La France (3è FIFA) signe sa première défaite à domicile depuis très longtemps en match amical, là face aux Pays-Bas (12è FIFA). C’est avec une équipe quasi-habituelle, intégrant néanmoins trois jeunes sélectionnées de 24 ans, qui démarre la rencontre avec Laetitia Philippe (24, 4 sélections) dans les buts quand Charlotte Bilbault (25, 4 sélections) prend le milieu et Viviane Asseyi (20, 8 sélections) joue excentrée. Puis la France a joué avec ses jeunes en seconde mi-temps (6 entrées dont 4 jeunes sélectionnées Kaci, Léger, Gauvin, Le Bihan) pour revenir, avant tout, au score tout en tenant compte de la sélection et de l’expérience à acquérir.

En première mi-temps, la France s’installe tranquillement, avec des certitudes de jeu, sans chercher plus que de raisons à créer de la différence. Charlotte Bilbault est à l’ouvrage en sentinelle et fait varier le jeu de la gauche vers la droite, comme en profondeur. Les choses semblent bien se dessiner pour la France avec notamment une qualité technique qui fait que les Pays-Bas ont du mal à récupérer le ballon.

Les néerlandaises, équipe jeune : le chat qui semble dormir et qui se réveille avec 2 buts en 2 minutes (0-2)

C’est le chat qui fait semblant de dormir et déjà les trois attaquantes, tout aussi jeunes que les françaises, Lieke Martens (Göteborg FC), Suède, 6ème du championnat), Viviane Miedema (Bayern de Munich, Ger, 1ère) toujours à la passe et lanceuse des attaques néerlandaises, puis Manon Melis (Göteborg FC) combinent pour porter des banderilles et se chauffer (8′), notamment du côté gauche de la défense française.

C’est une jeune équipe néerlandaise qui est venu à bout de la France. Elles ont très bien défendues, avec un jeu offensif très efficace. Deux duels, deux buts.
Pour autant, rien ne laisse présager les deux buts qui viendront coup sur coup, de la 16′ et 17′, sauf que les néerlandaises ont décide de jouer légèrement en profondeur, tout en mouvement vers l’avant. un jeu de contres, sur le côté gauche de la défense française, qui va permettre une première fois à Lieke Martens d’ouvrir la marque, sur un contre haut de Viviane Mediema qui surprend, lui permettant de s’infiltrer dans la défense centrale, pour gagner son duel face à Laetitia Philippe qui avait sécurisé tout le monde, 1′ avant, en prenant une balle pleine main sur un coup franc neerlandais. (0-1, Martens, 16′).

Mais le pire arrive dans la minute qui suit avec la même Médiema qui lance Mellis, sur le côté droit et, voit Martens qui semble prendre le dessus sur Griedge MBock, pour voir la défenseuse terminer son geste par un csc (0-2, 17′). C’est en passant par le milieu de terrain que les néerlandaises trouvent la faille.

La créativité manque, la première occasion française se fera à la 30′

Pendant cette première demi-heure, la France joue sans créativité et Marie-Laure Delie essaie tant bien que mal de jouer en déviation, ce qu’elle réussit parfaitement, mais les occasions sont rares voire inexistantes. Louisa Necib me semble orpheline d’une numéro 10, à ce moment du jeu. En l’occurrence d’un profil comme celui de Gaetane Thiney.

Deux très belles attaques, l’une placée l’autre en contre, auraient pu permettre à la France d’égaliser
La première occasion viendra à la 30′, avec un beau mouvement à gauche entre Wendie Renard, Louisa Necib et Amel Majri qui, lève la tête et trouve au second poteau Viviane Asseyi, pour une tête en direction d’Eugénie Le Sommer, cage ouverte, qui fera la sienne, miraculeusement sortie par la gardienne néerlandaise.

Ce n’est qu’à la 38′, que la France prend le dessus physiquement avec un ballon long de Camille Abily pour la tête de Marie Laure Delie qui décale Eugénie Le Sommer, pleine course pour un duel qu’elle perdra face à la gardienne, qui ne lui donnera aucun angle. Tir cadré, repoussé.

