Charlety (Paris 13è). 21h00. Direct D17. France – Chine en football féminin, c’est un match qui sent les oppositions. La première donnera à ce plat du 14 Juillet le côté relevé que l’on apprécie, ou pas, quand une grande fête familiale s’organise autour d’un barbecue pour une rencontre, dont on sait qu’il peut y avoir des oppositions.

Bruno Bini fait partie de la grande famille du football féminin français et pourtant, il a été démis de ses fonctions sur une seule contre-performance .. ce qui est à voir en comparaison du passé, pour avoir été éliminé en quart de finale de l’Euro quand tout le monde avait écrit et dit que nous devions être, champion Olympique en 2012 et Champion d’Europe en 2013 .. du fait que nous avions fait deux fois quatrièmes, CM 2011 et JO 2012 et que l’Ol était double champion d’Europe (2011 et 2012).

L’Ol a été deux fois éliminé ensuite au stade des 1/8è de finale, par un club allemand Potsdam (2013) et le Paris Saint Germain (2014) et l’Allemagne a été, pour la 8ème fois consécutive, Championne d’Europe en 2013.

Peut-être un peu rapide comme décision, quand bien même une partie de l’environnement proche le demandait. En attendant, le « frenchman » ne s’en cache pas. Il l’a en travers de la gorge.

D’un autre côté, Philippe Bergerôo est arrivé à la tête de la sélection en soldat de la fédération qui l’a sollicité à cet effet. Proche de la retraite, après avoir été un des membres de la Coupe du Monde 1998, il a vu certainement dans le football féminin, une consécration à prendre avec une telle proximité de l’univers des médailles, pas si courante dans les sélections A, plus présentes dans les sélections des jeunes.

L’homme a l’uniforme des sélections et a pratiqué pendant plus de dix ans dans ce sacerdoce du « je te prends ou pas » quelque soit la raison, dès lors que je la comprends et qu’elle forme une stratégie qui correspond à mon plan de jeu et de vie. Dans ce cadre, sa pratique et la formation qu’il a donné aux autres coachs, peut lui donner le bâton de Maréchal.

Les deux hommes vont s’opposer pour la 1ère fois, quasiment trois ans après le départ de l’un et l’intronisation de l’autre. On ne peut pas dire que cela se soit fait rapidement. Mais cela aurait pu être plus long. Fait à la demande de Bruno Bini, et accepté comme organisé par la fédération.

Le contexte est là. On n’en sortira pas tant qu’il n’y aura pas eu, une première fois, cette rencontre : France – Chine. La sélection de Philippe Bergerôo (France) contre la sélection de Bruno Bini (Chine).

Que l’on soit d’accord, il ne seront pas sur le terrain ! Par contre, que l’on soit d’accord, ils ont imprégné un style de jeu à leur équipe qui correspond bien à leur vision du jeu, à ce qu’ils voient comme étant le plus performant.

D’un côté, la France qui a pris en 1ère langue, le jeu « allemand », fait d’attaques placées, organisées, vives, qui ont tout du rouleau compresseur ayant pour vocation de renverser le jeu en tenant compte de la durée et de la fatigue physique, mentale, psychologique de l’adversaire et de l’autre côté, la Chine qui, a investi dans les coteaux proches de la Champagne, en pariant sur l’esprit et la convivialité qui sortent quand, les bulles de cette région troyenne accompagnent une fête familiale.

La Chine vient, assez loin dans le classement FIFA, 12è mais fort d’un passé proche qui lui permet de se dire, qu’elles sont capables de faire une superbe fête et de remporter la mise « de l’orgueil » en prenant des points FIFA si elles gagnent cette rencontre, pour une introduction dans le Top 8 mondial, si l’expérience se renouvelle face au Brésil et à la Suède (groupe E des JO).

Les chinoises ont un jeu pétillant fait de vivacité. Voilà un objectif cartésien qui va décupler les abeilles chinoises pour aller chercher le miel qui se profile à l’horizon.

La France est bien ancrée dans son objectif. Une médaille ou un titre Olympique. La découverte est terminée, l’environnement est canalisé. La sélection est très cartésienne. Le sélectionneur a sélectionné. Chacun a sa place et a une place. L’objectif, maintenant est de gagner. Il ne peut pas en être autrement.

Trois ans se sont passés. Les choix ont été faits. La politique a été fixée. La compétition est là. La France est 3ème mondial. Le titre passe par des victoires.

Les joueuses vont certainement avoir, des deux côtés, ces deux déterminations. Elles ne sont pas là pour interpréter l’enjeu des coachs. Même si, chez les féminines, cela a un impact. Elles sont là pour gagner un match. Chez elles pour la France. A l’extérieur pour la Chine.

Les coachs communiqueront en fonction du résultat. Personne ne cherchera à dévoiler ses cartes s’il est pris dans la difficulté. On ferait la même chose. Les deux hommes savent très bien que trop d’impacts sur un match qui précède une grande compétition, c’est autant d’influx perdu ou gaspillé et certainement une mauvaise lecture de l’avenir.

Alors, cela va tourner. A moins que, .. il y ait vraiment une opposition attendue pour les deux coachs. Alors … on le verra vite, car, à moins que je me trompe, ce sont bien les coachs qui décident des titulaires, de qui doit entrer, en nombre, en diversité et en qualité. A

Alors, on verra. A quel moment on sera dans la préparation et à quel moment on n’en sera plus.

Qu’est-ce que ces deux hommes attendent de ce match. En sachant qu’il est possible que les deux équipes se rencontrent dès la sortie de leur poule respective. Le groupe E pour la Chine. Le groupe G pour la France. Si la Chine est 3ème de son groupe (Brésil 8è Fifa, Suède 6è, Chine12è, AFS 53è) et si la France finit 1ère de son groupe (USA 1ère, France 3ème, Nouvelle-Zélande 17è, Colombie, 24è).

Tout cela est potentiel. En attendant, le public des « aficionados », lui, cherchera ce regard. C’est sûr. Comme un derby potentiel.

William Commegrain lesfeminines.fr

France – Chine – Stade Charlety (Paris 13è). Retransmission en direct sur D17 sur 21h00.