 8,5

Eugènie Le Sommer (7) : A l’origine de toutes les actions offensives de la première mi-temps. Proposée beaucoup de solutions où s’en est crée beaucoup. A eu deux duels qui auraient pu être gagnants mais repris par la gardienne chinoise. A maintenu le feu français dans les 30 mètres adverses les empêchant de croire en une construction possible et les « mettant la tête dans le sac » à penser d’abord à défendre. Peu intervenue dans les zones de ses collègues. 5,5 + 0,5 + 1 = 7

Voilà, c’est fait. Je ne sais pas si c’est très juste. Bon, cela ne doit pas être faux. A revoir dans quelques jours si cela passe le temps de l’émotion pour rester dans celui du niveau.

William Commegrain lesfeminines.fr