On aurait pu mettre en valeur les 10 buts de l’Allemagne face à la Côte d’ivoire et cela aurait pu être tout autant mérité car les ivoiriennes ont opposé une belle opposition physique sur le terrain, lâchant sur l’aspect technique, tactique ; il eut été autant mérité de le faire pour la Norvège ; mais ce qui m’a semblé le plus proche du football féminin et de ses valeurs ce sont les attitudes et comportements des équipes de la Thailande et de la Côte d’Ivoire. Elles font parties, pour moi, des beaux gestes de cette Coupe du Monde.

GROUPE B. Norvège (4-0) Thaïlande. L’ÉCHANGE et le PARTAGE du MOMENT. La coach thaïlandaise Nuengrutai SRATHONGVIAN (THA) montre ce qu’est le football féminin, ce football organisé comme celui des hommes mais dont les femmes conservent cette touche de fraîcheur qu’elles savent compatibles avec la compétition. En prenant cette vidéo ou cette photo dans le couloir qui mène au terrain, juste avant le début du match, avec l’une de ses joueuses et un des enfants qui l’accompagne, elle donne l’humanité nécessaire à un sport, qui n’est qu’un sport ; à une compétition qui n’est qu’une compétition ; à une situation qui n’est qu’une situation.

Elle ne le fait pas pour Elle, elle le fait pour l’échange et le partage du moment. Pourtant exceptionnel pour la Thaïlande avec sa première participation. Elle le fait pour que d’autres, voient que ce n’est, d’abord, qu’un jeu pour ensuite être une opposition. Son équipe fait de même, car dès le coup de sifflet final, elles n’ont qu’une envie, c’est d’aller voir le public pour partager avec eux ce moment.

GROUPE B. Allemagne (10-0) Côte d’Ivoire. L’INCONGRU de l’INSTANT. Le score est lourd face aux allemandes, mais même dans les championnats européens, avec les équipes de l’élite qui rencontrent celles plus bas au classement. Souvent, le but des leadeurs reste vierge et c’est un exploit que de marquer. L’Allemagne n’a-t-elle pas gagné la Coupe du Monde 2007 en n’encaissant aucun but ? Alors quand la jeune numéro 10 ivoirienne ANGE NGUESSAN voit la balle retomber devant elle, après une erreur de mains de Nadine ANGERER, elle a une occasion incroyable d’ouvrir le score pour les éléphantes. Du haut de sa petite taille qui n’est rien pour elle tellement son cœur est grand, elle place une tête là où personne n’irait .. devant le pied levé de la défenseuse Leonie MAIER (Bayern de Munich, championne d’Allemagne, 24 sélections, 3 buts) pour espérer la voir entrer quand, par un coup de sort, la balle capricieuse, s’élève pour aller hors du cadre.

Pourtant, tout à son match, elle ne s’arrête pas à cette déconvenue et repart aussitôt pour essayer de contrer ses allemandes bien supérieures. Pourtant, le score est de 9-0. Mais pourtant, à aucun  moment, elle n’a l’intention d’abandonner ni de lâcher prise. C’est un match de football, et le match demande de jouer à son maximum pendant 95′. Alors, elle le fait.

C’est pour moi, un des beaux gestes de cette Coupe du Monde. La ténacité, sans excès mais avec détermination car le jeu et ses valeurs le demande, tout simplement.

William Commegrain lesfeminines.fr