D2F. Une montée en D1F avec trois clubs de l’élite masculine L’Olympique de Marseille, le FC METZ, les Girondins de Bordeaux ou une montée avec trois clubs traditionnellement féminins : GRENOBLE-CLAIX, YZEURE FF, ARRAS FF ? Voilà ce que proposent les classements des trois groupes de D2.

A la quatorzième journée, le premier regard que l’on peut porter aux classements des groupes A, B et C de D2 peuvent se résumer à cette éventuelle confrontation : qui montera ? Les clubs professionnels masculins ayant, pour la plupart, repris une section féminine ou les clubs historiquement féminins.

Sur le plan du classement, seul Yzeure arrive à s’imposer dans la bagarre pour la montée mais les clubs de football féminin talonnent. 

Dans le groupe A, c’est le FC Metz  (+4 pts, ex-Algrange), devenu récemment la section féminine du club professionnel de Ligue 2 l’an dernier qui mène la danse avec un match en plus devant ARRAS FF, plus éloigné sur le critère de la différence de buts (30 buts de différence), club exclusivement féminin qui évoluait depuis plusieurs saisons en D1F, pour être redescendu, comme le FC Metz, cette année et réussir à se tenir tous deux dans le haut du tableau.

On note que les clubs féminins dominent d’ailleurs le haut du pavé avec le Val d’Orge et Vendenheim devant Lille et Reims.

Dans le groupe B, c’est l’ancien pensionnaire de D1F, Yzeure-Allier (+3 pts) qui est en tête avec trois points d’avance sur les Girondins de Bordeaux (Ligue 1), ex- Blanquefort devenu la section féminine du club professionnel de Ligue 1 cette année.

C’est pourtant dans ce groupe que l’on trouve le plus de clubs de renoms masculins avec Le Mans et Rouen quand Angers (autre club) et Saint Malo défendent leurs caractéristiques féminines.

Dans le groupe C, c’est l’Olympique de Marseille (Ligue 1, +3 pts) qui a pris les devants face à Grenoble-Claix FC, qui s’est associée au club masculin du GF38, un temps dans l’élite masculine et qui évolue maintenant en CFA, au même niveau que l’équipe masculine de Rodez-Aveyron. Là, c’est assez partagé avec Aurillac et Monteux, clubs féminins face à Dijon et Toulouse, clubs professionnels de l’élite.

En prospective, cela pourrait donner pour la saison 2016-2017 : 

Potentiellement, cela donnerait une D1F avec l’Olympique Lyonnais, le Paris Saint Germain, Montpellier Hsc, Saint-Etienne, l’Olympique de Marseille, les Girondins de Bordeaux et le FC Metz et Guingamp EA, soit huit clubs professionnels de football masculin. 

Ou à l’inverse, la main mise des clubs de football féminin : Juvisy-Essonne, Soyaux-Charente, Albi Asptt, Rodez-Aveyron, Yzeure-Allier, Arras FF, Grenoble-Claix FC soit huit clubs historiquement féminins.

Une croisée des chemins qui aurait quelle(s) conséquence(s) ? 

Si l’aspect extérieur parait plus vendeur avec « des noms » qui ont déjà une histoire dans le football masculin, pour autant rien ne donne de garanties en terme de niveau ni de revenus. Loin s’en faut. Les exemples contraires sont nombreux : Saint-Etienne, Toulouse, ..

Une promenade sur les sites internet des clubs montre que l’esprit « famille » est essentiel dans le football féminin et on a vu la difficulté de Farid Benstiti à créer en très peu de temps une équipe « professionnelle » capable de rivaliser avec l’Olympique Lyonnais. Montpellier ne fait pas autrement en allant puiser avec des moyens à l’étranger pour un retour financier inexistant compte tenu d’un championnat féminin, qui comme tous les championnats féminins, n’est pas assez rémunérateur pour les clubs.

Comment justifier de salaires et d’inflation qui s’y conjugue pouvant s’équilibrer par des recettes, autres que celles puisées dans les fonds propres du propriétaire du club, souvent au détriment de la section masculine qui peut ne pas l’accepter compte tenu de la différence en terme de spectateurs sur un match comme d’audience radio et TV. Une observation qui s’impose à tous tellement elle est réelle.

On est dans le raisonnement du National. De l’investissement. De plus sur le plan du jeu, La ressource est rare. Elle coûte cher.

Il n’est pas évident que « la couleur du maillot » change la donne du football féminin même pour les joueuses. Pour les clubs, l’apport est avant tout structurel, ce qui est d’ailleurs l’essentiel.

Dans le sport collectif féminin, les clubs de l’élite sont souvent des clubs exclusivement féminins. 

Dans ce cadre, dans d’autres sports collectifs féminins, des « villes » ou « quartiers de villes » inconnues comme peu connues détiennent des classements féminins de très haut niveau :

  • Paris-Issy en Hand-ball (3è), Fleury les Haubrais (2è) ; source l’équipe
  • Montpellier Lattes (1er), Bourges (2è), Basket Landes (4è) en basket ball ; source l’équipe
  • Beziers (1er), RC Cannes (2è), Mulhouse (3è), Venelles (5è) en volley-ball. (source l’équipe)

On a rarement une double section, masculine et féminine, performante dans le même club. On ne sait pour quelles raisons, mais le sport féminin de l’élite existe et se développe ainsi et aussi de manière autonome.

A voir pour le football ? Faut-il courir vers le masculin pour être féminin et penser que cela attirera les médias et partenaires ou est-ce le contenu du jeu, sa spécificité qui amèneront une passion limitée mais peut être plus réelle ?

Trop tard, les dés sont lancés. Il faudra assumer.

William Commegrain lesfeminines.fr

source des classements de D2 : statsfootofeminin.