Les choses s’améliorent pour les françaises et c’est avec le premier débordement de Viviane Asseyi, côté droit de l’attaque, que la France égalisera avec un superbe centre en retrait de la jeune Montpelliéraine en direction de Camille Abily, pleine d’expérience et de calme sur le coup, but (1-2, 39′).

La seconde mi-temps se jouera sur un autre tempo : Français mais les françaises seront incapables de revenir au score.  

Les cris des spectateurs accompagnent chaque mouvement et récupération de balles françaises qui semblent faire croire, au loin, que la partie n’est faite que d’actions de buts, montrant ainsi que le public de Jean Bouin n’aspire qu’à une chose : l’égalisation.

La jeunesse française a fait une belle deuxième mi-temps offensive mais ne s’est pas crée d’occasions de buts franches.
La domination fut totalement française et on a eu juste un coup au cœur quand les trois attaquantes hollandaises ont réussi à combiner pour trouver à la 71′, le pied gauche de Donk qui finira au-dessus de la transversale.

Entre-temps, le chat hollandais se laisse dominer et les françaises trouvent des opportunités de tir Kheira Hamraoui, (69′, 91′) qui auraient pu faire mouche.Wendie Renard, avait une superbe occasion (54e) quand Valérie Gauvin s’essayait sur une reprise de volée (77′), que le centre de Bussaglia trouvait la gardienne néerlandaise et que le tir, contré, plein de puissance de Marie-Charlotte Léger (86e) étaient l’occasion de croire à l’égalisation.

Si les mouvements ont été incessants, pour autant, la gardienne n’a pas été inquiétée. Ce qui peut être considérée comme interrogatif pour une équipe de France 3ème mondial. Aucun tir n’ayant trouvé le cadre.

Les pays-Bas venaient chercher de la confiance. Elles l’ont obtenu. La France, a conservé un public festif, des jeunes entreprenants avec des promesses, mais finit avec un résultat défavorable.
Les Pays-Bas, équipe jeune sortie des U19 de 2014 pour certaines, ont certainement montré une tactique qui peut poser des problèmes aux françaises. Les laisser dominer et les jouer en contre avec des joueuses capables de le faire. Le sélectionneur hollandais, comme Bruno Bini, a donc commencé son mandat avec une victoire face à une équipe plus forte. De quoi lui donner de la confiance pour les play-offs olympique qui viendront début mars face à la Suisse, la Norvège, et la Suède.

Avec un jeu plus monocorde en première mi-temps, la France a eu deux belles occasions (Eugénie le Sommer par deux fois) et a marqué une fois. Avec un jeu plus fougueux et entreprenant, la France a interpellé la défense néerlandaise sans pour autant avoir d’occasions de buts ou de tirs cadrés.

Pour la France, il s’agit d’une contre performance. Pleine de promesses ? Seul l’avenir le dira.

Vendredi 23 octobre 2015 – 21h00 – FRANCE – PAYS-BAS : 1-2 (1-2)
Paris (Stade Jean Bouin) – Temps frais – Terrain en bon état  – Spectateurs : 10 080
Arbitres : Riem Hussein (ALL) assistée de Marina Wozniak (ALL) et Susanne Kueng (SUI).
But pour la France : Camille ABILY 39′
Buts pour les Pays-Bas : Danielle VAN DE DONK 17′, Griedge MBOCK BATHY NKA 18′ c.s.c.
Deux avertissements pour les Pays-Bas.

