Ils n’étaient que cinq à rester chanter à 23h30, à la sortie du Parc des Princes : « On est en finale ! On est en finale ! ». Supporters de l’Olympique Lyonnais, non pas que les autres n’exprimaient pas leurs joies, mais plutôt, avec le temps, ils étaient tout simplement à l’unisson des joueuses rhodaniennes. Heureux mais habitués, sachant qu’on chante après une finale et pas avant.

Pourtant elles le savaient qu’elles étaient en finale européenne ; qu’elles étaient en finale de la Coupe de France ; qu’elles étaient en finale du championnat pour un 10è titre mais rien n’était fait et tant que rien n’était fait, rien n’était acquit.

Le plaisir du but. La maitrise de l’euphorie face aux enjeux. Le plaisir d’avoir à les disputer et seulement après, cela sera l’euphorie des titres. Voilà l’état d’esprit lyonnais.

L’OL a passé le stade de l’euphorie de la finale. Ce qui l’intéresse, c’est l’euphorie de la victoire.

C’est certainement la plus grande force de l’Ol pour cette course au triplé. Le club, les filles ne sont pas dans l’euphorie. Elles sont dans le travail. Toutes. Chacune heureuse d’être dans ce club assez unique mais consciente que tout peut s’échapper comme, que tout peut réussir.

Louisa Necib ne dira pas autre chose, s’exprimant ainsi : « Très contente de retrouver une finale de Ligue des Champions. Après comment battre Wolfsburg -on vient de sortir du match face au PSG- le staff va travailler et ils nous donneront les ingrédients pour les battre. Cela peut être une saison exceptionnelle car on peut gagner tous les trophées cette saison mais il n’y a pas de sentiments de revanche par rapport à Wolfsburg. Tous les matches sont différents. Toutes les finales sont différentes. On est juste très contente d’être en finale et j’espère gagner cette finale. »

Elodie Thomis, explosive tout au long de la partie, sera dans la même ligne : »cela fera neuf saisons que je suis à l’OL. Cette saison est satisfaisante sur le plan sportif puisqu’on est engagé dans les trois titres. C’est une saison pleine mais maintenant, il faut aller gagner cette finale pour encore continuer à écrire notre palmarès. »

Wendie Renard, la capitaine de l’OL, passeuse décisive,  précise le regard du groupe : « On veut les trois (Championnat, Coupe de France, Coupe d’Europe). Quand on a la chance d’être sur tous les tableaux, on veut gagner les trois. On l’a déjà fait dans le passé (2012). On espère pouvoir le refaire cette saison. Qualifiant les forces lyonnaises ainsi : « On a un jeu avec beaucoup de variétés, il y a des joueuses qui sont capables de changer de postes et de faire énormément de choses. Notre force est collective ».

Lotta Schelin, présentera l’OL qu’elle connait bien, en mettant en valeur le plaisir de la pression des gros matches : « ce sont de gros matches et je pense que l’on a montré qu’on était au-dessus. Nous, on a toujours envie de gagner et on sait que sur ces matches là, on est calme. On a cette capacité de garder le ballon et d’avoir cette possession de balles. On est très contente d’avoir pu réussir à Paris. On a de gros objectifs cette semaine (Rodez et Soyaux) mais après il y en aura d’autres. On a vraiment un mois super qui arrive là et on sait que tout se joue sur ces matches là et c’est magnifique ».

Les lyonnaises sont conscientes de l’aléatoire d’une finale de Coupe.

Cela pourrait être la présence à Wolfsburg de Lara Dickenmann et d’Elise Bussaglia, joueuses prépondérantes de l’OL et qui sont parties la saison dernière dans le club allemand pour gagner une place de titulaire.

Les lyonnaises le disent toutes avec le sourire : elles auront plaisir à les retrouver car ce sont de bonnes amies mais sur le terrain, il n’y aura ni amie, ni camarade. Rappelant toutes que les allemandes sont de redoutables adversaires à craindre et à respecter.

Le mot de la fin reviendra à Gérard Prêcheur : « Pour le moment, à ce jour on a encore rien gagné. Il nous reste trois finales. Rien n’est facile. Il faut ce 10è titre, puis la Coupe de France et après on aura un petit peu de temps pour préparer cette finale face à Wolfsburg qui ont fait un bon match face à Frankfurt.

Pour le coach lyonnais, la force de l’OL pourrait se résumer ainsi : on a une bonne unité avec des efforts de chacune pour jouer un match en commun et une force collective offensive tout en étant mieux défensivement. Puis réfléchissant avant de répondre à cette dernière question que l’on devine : « Cela va être une finale fantastique ».

Le bonheur et le plaisir perlent dans le regard et les mots du groupe lyonnais à l’image d’Ada Hegerberg qui glissera une phrase pleine de vérités, les yeux brillants. « Je pense que l’on est meilleur mais il faudra le prouver ».

Déjà tout au plaisir de chercher à le faire.

William Commegrain lesfeminines.fr