Il a suffit d’un geste pour que l’Olympique Lyonnais remporte cette cinquième Coupe de France de rang, la 8ème pour le club. Une série commencée en 2012 avec un triplé (Coupe, Championnat, Coupe d’Europe), représentant les trois titres en jeu par saison dans le football féminin et qui pourrait très bien se continuer en 2016, si l’Olympique Lyonnais remporte la finale de la Coupe d’Europe, le 26 Mai face aux allemandes de Wolfsburg.

C’est pourtant Montpellier qui avait ouvert la marque dès la 2′ sur une percée de la suédoise Sofia Jakobsson qui utilise toute son envie et sa qualité pour être à 100% et déborder du côté gauche, adressant un centre au cordeau qui passe entre toutes les joueuses, prises à revers et par surprise, dans ce tout début de rencontre et trouver …. au début personne au second poteau, si ce n’est les grandes enjambées de la brésilienne Andressa Alves, accouru quand elle comprend que la percée inattendue est réussie, pour placer un – ce qu’elle peut – qui finira au second poteau, au fond des filets. (Andressa Alves, 2′ 1-0).

Marquer un but aux lyonnaises est du domaine du rare. En effet, sur toute la saison 2015-2016, elle n’en ont encaissé que trois.

Marquer un but et mener au score. C’est encore plus rare. Personne ne l’avait fait dans la saison et seul Montpellier l’avait réussi lors de la finale de l’année dernière en réussissant à tenir jusuq’au retour dans les vestiaires, pour au final, perdre 2-1 dans le quart d’heure de la seconde mi-temps qui commençait.

Là, il aura fallu seulement deux minutes de plus pour que l’Olympique Lyonnais égalise (1-1, 4′) et le salut viendra d’une nouvelle joueuse et internationale Griedge MBock, élue meilleure jeune 2016 par l’UNFP, placée dans la surface de réparation sur un corner lyonnais, qui bénéficiera d’une balle un peu trainante pour la propulser, avec beaucoup d’initiatives et de contrôle, dans les filets de Solène Durand. Egalisation lyonnaise. Quatre minutes de jeu. Deux buts.

Inutile de vous dire que le deux équipes sont venues pour se battre et prendre le meilleur sur l’autre. Une revanche pour un titre ne se rate pas. Effectivement, elles ne l’ont pas raté.

Nous sommes à la Paris Football week et le pavillon « football féminin » que nous avons monté avec Jean Besse de TDO Sport pour mettre en valeur l’ensemble des partenaires qui interviennent pour l’accompagner (Médias, formations, santé et prévention, accueil, club de Juvisy-Essonne) commence à se remplir des curieux venus voir ces filles en train de se battre pour un titre.

L’opposition sera franche et sévère. Lyon force. Montpellier plie mais ne rompt pas obligeant souvent les lyonnaises à défendre bas, signe de qualités et d’intentions offensives qui ouvrent la porte à un second but potentiel, qui aura été refusé deux fois aux lyonnaises, par l’arbitre central.

L’heure est à la pédagogie pour expliquer qu’au délà des 90 minutes de jeu, il y aura directement l’épreuve des tirs au but avec un contexte « Montpellier – OL  » à préciser pour que l’enjeu prenne la dimension de la réalité. Rien n’est garanti. A Lyon, la notoriété. A Montpellier, l’antériorité dans cet exercice spécifique.

Puis soudain, il a suffit d’un geste.

Louisa Necib, tout juste entrante, en totale maitrise de son jeu et de sa technique, pas fatiguée par l’exercice répété de gestes et de dribbles, voit devant elle, Solène Durand légérement avancé quand elle bénéficie d’une déviation de la tête d’Ada Hegerberg sur un jeu long en profondeur, décide des vingt cinq mètres, de la prendre coup de pied, demi volée et d’arrêter son geste mi-course, pour voir la balle faire une trajectoire montant et descendante qui dessinera dans le ciel de Grenoble, un arc en ciel de football pour finir pleine lucarne, accompagnant harmonieusement, le dessin des filets montpelliérains.

Superbe but qui délivrera les lyonnaises. Exploit assez rare de Montpellier d’être arrivé à créer cette situation. Exploit incroyable de Louisa Necib de l’avoir dévérouillé.

Nous sommes à la 86′. L’Olympique Lyonnais vient de prendre l’avantage. (2-1). Montpellier a tenu 82′. A mené mais Montpellier sait maintenant, qu’il va être difficile voire impossible de revenir au score. On voit le dépit malheureux de certaines joueuses sur ce coup du sort. Ou plutôt sur ce geste de talent. Inattendu. Inarrêtable. Vainqueur.

L’arbitre sifflera la fin du match sur la victoire lyonnaise, pour ce qui a été un vrai match d’opposition et où rien n’a été écrit définitivement dans cette rencontre, sauf par les fenottes qui sont allées chercher, sur leurs qualités et talents individuels comme collectifs, une victoire qui montre bien, qu’au demà des scores excessifs qu’elles peuvent produire, quand elles sont poussées dans leurs retranchements, elles sont les meilleures de France.

En attendant qu’elles soient, peut-être, les meilleures d’Europe, le 26 mai face à Wolfsburg pour écrire un triplé historique et saluer le départ futur d’Amandine Henry pour les Etats-Unis.

William Commegrain lesfeminines.fr

Au Stade des Alpes, Grenoble.

Montpellier HSC – Olympique Lyonnais 1-2 (1-1)

Arbitre : J. Maubacq. Spectateurs : 8 782.

Buts : Alves (2′) pour le MHSC. Mbock (4′), Necib (86′) pour l’OL.

MHSC : Durand – Torrent, Agard, Sembrant (cap.), Karchaoui – Utsugi (Daughetee, 79′), Toletti (Asseyi, 88′) – Alves (Torrecilla, 33′), Jakobsson, Leger – Tonazzi. Entr : Jean-Louis Saez.

OL : Bouhaddi – Bremer, Mbock, Renard, Majri – Henry, Kumagai (Necib, 79′) – Abily – Thomis (Schelin, 60′), Hegerberg, Le Sommer. Entr : G.Prêcheur.