Joseph Blatter, 79 ans, renouvelé sans problème. Le Prince Ali retire sa candidature pour un second vote.

Incroyable qu’après une telle actualité, Sepp Blatter (133 voix) puisse gagner autant de voix sans être aucunement inquiété par le Prince Ali de Jordanie (73), bénéficiant pourtant de l’appui politique de Michel Platini (Président UEFA, non-votant) et d’anciens joueurs comme Lui Figo, qui ne l’oblige à un second vote, que pour un déficit de 7 voix afin d’avoir la majorité requise des 2/3 (140). Le Prince Ali de Jordanie, mettra fin au processus d’un second vote en retirant sa candidature.

La montagne, pourtant ébranlée le jour du vote par une alerte à la bombe, a accouché d’une véritable souris car nul doute que les arrestations surprises avaient un lien avec le vote des fédérations de Vendredi. Il me parait impossible de penser qu’une telle stratégie ait eu si peu d’effets. J’en viens à me demander si les arrestations n’ont pas été souhaité par Joseph Blatter. Ce qui serait un coup de maître.

On en saura plus un peu plus tard, et tout cela fera partie de l’Histoire. Ce qui me semble certain aujourd’hui : « le football est devenu un terrain politique, comme un État, sans en avoir toutes les règles d’équilibres ».

Il va sans dire que l’enfer médiatique qui s’est soulevé deux jours avant les votes, tel un tsunami ne restera pas lettre morte dans l’esprit de la Suisse, terre d’accueil de plus de 47 fédérations internationales sportives.

Dans l’imagerie populaire, le pouvoir sous-entend la corruption. C’est en quelque sorte un équilibre psychologique que nous nous créons afin de donner moins de force à celui qui pourrait nous obliger, en lui octroyant un méfait, dont on sait, qu’on aura toutes les peines à le prouver. Il suffit de la moindre étincelle pour que ce raisonnement nous habite. Souvent, d’ailleurs le pouvoir amène à faire des écarts. Quand les deux se rencontrent sur le plan médiatique, cela crée une bombe d’images et de réalités néfastes.

La FIFA aura pendant un certain temps cette image de réalités populaires « corruption ». Vrai ou fausse, il faudra une autre présidence pour la substituer. Le niveau d’impact est trop haut et les étincelles ont été trop nombreuses dans ce sport.

Blatter, 8ème Président,  aussi précis qu’une montre suisse de qualité. 

L’ancien secrétaire général de la FIFA sous Joa Havelange (Confédération CONMEBOL) va donc obtenir un cinquième mandat, pour durer quasiment autant de temps que son prédécesseur, âgé maintenant de 99 ans, et 7ème président président de la FIFA pendant 24 ans. Lui même, largement condamné pour des faits de corruption et venant des mêmes confédérations que ceux actuellement concernés par des enquêtes (confédération Conmebol (amérique du Sud) et confédération Concacaf (amérique centrale)).

Joseph Blatter, président de la FIFA élu en 1998 à la surprise générale face au Président suédois de l’UEFA Lennart Johansson , ne sera pas loin de son glorieux ainé, soit 21 ans de règne, pour un mandat qui devrait se terminer en 2019.

La phrase du Monde

« Une crise ? Quelle crise ? Qu’est-ce qu’une crise ? rétorque Joseph Blatter avant le scrutin devant des médias britanniques médusés. Il y a seulement des difficultés. Et elles seront réglées en famille. »

Le 9ème futur président n’est pas certain d’être là en 2019. 

Avec Joseph Blatter, le conditionnel est de rigueur lui qui avait dit qu’il ne se représenterait pas une cinquième fois. Il reprend la tête d’une FIFA au chiffre d’affaires de 5, 7 milliards d’euros sur la période 2011-2014 avec un profit de 338 millions d’euros, une réserve de plus d’1,5 milliard et « une poule aux oeufs d’Or » : la Coupe du Monde de football qui finance toutes les autres Coupe du Monde.

Que restera-t-il de cela ? Avec le système judiciaire américain et le FBI, je ne voudrais pas être à la place de ceux qui sont soupçonnés de corruption.

William Commegrain lesfeminines.fr