Six buts en deux matches. Autant que sur la saison 2014-2015. L’expression est bien connue et le fait que l’Ol ait pris autant de buts ramène à ce qu’était les lyonnaises en 2014-2015. On peut y voir une défaillance individuelle, j’ai le sentiment qu’elle est d’abord collective et il m’a semblé flagrant que les départs d’Elise Bussaglia et de Lara Dickenmann ont joué un rôle dans ce constat, sans compter l’opération de Sarah Bouhaddi.

Un « bloc » défensif lyonnais moins fort. 

Si on suit les phrases et les constats de tous les coachs, la défense est une gestion collective avant d’être un geste individuel.

On peut même s’appuyer dessus en disant que c’est une obligation qu’elle soit collective afin de ne pas avoir de situations individuelles qui obligent la défenseuse à sortir, tout le temps, vainqueur de ses duels. Sur le nombre, c’est impossible et c’est pourquoi les attaquantes de l’OL comme du Paris Saint Germain, de Juvisy et de Montpellier pouvaient faire des scores impressionnants. La défense adverse devenait au fil du match individuelle. Elle s’étiolait, se fatiguait et faisait ensuite des erreurs qui enclenchaient une série de buts.

Sur les deux matches de cette Valais Cup, la défense collective de l’Olympique Lyonnais a été défaillante. Elle a pris, ce qu’elle ne prenait jamais auparavant, 6 buts. Juste énorme.

On se doit de constater que l’absence du second moteur lyonnais qu’était Elise Bussaglia, essentielle pour empêcher l’amorce d’un jeu offensif chez l’adversaire, a pesé dans ce match.

De la même manière, Lara Dickenmann a elle toute seule, faisait diminuer le temps offensif adverse de moitié en bloquant leurs initiatives rendant un couloir inaccessible et, de plus, en s’imposant dans le camp adverse, elle faisait descendre le bloc opposé si bas qu’il ne pouvait plus construire pour créer le danger, condamné en étant soit trop loin de la surface lyonnaise, soit en constatant que son équipe était tellement déséquilibrée par les coups de boutoir lyonnais qu’elle n’était plus en place pour un mouvement offensif construit.

Avec ces deux joueuses, le jeu revenait constamment dans le camp adverse. Ce n’était plus une équipe lyonnaise, c’était une machine lyonnaise et toutes les joueuses jouaient à l’unisson de cette volonté défensive.

La situation actuelle a changé : il faut rejouer en bloc.

Lors de la finale de la Valais Cup, le Bayern de Munich a pu poser collectivement son jeu offensif et Saki Kumagai a sauvé six balles de suite, non pas en duel, mais en bloquant des passes dans la profondeur qui auraient pu faire très mal à l’OL.

Le constat s’impose, collectivement, les allemandes ont eu le temps de construire leur mouvement offensif.

A partir de là, les lyonnaises ont été soumises à la faute. Elles ont pris trois buts dont deux dans ce cadre. Et si on reprend les buts encaissés face à Zurich, on se trouve dans la même situation, d’actions adverses construites offensivement car la pression pour récupérer le ballon n’est pas aussi forte qu’avant.

Si les adversaires ont la possibilité de se proposer, la défense lyonnaise est alors sujette à des erreurs. Elle peut prendre des buts ce qu’elle ne prenait jamais. Rappelons nous que le Paris Saint Germain a gagné contre l’Olympique Lyonnais (0-1) en n’ayant souvent que la moitié d’une seule opportunité offensive, avec une superbe efficacité très étudiée qui est la marque de fabrique de Farid Benstiti.

Sur cette Valais Cup, on a donc vu des buts sur des initiatives défensives à revoir de Griedge MBock qui vient d’arriver. On a vu des duels perdus du côté d’Aurélie Kaci qui ont fait but. On a vu des buts sur des tirs croisés, bas, en coin gagnant que Méline Gérard a du mal à aller chercher. On a vu des buts sur un duel que Saki Kumagai n’aime pas avec une double accélération, côté gauche et tir immédiat que Sofia Jakobsson avait fait en finale de la Coupe de France et que Viviane Miedema a renouvelé dimanche.

On a vu ce qui est normal de voir. Dans un match, la défense si on la sollicite, ne peut pas gagner tous les duels. L’Ol était gagnant car on n’arrivait pas à créer le moindre souffle d’occasions.

Aujourd’hui, la Valais Cup a montré que cela n’a pas été le cas. C’est un problème de bloc défensif.

Bilan. 

C’est là que l’on voit que l’une des forces lyonnaises est sa défense collective empêchant, dans certains matches, toute attaque adverse.

A partir du moment où vous donnez la possibilité aux joueuses adverses de construire plusieurs attaques, alors l’OL, comme toute équipe, peut prendre des buts. Le FC Zurich et le Bayern de Munich l’ont juste montré et démontré.

Qu’en sera-t-il dans le championnat de France ? A voir car il ne faut pas oublier le 0-10 Nîmois. A voir car le milieu de terrain lyonnais est un milieu mondial avec Camille Abily, Louisa Necib et Amandine Henry. A voir car l’Ol a les cartes en interne pour régler ce problème.

Avant, il n’y avait pas de questions. Aujourd’hui, il y a la possibilité d’une interrogation. C’est peu mais dans ce sport, quand on parle de l’OL, c’est juste énorme. Surtout quand on sait que le PSG n’a pris aucun but dans ce tournoi.

William Commegrain lesfeminines.fr