Ils sont fous, peut être. Ils sont exigeants. Sûrement. Ils sont justes. Certainement pour certains. Mais, soyons clair, le but de Carli LLoyd en finale de la Coupe du Monde féminine valait bien une sélection dans le trio mondial, voire mieux et tout autant que celui qui avait fait trembler « les réfractaires » du football féminin, lorsque l’an dernier, l’irlandaise Stéphanie Roche avait terminé à la seconde place mondiale devant le colombien James Rodriguez (Prix Puksas 2014) et son but contrôle poitrine en Coupe du Monde brésilienne.

Qu’est-ce qui a pu coûter cette place à l’américaine de 33 ans ? C’est une question qui restera longtemps sans réponse et on ne peut pas croire que l’anachronisme de la gardienne japonaise qui lit la trajectoire en retard, éblouie par le soleil canadien de ce mois de Juillet 2015, tombant à la renverse soit la raison de cet oubli hiérarchique.

Si, comme pour un match il faut être deux pour qu’il soit réussi, pourriez-vous me montrer la moindre réaction des goals masculins face aux magnifiques buts qui ont été sélectionnés ? Rien, pas une réaction. Comme tout gardien, complétement spectateur devant le geste qu’il devine et dont il sait qu’il ne peut qu’espérer l’impossible : la sortie hors cadre.

Please, « dommage ! ». 

Comment peut-on ne pas valoriser que ce but a été tenté et réussi en finale d’une Coupe du Monde !? Comment peut-on oublier qu’un tir à une telle distance est, chez les féminines, aussi rare que pourrait l’être une tête victorieuse du milieu de terrain !? Impossible à réaliser et qui un jour, certainement, se réalisera.

Je revois le public trépigner d’émotions quand le missile de la joueuse américaine, auteure déjà des deux premiers buts américains (2-0 dans les 10 premières minutes), finit son lob gagnant pour toucher le poteau et choisir la course victorieuse au fond des filets, sous les cris éberlués du stade comble canadien de Vancouver qui respire l’hymne américain, si près de la frontière à la bannière étoilée. Ces gens s’en souviendront longtemps. Très longtemps.

Je m’étais permis quelques mots, rappelant qu’il faudra attendre très longtemps pour voir …. une nouvelle fois, une telle performance, dans un tel environnement, avec un tel enjeu de compétition et au final un tel score (5-2) se renouveler dans le football féminin.

Dommage que les votants n’aient pas mesuré cette réalité.

Cela montre bien qu’ils connaissent peu du football féminin. N’en prenant que les miettes qu’ils comparent avec le football masculin. Contrôle, pied droit, pied gauche, retourné, lucarne. Cela les filles savent déjà le faire. Mais faire un tel geste en finale de Coupe du Monde. Là, déjà, vous fermez la lumière, vous coupez le son, et normalement, vous rêvez.

Autant vous le dire, cela a été fait. Mais cela n’a pas été pris par les votants. Par contre, sur la chaine YT de la FIFA, c’est le but qui a été le plus visionné (2.272.000 environ).

Alors soyons « anglais ». Dommage de ne pas avoir intégré la compétition dans ce vote et l’impact d’émotion que ce but a pu donner, sur le moment. Alors « soyons vrai ». Quelle erreur et quelle peine le football mondial est-il en train de s’infliger quand tant aurait pu être apporté au football féminin pour lui faire reconnaître sa force principale : son esprit de compétition et sa joie dans la différence.

Quel courage d’ailleurs, il a fallu à l’équipe japonaise pour ne pas sombrer plus encore. Plutôt quelle vérité d’âme et d’être les japonaises ont dû démontrer quant aux yeux du Monde entier, elles s’apprêtaient à plonger dans la honte et le déshonneur (4-0 en 16′) pour finir par un (5-2) réparateur.

Vraiment un but qui a lui seul, pourrait se raconter dans un livre tellement il porte de vérités et de valeurs différentes. La coach américaine l’a dit : « il y a eu dans ce match 20 minutes où l’impossible est arrivé ».

Un superbe but de football féminin. Pas pris. Contrôle poitrine, retourné lucarne. Vu de nombreuses fois. Une copie de geste masculin. Ce sera le prochain. Sans surprise. Le pire, pour des filles.

William Commegrain lesfeminines.fr

1) Les 3 coachs féminins dont on connait déjà les vainqueurs : Jill Ellis(États-Unis/équipe nationale américaine), Mark Sampson (pays de Galles/équipe nationale d’Angleterre) et Norio Sasaki (Japon/équipe nationale du Japon) pour le football féminin.

2) Les 3 meilleures joueuses dont on connait déjà les vainqueurs : Carli Lloyd (État-Unis/Houston Dash), Aya Miyama(Japon/Okayama Yunogo Belle) et Célia Šašić (Allemagne/FFC Francfort) se disputeront le titre de Joueuse Mondiale de la FIFA 2015.

3) Classement des vues sur You Tube, chaîne FIFA, Lundi 30 Novembre jour de l’annonce des trois finalistes, 19h10 (heure de Paris).

Carli Lloyd, en tête des vues.

  • Carli Lloyd (USA) : 2.271.246
  • Carlos Tevez (Argentine) : 2 128 309
  • Lionel Messi (Argentine) : 2 201 018
  • Alessandro Florenzi ( Italie, finaliste) : 1 758 952
  • Gonzalo Castro (Uruguay) : 1 349 580
  • David Ball (Angleterre) : 1 334 169
  • Wendell Lira (Brésil finaliste) : 1 319 707
  • Philippe Mexes (France) : 1.169.015
  • Esteban Ramirez (Costa Rica) 1 070 487
  • Marcel Ndjeng (Cameroun) : 1 041 150