FRANCE : 1-Laëtitia Philippe ; 5-Sabrina Delannoy, 2-Wendie Renard (cap.), 19-Griedge Mbock Bathy Nka, 22-Amel Majri ; 3-Viviane Asseyi (11-Marie-Charlotte Léger 80′), 10-Camille Abily (23-Kheira Hamraoui 62′), 6-Charlotte Bilbault (15-Elise Bussaglia 71′), 14-Louisa Necib ; 9-Eugénie Le Sommer (17-Clarisse Le Bihan 62′), 18-Marie-Laure Delie (12-Valérie Gauvin 71′). Entr.: Philippe Bergerôo
Non utilisées : 16-Karima Benameur, 21-Méline Gérard, 4-Laura Georges, 7-Aurélie Kaci, 8-Sandie Toletti, 13-Kadidiatou Diani, 20-Marion Torrent
PAYS-BAS : 1-Sari van Veenendaal ; 2-Desiree van Lunteren, 3-Stefanie van den Gragt (13-Danique Kerkdijk 46′), 4-Mandy van den Berg (cap.), 5-Dominique Janssen ; 8-Sherida Spitse (17-Renee Slegers 83′), 10-Danielle van de Donk (22-Shanice van de Sanden 89′), 6-Anouk Dekker (18-Tessel Middag 77′) ; 11-Lieke Martens, 9-Viviane Miedema (20-Kirsten van de Ven 78′), 7-Manon Melis. Entr.: Arjan van der Laan
Non utilisées : 16-Marieke Ubachs, 23-Angela Christ, 12-Maayke Heuver, 14-Merel van Dongen, 15-Petra Hogewoning, 19-Marthe Munsterman, 21-Vanity Leweriss

Philippe Bergerôo : On a très mal démarré le match. il fallait trouver des automatismes avec des joueuses qui n’ont pas joué beaucoup. il y avait six joueuses de moins de 22 ans sur le terrain (pas au début de la rencontre). On a eu un début de match poussif, notamment quand on prend deux buts en 20 minutes contre la 12ème équipe FIFA. On a eu les occasions pour revenir. Cela m’a permis de faire jouer les jeunes avec énormément de satisfaction. Je suis déçu par le résultat mais cela a été un enseignement terrible ce soir sur l’évolution de l’équipe. Je ne cherche pas d’excuses mais qui peut de permettre de jouer avec six titulaires en moins par rapport à notre mondial. Cela vous rajoute de la pression par rapport à l’Ukraine ? Non ce qui est important, c’était de faire un résultat positif, mais ce qui était primordial, c’est de ne pas avoir d’autres blessées. J’ai fait sortir des attaquantes et j’ai changé mon milieu. Louisa est sortie pour la préserver ? elle avait un problème de coup de pied. On s’était mis d’accord pour qu’elle joue la première mi-temps. Laetitia Philippe ? Je regrette les deux buts de Laetitia Philippe, pour moi elle a montré des qualités de haut niveau. C’est une fille qui méritait de jouer ce soir. elle a été blessée huit mois sans jouer. C’était normal de la récompenser ce soir. Je peux compter sur elle. Une équipe de France dominatrice en seconde mi-temps sans but (Question Lesféminines)Cela fait 7 ou 8 ans que cela dure. Il faut être des tueuses devant le but. On fait des séances. On travaille continuellement. C’est un petit peu le problème de cette équipe là. Valérie, Charlotte, Clarisse cela ressemble à l’attaque française dans quelques années ? Je le pense. Sur les objectifs, on m’a demandé de préparer 2019. Que ce soit moi ou pas moi. Leurs entrées ? Marie Charlotte, c’est quelqu’un qui a d’énormes qualités de puissance. elle a un peid gauche extraordinaire. il faut que tactiquement elle travaille énormément. Sur le plan tactique, elle a énormément de lacunes. Je prends des risques à jouer le 12ème mondial avec des gamines. Si je ne le fais pas là, je le fais à un mois des JO ? Les mettre sur les matches amicaux les plus costauds. Valérie, elle a un talent énorme. On lutte contre sa nonchalance. Sur ces matches là, elle se fait bousculer. Elle va vite comprendre. J’avais fait pareil contre l’Allemagne avec Claire Lavogez. Vous parlez 2019, mais il y 2016 et 2017 avant. Est-ce que l’on a un groupe qui se dessine pour ces deux échéances (question Lesféminines). On a un groupe qui se dessine. C’est bien évident. J’irais avec des cadres pour encadrer quelques jeunes. Après 2017, c’est très très loin. C’est moins loin que 2019 (question lesfeminines). Il peut se passer des choses, on sait jamais. Un mot sur Marie Laure et Kheira qui ne jouent pas depuis plusieurs matches. Elles ne jouent pas à Paris, mais elles s’entrainent deux fois par jour. Elles sont affutées, elles pensent comme il faut. Je suis content de leurs comportements. Pourtant, elle a des occasions. C’est marie Laure. Contre le Mexique, elle fait une Coupe du Monde exceptionnelle. Là, elle a pas eu de réussite. C’est une nouvelle Marie-Laure. Montpellier a fait un apport important à la sélection. On vous a vu discuter avec Viviane dans le match ? Viviane est jeune. Elle n’a pas beaucoup de sélections. Quand on a le ballon, il faut manger la ligne de touche si on veut écarter l’équipe adverse. Elle était très stréssée avant le match, elle a eu un début de match un petit peu compliqué. Montpellier est en train de progresser. C’est important, pour lui comme pour nous. Clarisse portait le numéro 17. Celui de Gaetane. Pourquoi ? Joker, je ne sais pas. J’ai même pas fait gaffe. Elle vous plait la nouvelle numéro 17 de l’équipe de France ? Plus que l’ancienne ? Question ouverte, réponse fermée. La prochaine gardienne face à l’Ukraine. On verra bien, on fera le point avec les filles. Il y aura peut-être un turn-over. Si vous regardez les entraînements, vous découvrirez l’équipe. Vous n’avez pas l’air malheureux de la défaite. Est-ce parce qu’elle est pleine d’enseignements (question lesfeminines)? J’aime pas perdre. C’est une déception. Cela fait deux ans que je suis à la tête du club. Le quatrième match qu’on perd. A partir de là. Le premier à domicile. J’aurais signé pour un match nul. Après il y a énormément d’enseignements. Bousculer cette équipe avec des jeunes, c’est satisfaisant. J’ai pratiquement triplé les postes. Il y a quand même si titulaires qui n’étaient pas là ce soir.

