L’Angleterre en a assez de ne plus lever les bras avec l’équipe masculine. Elle se met en ordre de marche pour s’étalonner sur le plan européen avec l’équipe féminine. Pour cela, elle fera jouer les joueuses une saison complète. Est-ce suffisant pour postuler au titre mondial en 2023 ? Il faut bien d’autres ingrédients. Les fédérations françaises, allemandes, italiennes, espagnoles le savent bien.

Le football féminin est particulier. Il faut bien le connaître pour le maitriser. L’argent n’est qu’un des éléments parmi un ensemble tout aussi important.

Changer et se mettre au niveau européen.

Dès 2017, le calendrier anglais de la FA WSL (Football Association Women Soccer League) se met au diapason européen et abandonne la demi-saison et sa ligue d’été qui démarre en février pour se terminer en Novembre et pour laquelle ils avaient opté en 2011 et organise un championnat 2017-2018 qui débutera en Septembre pour se terminer en Mai.

La Coupe d’Angleterre, SSE Women’s FA Cup, suivra la même route, avec une finale jouée en Mai.

En 2016-2017, il y aura une seule compétition jouée de février à Mai qui sera appelée, pour la dernière fois, la WSL Series Spring FA. Elle permettra de maintenir un niveau concurrentiel aux joueuses anglaises pour l’Euro 2017 qui se jouera aux Pays-Bas, seule compétition où les anglaises peuvent améliorer leur position sur l’échiquier mondial (5è FIFA, Bronze au Mondial 2015), a défaut d’avoir pu présenter une équipe de la Grande-Bretagne aux JO de Rio en Août prochain.

Un championnat à huit équipes qui va s’organiser différemment. 

Dans un championnat à huit équipes, avec une seconde division à 19, l’Angleterre s’arme progressivement pour se mettre au niveau des nations européennes (France-Allemagne), et après avoir réglé les problèmes de disponibilités de terrain, la nouvelle organisation permettra des temps de repos plus conséquents et la possibilité d’exister sur le plan de la Women’s Champions League autrement qu’en étant éliminé en quart de finale et ainsi retrouver le titre d’Arsenal gagné en 2007.

L’Objectif est double : pour les clubs, la WCL et pour l’équipe nationale, le titre mondial en 2023.

L’Objectif avoué est de donner de meilleurs moyens à l’équipe nationale pour gagner la future Coupe du Monde 2023 qui sera en jeu.

Il faut d’autres paramètres qu’un calendrier pour avoir des titres féminins. 

Il reste que la solution future décidée par la Football Association n’est que ce que nous connaissons en France et en Europe avec la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Suisse.

On sait que le titre européen se joue avec une équipe de qualité mais plus encore une équipe qui joue ensemble depuis longtemps. Seul le Vfl Wolfsburg a réussi le pari de la création et de la réussite européenne (2013 et 2014). Toutes les autres équipes européennes n’ont atteint la dernière marche qu’avec la notion de temps et la dernière à s’y essayer, le Paris Saint Germain, a construit une équipe en trois ans pour atteindre une finale, perdue. Ce qui est une réelle performance.

Lyon a eu le premier titre de sa série en 2007 et son premier titre européen en 2011. Il faut bien compter quatre ans.

Sur le plan de l’équipe nationale, on le voit avec les américaines comme avec les chinoises, c’est la disponibilité à l’égard de l’équipe nationale qui est essentiel. Les féminines américaines sont en stage la moitié de l’année avec l’équipe nationale comme le sont les chinoises. Cela crée une osmose qui fait gagner le temps nécessaire à la très haute compétition : avoir joué longtemps et souvent ensemble.

Il manque donc quelques paramètres à l’équipe nationale d’Angleterre pour postuler, en théorie, à un titre mondial. A moins d’avoir une superbe génération ? Pour l’instant, tant en U20, U19 et U17, ce n’est pas encore le cas. Il reste donc la génération médaillée au Canada (Bronze, Mondial 2015) pour tenir cet objectif officiel puisque issu du site de la football Association.

Un peu à l’instar de l’équipe de France féminine 2010 et 2011 ; les anglais, déçus de la prestation masculine (1/8è de finale de l’Euro), jouent la carte féminine pour redorer un blason des « 3 Lions » en manque de titres.

Aux « 3 Lionnes » anglaises de tenter leur chance.

William Commegrain lesfeminines.fr