Coupe de France 2016. Demi-finale. A un match du Stade des Alpes à Grenoble. C’est vraiment la période des matches importants où une saison peut se jouer en 90 minutes, et un peu plus.

Dimanche, quatre clubs s’opposeront pour se retrouver en finale d’une Coupe de France qui pour l’instant est la propriété quasi-excluvise de l’Olympique Lyonnais (7 titres et 4 finales en incorporant le FC Lyon) et de Montpellier (5 finales et 3 titres)  sur 14 éditions. Le PSG arrivant plus loin avec 1 titre (2010) et une finale (2014). Pour Rodez, c’est sa première demi-finale.

Montpellier Hsc – Paris Saint Germain.

Montpellier Hsc recoit le Paris Saint Germain pour une place en finale au Stade des Alpes à Grenoble, en étant tous les deux les clubs finalistes des deux dernières éditions face à l’OL. Le PSG, défait sur un score de 2-0 en 2014 ; Montpellier remonté sur un score de 2-1 en 2015.

Cette demi-finale a tout d’une finale. En effet, l’échec à ce stade de la compétition assombrirait une saison qui a été enchanteuse pour Montpellier avec une seconde place au classement tenue pendant un peu plus de la moitié du championnat et Jean-Louis Saez, lors de notre dernier interview, proposait la répartition suivante : la Coupe de France à Montpellier, la Coupe d’Europe au PSG -dernier finaliste- et le championnat à l’Olympique Lyonnais pour son 10è titre consécutif.

Pour ce faire il faudra passer le PSG et les dernières rencontres de Montpellier ne prête pas à l’optimisme littéraire (défaite face à Juvisy à domicile) ne pouvant donner du crédit qu’à la réalité des intentions qui se manifesteront sur le terrain.

Car les joueuses de Montpellier ont intérêt à montrer des intentions. Elles jouent aussi leurs parties. En effet, beaucoup sont aux portes de l’équipe de France (Karchaoui, Légez, Gadéa, Philippe, Torrent, Toletti, etc ..) qui ne partira qu’avec 18 joueuses aux JO de Rio. Les féminines de Montpellier n’ont pas le statut de titulaires et une bonne prestation en Coupe de France leur donneraient « un coup de projecteur » certainement intéressant dans une période où la place voire les places se jouent sur le terrain mais aussi sur des blessures de plus en plus nombreuses que l’on voit arriver en fin de saison.

De son côté, si les féminines du PSG ont moins de questions à se poser en terme de sélections pour les JO de Rio avec leurs statuts d’internationales affirmées et confirmées ; il n’en reste pas moins qu’elles sont très concernées par le projet PSG qui leur demande d’avoir des consécrations au bout de la quatrième année d’investissement.

Avec une certaine proximité de l’OL (3 points) au classement de la D1 ; une qualification en demi-finale de la Ligue des Champions face à l’OL ; et une Coupe de France qui pourrrait se jouer face à l’OL ; le PSG peut tout gagner comme tout perdre.

Ce qui serait une belle performance dans un autre championnat pourrait être pris comme le revers de trop dans le championnat de France où la construction d’une équipe professionnelle sur un budget parisien qui est annoncé à 8 millions d’euros oblige, dans un contexte où les riches ne peuvent que gagner, à avoir un titre cette année.

Il faut donner raison à la raison. Et, cette année semble être celle où les observateurs attendent des résultats.

En cas de victoires, le chemin pris par le PSG donnera raison à d’autres pour l’emprunter. En cas de défaites, il montrera toute la difficulté d’une telle entreprise.

Les féminines de Montpellier jouent une place dans les dix-huit. Le PSG joue la future construction d’un championnat de France dans les années à venir.

L’Olympique Lyonnais reçoit Rodez Aveyron.

Rodez, c’est un peu le Liverpool du football féminin. Un slogan pas compliqué qui montre l’état d’esprit des joueuses aveyronnaises : « Raf, Raf, la patate ! ».

« Avoir la patate ! » C’est une expression française qui sent bon les manches retroussées, les sacs mis au bord du terrain, les poteaux carrés, les ballons élimés d’avoir été tant tapés mais une équipe qui, dans le temps du jeu, dans le temps d’un jeu, souffle et vocifère à l’unisson, se bat sur chaque ballon, trouve ce qui n’est pas une solution pour la transformer en occasion, et ne vit que pour une seule raison : « gagner quand c’est impossible ».

Rodez cette saison fait une saison incroyable. 5ème du championnat avec des Tom pousse du football féminin. Pourtant là et toujours là.

C’est ainsi qu’elles entreront sur la pelouse de Gerland. Elles auront peur. C’est sûr. Et en même temps, ne dit-on pas que la peur fait grandir.

Alors l’Olympique Lyonnais devra faire son match. Sans complaisance. Avec ses qualités et en compensant ses défauts. L’Ol, meilleur club d’Europe. L’Ol, titré. L’Ol avec ses internationales et ses talents. L’Ol avec ses jeunes et son avenir.

Même avec tout cela, l’Ol devra se battre pour gagner. « Raf, Raf, la patate ! ».

Un beau match face à deux belles équipes. Des demies-finales intéressantes à suivre et regarder.

William Commegrain lesfeminines.fr

  • Dimanche 17h00. OL – Rodez à Gerland.
  • Dimanche 17h00. Montpellier Hsc – PSG à Gasset (terrain Ouattara).