Pour survivre en D1 en 2015, il fallait 7 victoires sur 22 matches, soit 1/3 du parcours en championnat. Quatre clubs sont passés entre les mailles du filet de la relégation, soit Soyaux Charente (6è), Rodez Aveyron (7è), Saint-Etienne (8è) et Albi Asptt (9è). Quatre clubs qui ont été les leadeurs d’un championnat à 7 qui, chaque année à chaque saison, offre son lot de sueurs et de peur aux sept présidents concernés par cette aventure en D1 féminine.

Aucun n’a pu avoir la garantie d’un maintien et c’est la différence entre les matches nuls et les défaites qui a hiérarchisé le classement. A ce jeu, Soyaux a mieux tiré son épingle du jeu, comme l’an dernier.

Le maintien se joue en gagnant contre ses adversaires directs. Vous le verrez, vaincre un adversaire supérieur, classé dans les cinq premiers est très rare.

Soyaux-Charente (7V, 5N, 10D)

Le club aux couleurs bleues est un historique de la D1 française et, descendu en D2, il est remonté lors de la saison 2013-2014 pour arriver à une historique 6ème place, avec 7 victoires dont notamment une sur les terres de Juvisy, pour un des derniers matches à Maquin. Avec 47 points en 2014, les féminines charentaises avaient réussi une performance. Avec 48 points pour la saison 2015, Soyaux a amélioré sa performance et fait une excellente saison alors que les coaches ont changé pour les deux exercices précités (Corinne Diacre en 2013 ; Jean-Claude Barrault en 2014 ; Jean Paradès en 2015).

Le club montre ainsi une base solide dans une configuration fluctuante, et a tout d’une équipe qui peut gagner contre un équipe de la Manita (Ol, PSG, Juvisy, Montpellier et Guingamp). Elles ont d’ailleurs poussé le PSG aux tirs au but (0-0) en Coupe de France.

  • Victoires face à Rodez, Arras, Metz, Issy, Arras, Albi, Guingamp,
  • Matches nul face à Issy, Albi, Montpellier, Soyaux, Metz.
  • le reste sont des défaites.

Rodez-Aveyron (7V, 3N, 12D)

Rodez est si près d’Albi que le caractère qui les séparent est aussi fin que pourrait l’être celui de deux jumeaux. Très différent quand eux se comparent, souvent identique quand les autres se prêtent au même exercice. Pour nous, les deux équipes se ressemblent. Pour eux, elles sont différentes.

Rodez est en D1 depuis cinq saisons continues et c’est une performance. Arrivé en 2011, en même temps que l’équipe de France sous les lumières du Monde,  (4ème place à la Coupe du Monde 2011), Rodez n’a jamais rien lâché et ne s’est jamais retrouvé dans les relégables,  pour finir avec assez de différences pour naviguer entre la 6ème (2011) et la 8ème place (2012, 2013).

C’est une équipe mixte qui donne le niveau moyen de la D1F quand le club se partage entre les garçons amateurs (CFA et CFA2) et l’élite féminine. C’est un bon indicateur de ce qu’est le football féminin : investissement des joueuses et du staff avec des déplacements tout un week-end ; un jeu où les filles s’impliquent au maximum ; beaucoup d’abnégations de leur part et le sentiment du devoir accompli à la fin de la rencontre.

  • Victoires face à Saint-Etienne, Issy, Albi, Metz, Arras, Issy, Saint-Etienne.
  • Matches nuls face à Arras, Montpellier, Soyaux.
  • le reste sont des défaites.

Saint-Etienne (7V, 1N, 14D)

Il y des fils et filles de stars qui portent des noms qui provoquent l’émoi. Pour la section féminine de Saint-Etienne, il en est un peu de même : Saint-Etienne, cela parle. « Les Amazones » jouent donc au football féminin naturellement car, sous le feu brulant du chaudron stéphanois, est-il imaginable de jouer à un autre sport ?

La meilleure saison les a porté à la 5ème place sans les dévier de la 6ème avec pendant cette période, deux finales de Coupe de France (2013) dont une auréolée d’un titre (2011). En première division depuis la saison 2007 et 2008, se mettant sous la protection de l’ASSE en 2009-2010 (anciennement RC Saint-Etienne) comme le FC Lyon l’avait fait en 2004-2005 avec l’Olympique Lyonnais, Saint-Etienne semblait partit pour les sommets.

Cependant les vertes d’Hervé Didier ont connu deux saisons blanches (2013-2014 et 2014-2015) avec de véritables frayeurs, les portant pendant un court instant, dans le clan des relégables. Les deux victoires face à Soyaux leur ont permis le maintien.

Pourtant les bonnes joueuses sont légions à Saint-Etienne et on pense à Sarah Palacin (15 buts en 2014-2015) comme à Rose Lavaud (récente championne du monde universitaire en 2015) ; mais Saint-Etienne a du mal à faire des matches nuls. Les amazones perdent des points au passage qui coûte cher au décompte de la fin de saison.

  • Victoires face à : Metz, Soyaux, Arras, Metz, Issy, Albi, Soyaux.
  • Matches nuls face à : Arras
  • le reste sont des défaites.

Albi Asptt (7V, 1N, 14D)

Le club multisports et .. multi fédération (fff et fsgt) est monté en D1F sur la pointe des pieds mais en s’armant avec des joueuses inconnues au bataillon et qui le sont devenues au fil de la saison, notamment l’irlandaise Stephanie Roche qui a brillé sous les projecteurs de la FIFA avec son but qui finira 2ème de la compétition derrière l’amorti de poitrine de James Rodriguez en Coupe du Monde 2014.

A chaque saison, un club montant sauve sa peau. Cette saison, le « survivor » fut Albi, qui ressemble comme une sœur jumelle à Rodez et qui prend sa place en ayant la garantie que Toulouse (Champion de France au début des années 2000) ne cherche plus à monter une équipe féminine d’élite.

  • victoires d’Albi face à : Metz, Issy, Saint-Etienne, Arras, Issy, Rodez, Arras.
  • matches nuls face à Soyaux.
  • le reste sont des défaites.

On reste rarement SURVIVOR longtemps

Henin-Beaumont, Vendenheim, Toulouse, La Roche sur Yon, Yzeure, Arras l’ont tous été et sont tous redescendus. Seuls le PSG et Guingamp (Saint-Brieuc) sont monté dans la catégorie des leadeurs.

Cette saison sera celle du caractère pour ces quatre survivors avec l’obligation de se maintenir car l’an prochain et les années suivantes, la musique sera différente pour les clubs de D2. Seuls deux clubs monteront. Celui qui descend aura plus de mal à remonter

William Commegrain lesfeminines.fr