Sabrina Delannoy (LF) : déçue du résultat car on aime jamais perdre. Il faut relativiser cette défaite car on a donné du temps de jeu à des jeunes joueuses qui n’ont pas beaucoup d’expérience. La deuxième mi-temps, on n’a pas démérité. On a tout essayé pour revenir au score. Elles ont réussi à mettre deux buts sur des faits de jeu qu’il faudra corriger. Derrière, c’est forcément très compliqué car athlétiquement, c’est une grosse équipe. On a pas été surprise, c’est plutôt des erreurs d’inattention qu’il faudra corriger. Elles ont réalisé le coup parfait. Si on avait mis les nôtres, on aurait pu remporter le match. C’est comme cela. On a la chance que cela soit un match amical sans enjeu réellement derrière. C’est des matches où il faut s’appuyer pour continuer à travailler simplement. On est une équipe qui est en reconstruction avec beaucoup d’absences. C’est le foot, il va falloir être costaude en Ukraine. L’enjeu est différent. On est largement meilleure que l’Ukraine. A nous de le démontrer.

Eugénie Le Sommer (LF) : On a mal débuté le match et sur deux erreurs de notre part, on encaisse deux buts rapidement. Il est difficile de revenir dans le match. Il y a une bonne réaction de notre part et on retiendra cela. C’est un match assez difficile car elle ne nous laissait pas beaucoup d’espaces et étaient assez resserrées même quand on décrochait c’était dur de nous trouver. Pas beaucoup de situations pour être face au jeu. L’Ukraine. Cela va être tard. Un match dans des conditions difficiles. Il faudra être solide et revenir avec la victoire.

Valérie Gauvin. (LF) J’étais super contente quand il m’a dit qu’il fallait que je me prépare pour rentrer. J’ai travaillé pour et je vais toujours travailler pour rentrer plus tard. A votre avis, que faudra-t-il pour avoir une place en équipe de France ? Au niveau technique, il va falloir que je bosse un peu et m’améliorer sur mes points forts pour garder le ballon et les dévier.